Patrick
Audigé s'est inscrit petit à petit dans le paysage pour arriver à
être lui-même le paysage. J'ai encore dans les oreilles son dernier
coup de colère : Un cheval n'est pas une mobilette
! Déclinés à tous les temps de tous les verbes, un cheval en
opposition avec une mécanique aussi belle soit elle, alors une
mobilette… Je ne l'avais pas capter au début pourtant
il a fini par m'absorber… J'ai
un gout de regret au fond de la gorge, un gout d'innachevé sur sa
peau lisse. Pour
moi, tu t'es cultivé mon audigé comme je dirais mon frêne ou mon
aubier… Tu
as suivi pas à pas le spécialiste du
Feng shui, tu as tenu le ressort pour déterminer le réseau Hartman,
tu savais le moindre signe pour trouver l'eau, tout des Kazards, leurs rêves et leurs
peaux,
tu étais fasciné par leurs tatouages… Imaginer une
vie au fil de la peau… A la fin, les plus importants déroulaient
une peau de géant… Le reste part avec la terre mélangé avec du
crottin, toujours cet odeur entêtante…
Tu
avais
la douceur d'une peau sans poil… Je
ne savais pas cette qualité d'amour,
savoir
cet amour-là… Nous sommes à Paris le 20ème, dans les cabossements de Ménilmontant. L'amour dans tous ses états et par tous les bouts, j'en veux encore, j'en veux toujours... Levé le premier surtout si une sortie se
profile. Je
pense à ce que
tu
m'a appris au jour le jour, avec la brosse et le peigne, la
manière de se conduire face à un animal, le cheval sa vision, le
frôlement de l'échine, le soufle près de l'oreille… Le
chuintement, l'osselet lancé du fond de la bouche en claquant
fort… Des jours entiers à répéter sur tous les tons… Des
ordres brefs sans humeurs… Jamais les éperons, au contraire la
douceur en tout, partir
le nez au vent laisser l'animal se débattre avec les bourasques…
Près
de l'encolure chuchoter des mots tendres… Les femmes
ne s'y trompent pas… Il
est tout à elles, sans attaches voulues… Cavalier émérite, beau
face
à
une aurore nue piquante une pointe au raz de son ventre plat
simplement bosselé de muscles… Il a retrouvé sa jeunesse une fois
pour
la dépasser, ne rien renier des picouses au contraire, boire jusqu'à
plus soif et détruire cet équilbre.
mardi 4 août 2015
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