vendredi 13 novembre 2009

Et ils volaient...

Tout le centre de Sao Paulo est en fête et moi, le nez en l'air, je regarde ces grosses structures évoluer. Un géant à l'air naïf entouré par une abeille, une chouette, un dragon et un ballon rêveur. Nous sommes toujours dans le cadre de l'année de la France au Brésil, aujourd'hui ce sont Les Plasticiens Volants qui sont à l'honneur.
J'ai connu, il y a quelques années, un gars qui faisait partie de cette équipe de baroudeurs, aussi, quelle joie de le voir accroché à ce ballon, je le suis, lui en l'air, moi en fauteuil à slalomé au milieu de la foule. Il atterrit dans un espace protégé derrière des barrières, je crie " Patrice, Patrice. " Il lève son regard et il me voit : " Jean-Pierre ! ". Nous nous jetons dans les bras l'un de l'autre.
Ainsi j'ai des nouvelles des amis de Toulouse et des environs, ici à dix milles kilomètres de la France.
Après qu'il ait aidé à remballé les affaires nous allons boire un verre sur une terrasse à deux pas. Les Plasticiens Volants présentent ici un spectacle autour d'une fresque peinte par deux jumeaux brésiliens, " Os Gemeos ". La foule, beaucoup de jeunes, est conquise par ce spectacle onirique, elle applaudit à tout rompre cet inconnu mesurant 20 mètres de haut.
Pour ceux qui ont facebook, je vais y mettre quelques photos car ici, je ne sais pas faire et mon ami François ne m'a pas appris, ou je n'ai pas compris, bref, je ne sais pas faire.

mercredi 11 novembre 2009

Pfuit, et plus d'électricité...

Bon, quand on connait la vie quotidienne en Inde, ça n'étonne personne, mais ici, quand vous habitez au 11ème étage et qu'il y a une coupure d'électricité, vous vous inquiétez, c'est normal.
Hier, à 21h 30, juste après la novela, tout saute et c'est le noir complet.
On va voir sur le balcon et c'est la nuit parfaite. Ben oui, ici il n'y a pas de groupes électrogène pour prendre le relaie, rien, sinon des sirènes aux quatre coins de la ville.
Deux heures de coupure, c'est rien, mais cela dépend où on se trouve au moment de la coupure, ainsi ceux qui se trouvent dans un ascenseur, ont de quoi s'affoler. Surtout être dans le noir, perdre ses repères. Les narines s'ouvrent, les odeurs sont plus présentes, les vibrations sont palpables, oui, à fleur de peau, se frôler deviend une caresse ou agression.
La nuit est calme, peu de circulation et pas de cris ni de chants, j'imagine la foule dans la rue, ici dans ce quartier réputé pour ses boites gaies, papotant inquiet et le téléphone tourne à fond pendant ces deux heures.
Ce matin c'est le bilan, sur la ville de Sao Paulo j'ai entendu qu'il y a eu quelques morts, souvent liés à des machines utilisant l'électricité. Des voleurs ont profité de cette panne pour rafler dans les magasins.
Moi je n'ai pas bougé, comment faire pour descendre 11 étages ?

lundi 9 novembre 2009

Un air d'accordéon !!!

Je viens de passer deux jours formidables.
La nouvelle m'est venue de Corse, après le Festival du Vent à Calvi, Arnaud Méthivier est invité au Brésil.
Cela fait un long moment que je n'ai pas croisé cet artiste, la dernière fois ce doit être en Corse, justement, au mariage d'un neveu.
Après quelques tentatives nous finissons par nous joindre, nous nous donnons rendez-vous sur la Place Republica. Je le retrouve avec sa femme Christelle, souriant. Heureux de nous revoir je l'emmène manger une fedjoada sur une petite place. C'est samedi et il y a de l'ambiance dans les rues de Sao paulo. Nous voilà installés à une terrasse, quatre cinq musiciens enchaînent des sambas, plusieurs couples se forment pour danser.
Nous sommes tous joyeux dans ce climat mais pour se parler ce n'est pas simple et nous allons boire le cafezinio dans un endroit plus calme.
Nous passons l'après-midi à déambuler dans les rues du centre-ville...
Le concert a lieu au Teatro Anhembi Morumbi dans le cadre de l'année de la France au Brésil.
C'est Arnaud qui fait la première partie accompagné par Pierre Payan. Pendant 50 minutes sans interruption, nous sommes dans l'univers onirique de Nano. Ils nous emmènent dans des sonorités improbables avec délicatesse, pour applaudir, toute la salle se lève et les bravos fusent de partout.
Pour la seconde partie, nous revenons au Brésil, dans la campagne du Sud-Est, de la frontière avec l'Argentine, c'est Renato Borghetti et son orchestre qui mène le bal. Oui, on a envie de danser comme lui sur scène.
Arnaud m'apprend qu'il y avait des chanteurs corses A Filetta, ce matin dans une église, qu'ils sont venus dans le cadre de l'année de la Corse au Brésil.
Nous nous sommes quittés, saudade de se séparer et en se promettant de se revoir dès que possible.

mardi 3 novembre 2009

Il sera grand, ce petit !!!

