dimanche 12 mai 2013

Un joli colibri !
Je vous raconte une histoire, Tininio est un brave garçon et travailleur en plus, ce qui devient rare à notre époque au Brésil. Donc ce brave garçon travaille pour Don Canavale, c’est un patron très rigoureux, qui demande à ses employés d’être ponctuels et durs à la tâche. 
Don Canavale à une passion, ce sont ses oiseaux et surtout les colibris, ces minuscules oiseaux avec un long bec fin sont une véritable joie pour cet homme d’ordinaire si froid. Quand il est dans leur immense cage, un sourire apparaît sur ce visage si triste d’ordinaire avec les humains.  Il l’appelle sa gazelle parce qu’elle saute toujours dans tous les sens tous les matins. 
Don Canavale réserve sa première visite à sa gazelle emplumée, il siffle avec autorité et tous les matins la petite gazelle vient tourner autour de sa grosse tête, alors le rite est toujours le même. 
Don Canavale sort de sa poche une petite graine et le colibri vient lui prendre la graine entre ses doigts. Mais ce matin pas de gazelle, alors Don Canavale se met à fureter partout dans la cage, jusqu’au moment où il aperçoit sa gazelle couchée par terre entre deux plantes. 
Alors Don Canavale se met dans une rage folle, il sort en courant de la cage et il appelle Tininio d’une voix aigue.
Les propos sont orduriers, je préfère me taire plutôt que les rapporter, toujours est-il que Don Canavale ordonne à Tininio, qui reste coi, de manger tout cru le colibri, en lui disant cela, il le tient par le cou, obligeant le pauvre employé à se courber et à toucher avec ses lèvres le corps du petit oiseau
Le patron insiste si bien que Tininio avale tout cru la petite gazelle. Vous allez croire que le bonhomme va se laisser traiter ainsi sans rien faire, c’est mal connaître Tininio qui est un ancien résistant à la dictature militaire brésilienne et qui garde par devers lui, un pistolet enveloppé dans une serviette.
Il a encore le goût du sang du petit oiseau dans la bouche et la rage au cœur quand il rentre chez-lui, sa femme le reconnaît à peine, il ne lui dit rien. Peu de temps après, c’est un homme en colère qui revient dans la propriété de Don  Canavale. Celui-ci est toujours dans la cage aux oiseaux.
Tininio le regarde de loin, Don Canavale est accroupi, comme en méditation, Tininio sort le pistolet de la poche en plastique, il vise son patron sans réfléchir, il appui sur la détente par quatre fois, le corps de l’homme se fige sur ses talons, semble hésiter et s’étale de tout son long.

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