Les commercants et les mendiants font la tete ce qui n arrange en rien leurs affaires.
Les restaurants ont les tables libres, on dirait que les touristes ont deserte Delhi comme la mer quand elle se retire, laisse ses dechets sur le sable.
Les serveurs accusent la chaleur, ils sennuient, se tripotent entre-eux.
On a le temps de regarder les details. Ici, il y en a plein de details, comme il y a plein de fils electriques, plein de noeux autour de ces fils, comme des details emmeles, chacun doit y retrouver son compte, sauf le fournisseur... et encore.
Bapu est revenu, enfin je crois l avoir vu de loin. Ce qui m a etonne, c est sa position dans l espace. Je l ai toujours connu evoluer au raz du bitume. Cette fois-ci, il etait sur un tricycle jaune, foncant comme un derate, pedalant avec ses bras.
J ai hate de le voir de plus pres, de discuter avec lui, qu il me raconte son histoire.
On dit que c est dans un hopital qu il a obtenu ce tricycle. C est un vrai confort pour lui, il pourra meme gagner de l argent en faisant des courses.
mercredi 29 avril 2009
lundi 27 avril 2009
Tics et expressions !
Chaque peuple a ses tics, tics de comportement, tics de langage.
J ai deja mainte fois rigole des " c est clair ! ", " c est d enfer ! " pour dire que c est tres bien, des francais.
Est-ce un tic de langage lorsque pour se quitter on se donne un rendez-vous hypotetique = a Dieu. Je ne comprends toujours pas pourquoi le fait de dire ' Bon Dieu ! " est une insulte et " mon Dieu " une exasperation quand ce n est pas un aveu d echec...
Ici, en Inde, on se dit bonjour en disant " Namaste ou Namaskar " pour les personnes que vous voulez distinguer.
Ce qui fait plaisir, c est d enchainer avec un " Ram Ram ! ". Commencer la journee en invoquant le nom du Dieu unique, Rama, ne peut qu etre de bons hospices.
Il est bon, lorsqu on vous pose une question, d osciller la tete, un peu comme les chiens sur la plage arriere de certaines voitures. C est le signe de reconnaissance pour ceux qui sont deja venus en Inde. Les danseurs de Katakali, les danseuses de Katac et celles de Bali, pratiquent ce balancement typique.
Pour souligner votre reponse, vous pouvez rajouter " Tike, tike ! ".
Lorsque vous etes dans un endroit tranquille : " Shanti ".
Et si vous tirez sur un tube, vous devez, en plaquant vos paumes des mains sur le front, dire : " Boum shankar ou Bamboule ! ".
Ici, on ne dit pas merci, un naga a Haridwar, appelait mon frere Thank you, chaque fois qu il lui donnait un beedie allume.
Pour saluer une personne que vous respectez, vous faites le geste de lui toucher les pieds. En principe, la personne vous arrete avant que vous atteignez ses pieds, ou alors elle vous touche le sommet du crane.
Enfin, pour aujourd hui, si on vous demande si vous parlez Hindi, vous repondez " Tora, tora ! ".
J ai deja mainte fois rigole des " c est clair ! ", " c est d enfer ! " pour dire que c est tres bien, des francais.
Est-ce un tic de langage lorsque pour se quitter on se donne un rendez-vous hypotetique = a Dieu. Je ne comprends toujours pas pourquoi le fait de dire ' Bon Dieu ! " est une insulte et " mon Dieu " une exasperation quand ce n est pas un aveu d echec...
Ici, en Inde, on se dit bonjour en disant " Namaste ou Namaskar " pour les personnes que vous voulez distinguer.
Ce qui fait plaisir, c est d enchainer avec un " Ram Ram ! ". Commencer la journee en invoquant le nom du Dieu unique, Rama, ne peut qu etre de bons hospices.
Il est bon, lorsqu on vous pose une question, d osciller la tete, un peu comme les chiens sur la plage arriere de certaines voitures. C est le signe de reconnaissance pour ceux qui sont deja venus en Inde. Les danseurs de Katakali, les danseuses de Katac et celles de Bali, pratiquent ce balancement typique.
Pour souligner votre reponse, vous pouvez rajouter " Tike, tike ! ".
Lorsque vous etes dans un endroit tranquille : " Shanti ".
Et si vous tirez sur un tube, vous devez, en plaquant vos paumes des mains sur le front, dire : " Boum shankar ou Bamboule ! ".
Ici, on ne dit pas merci, un naga a Haridwar, appelait mon frere Thank you, chaque fois qu il lui donnait un beedie allume.
Pour saluer une personne que vous respectez, vous faites le geste de lui toucher les pieds. En principe, la personne vous arrete avant que vous atteignez ses pieds, ou alors elle vous touche le sommet du crane.
Enfin, pour aujourd hui, si on vous demande si vous parlez Hindi, vous repondez " Tora, tora ! ".
dimanche 26 avril 2009
Mother India !
Pour ceux qui me connaissent un peu, je vais me repeter.