Je vous ai déjà parlé de Ben, le fils de Zeli, en vérité, son vrai nom c'est Benson. Il n'a que onze ans mais Ben n'est plus un bébé, il est même plutôt balaise, comme son père, me confirme sa mère en le couvant des yeux. Je suis venu manger avec eux ce dimanche, pour almoçar, le repas du midi comme on dit ici.
Très vite nous parlons tous les deux, il me dit avoir deux passions dans la vie, le futebol et la boxe. Vous savez que Ben a été remarqué par Gregorio, le treinador du quartier, un vieux de la vieille celui-là, hâbleur en toutes choses mais conscient de voir en Ben un futur champion, les J O de Rio sont en 2016, alors pourquoi pas...
Ben profite de ma présence pour décrocher le droit d'aller s'entrainer tous les samedi matin dans la salle de sport. Zeli ne veut pas céder, elle ne se voit pas en train de réparer le visage de son bébé. Lui, il est sûr de sa force, de sa souplesse de déplacement, il sautille sur place, il bondit dans sa chambre et en sort aussitôt avec une corde à sauter. Le voilà sautant sur une jambe, puis sur deux, il fait tourner ses mains pour sauter toujours plus haut. Sa mère, qui porte le maillot de l'équipe de futebol de Sao Paulo, vert de Palmieras, sourit, je dois dire que de te voir sauter à la corde comme une fille, jamais j'aurais cru voir ça, mais je préfère te voir avec les supporters de futebol que dans cette salle de boxe où il n'y a que des mauvaises fréquentations.
Grâce à Dieu nous avons la santé, nous devons conserver cette santé et je ne veux pas que tu sois en danger, dit Zeli.
Je ne crois pas que je vais être d'un quelconque secours pour Ben même si je suis plutôt de son côté, moi j'ai rêvé de faire de la boxe quand j'étais adolescent, sauf que j'étais en apprentissage de pâtisserie et les heures d'entrainement étaient les heures de travail.

vendredi 30 octobre 2009

Zéli !

Comme promis, je vous parle de mes personnages, ceux que je côtoie tous les jours, et aujourd'hui c'est Zéli. Elle est mignonne Zéli, elle est toute ronde, mais ronde de muscles. Un peu voûtée mais aussi bien costaude avec de larges mains, faites pour pétrir, pour rouler la graine, des mains de travailleuse. Ces larges épaules ont porté cinq enfants, le dernier attrape ses onze ans, ses hanches fatiguées savent onduler aux rythmes d'une samba ou d'un foro...
Ce que l'on voit, c'est son visage, des yeux rieurs qui vous fixent avec chaleur. Un beau visage sans angle mort, une peau qui attire la caresse, oui vous aurez envie de l'embrasser pour sentir sous vos lèvres la douceur de sa peau.
Il y a plus de dix ans de différence entre les deux derniers enfants de Zéli, elle est seule pour élever ses enfants, c'est d'un classique ici, comme un peu partout dans le monde...
Pour vivre et pour élever ses enfants, Zéli fait la bonne dans trois endroits différents, trois mondes particuliers. Elle me dit avoir hérité des personnes les plus bizarres mais qu'elle ne peut pas parler de se qu'elle voit et entend dans son travail.
Zéli traverse la ville tous les matins.
Elle se lève tôt, doit regarder les affaires de son fils, voir s'il a des devoirs à faire, si c'est le cas, le réveiller, rapidement prendre un café avec des tranches de pain et du fromage. Le fiston est grand pour son âge au point d'être repéré par le professeur de boxe du quartier.
Zéli ne veut pas parler de ça devant Ben, son fils, car à ces mots, il se redresse et frappe son torse avec ses poings fermés.
Elle part de la maison vers huit heure suivant les jours et suivant les parcours. Zéli passe par le métro tous les jours mais deux fois par semaine, elle ne prend aucun bus.
La vie quotidienne à Sao Paulo, n'est pas de tout repos, il faut faire attention à tout, mais garder le sourire, être attentif à tous les regards.
Comme à Paris, le métro est un lieu de vie, ici, si je peux prendre le métro mais aux heures de pointes je me l'interdit. Déjà être à la hauteur des trous de balles c'est rarement agréable mais en plus je prendrais la place de quatre personnes debout.

dimanche 25 octobre 2009

Sao paulo, la vie quoi...

