mardi 4 août 2015

Portraits... ( suite ) Patrick Audigé.



Patrick Audigé s'est inscrit petit à petit dans le paysage pour arriver à être lui-même le paysage. J'ai encore dans les oreilles son dernier coup de colère : Un cheval n'est pas une mobilette ! Déclinés à tous les temps de tous les verbes, un cheval en opposition avec une mécanique aussi belle soit elle, alors une mobilette… Je ne l'avais pas capter au début pourtant il a fini par m'absorber… J'ai un gout de regret au fond de la gorge, un gout d'innachevé sur sa peau lisse. Pour moi, tu t'es cultivé mon audigé comme je dirais mon frêne ou mon aubier… Tu as suivi pas à pas le spécialiste du Feng shui, tu as tenu le ressort pour déterminer le réseau Hartman, tu savais le moindre signe pour trouver l'eau, tout des Kazards, leurs rêves et leurs peaux, tu étais fasciné par leurs tatouages… Imaginer une vie au fil de la peau… A la fin, les plus importants déroulaient une peau de géant… Le reste part avec la terre mélangé avec du crottin, toujours cet odeur entêtante… Tu avais la douceur d'une peau sans poil… Je ne savais pas cette qualité d'amour, savoir cet amour-là… Nous sommes à Paris le 20ème, dans les cabossements de Ménilmontant. L'amour dans tous ses états et par tous les bouts, j'en veux encore, j'en veux toujours... Levé le premier surtout si une sortie se profile. Je pense à ce que tu m'a appris au jour le jour, avec la brosse et le peigne, la manière de se conduire face à un animal, le cheval sa vision, le frôlement de l'échine, le soufle près de l'oreille… Le chuintement, l'osselet lancé du fond de la bouche en claquant fort… Des jours entiers à répéter sur tous les tons… Des ordres brefs sans humeurs… Jamais les éperons, au contraire la douceur en tout, partir le nez au vent laisser l'animal se débattre avec les bourasques… Près de l'encolure chuchoter des mots tendres… Les femmes ne s'y trompent pas… Il est tout à elles, sans attaches voulues… Cavalier émérite, beau face à une aurore nue piquante une pointe au raz de son ventre plat simplement bosselé de muscles… Il a retrouvé sa jeunesse une fois pour la dépasser, ne rien renier des picouses au contraire, boire jusqu'à plus soif et détruire cet équilbre

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