Oui, je sais, de toutes parts on me dit : " Et bien que se passe t'il, tu n'écris plus rien sur ton blog, tu es en panne d'inspiration ? ".
Mais je dois dire que lorsque l'on vit dans une ville où on ne peut pas circuler sans prendre un taxi, où il n'y a pas, comme il y a dans toutes les villes du monde, un quartier avec des bars sympas et des artistes un peu marginaux, quoi faire et surtout quoi dire ?
Depuis quelques jours je suis décidé à vous partager des portraits de personnes qui m'entourent, ceci dit, je ne dois vexer personne, je dois être discret et mon cher frère est bien loin du Brésil...
Mais pour l'instant je vais vous parler de la démerde dans la vie quotidienne brésilienne.
Ici, il n'est pas rare que chacun est un ou plusieurs petits boulots. Les salaires sont tellement bas, chacun doit se débrouiller.
Ainsi le concierge de l'immeuble, comment pourrait-t'il nourrir sa famille avec ces 800 réals par mois. alors il fait les courses pour plusieurs personnes qui le paient avec de l'alimentation. Il s'occupe aussi de la voiture, vidange et lavage régulier, du voisin du quatrième, enfin, comme il termine son service assez tôt, il enfile un blouson orange et il fait la circulation à la sortie de l'école du quartier.
Dans le supermercado en bas, il y a deux caisses et toujours deux personnes à vous aider pour remplir vos sacs, ce magasin est ouvert 24/24 h, ici même le chocolat est sous verrou.
Je vous ai déjà parlé des vendeurs de DVD dans la rue, ici, le piratage est un sport national...

mardi 6 octobre 2009

Jours tranquilles à Sao Paulo !

Oui, vraiment tranquille, je devais vous raconter ma visite dans une communauté du candomblé, on dit ici banda, mais au dernier moment la sortie fut annulée, ce sera pour un autre jour. La dernière fois que j'ai assisté à une cérémonie, c'était à Uberlandia, mais c'est quoi le Candomblé ? C'est un mélange subtil de catholicisme et de croyances africaines, cette religion consiste en un culte des "orixas" (prononcé "oricha"), les dieux du candomblé d'origine totémique et familiale, associés chacun d'entre eux à un élément naturel (eau, forêt, feu, éclair,etc.). Se basant sur la croyance de l'existence d'une âme propre à la nature, le candomblé a été introduit au Brésil par les multiples croyances africaines des esclaves entre le 16ème siècle et le 19ème siècle. Les femmes y tiennent un rôle important. J'ai de suite été séduit par cette religion. Les femmes, toutes habillées en blanc, dansent sur le rythme de tambours, certaines sont habillées différemment, je comprendrais pourquoi plus tard. Certains entrent en piste, hommes et femmes mélangés, ils tournent sur eux-même, d'autres donnent l'impression d'invoquer des esprits, d'autres encore, se roulent par-terre. Le public, assis sur des gradins, regarde impassible tout ce spectacle, moi, je suis invité à rentrer dans l'arène, je me retrouve devant un homme, il est jeune, mais il est habité par un vieillard, il regarde autour de moi, comme s'il voyait mon aura, il fait de grands gestes, me tend une coupe avec de l'alcool, je dois boire, je trempe mes lèvres. Maintenant, il trace des signes sur le sol, une étoile, il me semble, toujours lorsqu'il se tourne vers moi, regarder une ombre derrière moi, il me parle à l'oreille, je ne comprends rien. Les femmes habillées de couleurs sont elle-mêmes au centre de ce cirque. Ce n'est pas pour dévaloriser ce lieu que j'emploie le mot cirque, c'est à cela que je pense quand j'y suis moi-même et j'adore le cirque. Chacun, dans le public a eu droit à un ticket et il est mis en contact avec un des personnages en transe.
Bon, sinon je continue à découvrir la vie de cette grande cité, ainsi, j'ai été dans un rodizio l'autre jour, c'est un restaurant à prix fixe où vous pouvez manger des plats, surtout des salades à volonté et où des serveurs viennent à votre table vous proposer de la viande, boeuf, porc, poulet ou agneau. C'est un très bonne formule mais de temps en temps seulement car c'est plus cher que les restaurants au kilo, c'est de très bonne qualité, mais on mange plus que nos ventres supportent, résultat, il faut un peu de temps pour digérer...