Une des raisons pour laquelle j aime l Inde : C est le seul peuple, a ma connaissance, qui a invente une religion ou la vache est sacree.
La mere, mother, la mere ideale.
Elle est genereuse avec ses mamelles gorgees de lait.
Elle sent bon, surtout si l herbe qu elle mange est fraiche et savoureuse. Son odeur, je l ai connu de pres, a force d avoir le nez contre sa cuisse lorsque je faisais la traite.
Elle est sensible, c est une affective, elle sait etre jalouse et retenir son lait.
Elle est ponctuelle, elle aime les habitudes, le temps existe pour elle.
Elle fait les trois huits : Huit heures elle mange, huit heures elle rumine, huit heure elle dort.
Combien de fois, pour des peines de coeur et surtout une fois pour une trahison, j ai ete m apaiser sur son dos.
On dit que Gurdjief a aide Catherine Carlson en lui faisant peindre une etable, la vache ruminant a l interieur l a aussi apaisee.
Vous savez qu une vache ne peut pas mordre, elle n a qu une machoire pourvue de dents. Elle se debrouille avec sa langue pour couper l herbe. Elle fait une boule, comme une balle et cette boule rejoint d autres boules dans le magma de la panse.
Quand elle se pose et qu elle ne dort pas, elle parait mediter, en fait elle rumine, Un petit chatouillit au fond de la gorge lui fait remonter les petites balles dans la bouche, sur la langue. Elle peut enfin apprecier les differents gouts de l herbe. La chance, lorsque a la montagne, elle rumine du reglisse...
Pour les cornes, bien sur que je connais la raison pour laquelle nos eleveurs les brulent a la naissance, avec les stabulations libres, pour eviter qu elles se blessent.
Mais vous savez que vous leur enlever des antennes.
On voit le caractere d une vache dans ses cornes. Celles qui ont leurs cornes tournees vers l interieur sont souvent egocentriques.
Pour moi, je ne suis pas objectif, les plus belles sont les gerseyaises et les bretonnes. Oui, ces petites vaches a la robe noire et blanche a ne pas confondre avec la hollandaise. La bretonne a les cornes en lyres.
Les vaches aiment la musique classique, Mozart, Vivaldi. Elles aiment aussi la musique classique indienne, le plus beau raga a ete compose en l honneur d une vache pour un maharajah du Rajasthan.
Mais l amour peut faire des betises. Non, ce n est pas bon pour une vache, ce n est pas sa nourriture que de lui faire manger des chapatis, des purris, sortes de galettes frites. Mais on ne fait pas mieux chez nous en leur donnant de l ensilage, une alimentation pre-digeree.
C est aussi pourquoi, je n aime pas voir des vaches dans le trafic urbain, ce n est pas leur place et c est mal les aimer que de les confronter a la polution et aux bruits des moteurs, elles ne s entendent plus ruminer.
Enfin, pour moi, ce n est pas une insulte : '' Grosse vache ! ''.
L insulte serait plutot : '' Vache maigre ! ''
Une des raisons pour laquelle j aime l Inde : C est le seul peuple, a ma connaissance, qui a invente une religion ou la vache est sacree.
La mere, mother, la mere ideale.
Elle est genereuse avec ses mamelles gorgees de lait.
Elle sent bon, surtout si l herbe qu elle mange est fraiche et savoureuse. Son odeur, je l ai connu de pres, a force d avoir le nez contre sa cuisse lorsque je faisais la traite.
Elle est sensible, c est une affective, elle sait etre jalouse et retenir son lait.
Elle est ponctuelle, elle aime les habitudes, le temps existe pour elle.
Elle fait les trois huits : Huit heures elle mange, huit heures elle rumine, huit heure elle dort.
Combien de fois, pour des peines de coeur et surtout une fois pour une trahison, j ai ete m apaiser sur son dos.
On dit que Gurdjief a aide Catherine Carlson en lui faisant peindre une etable, la vache ruminant a l interieur l a aussi apaisee.
Vous savez qu une vache ne peut pas mordre, elle n a qu une machoire pourvue de dents. Elle se debrouille avec sa langue pour couper l herbe. Elle fait une boule, comme une balle et cette boule rejoint d autres boules dans le magma de la panse.
Quand elle se pose et qu elle ne dort pas, elle parait mediter, en fait elle rumine, Un petit chatouillit au fond de la gorge lui fait remonter les petites balles dans la bouche, sur la langue. Elle peut enfin apprecier les differents gouts de l herbe. La chance, lorsque a la montagne, elle rumine du reglisse...
Pour les cornes, bien sur que je connais la raison pour laquelle nos eleveurs les brulent a la naissance, avec les stabulations libres, pour eviter qu elles se blessent.
Mais vous savez que vous leur enlever des antennes.
On voit le caractere d une vache dans ses cornes. Celles qui ont leurs cornes tournees vers l interieur sont souvent egocentriques.
Pour moi, je ne suis pas objectif, les plus belles sont les gerseyaises et les bretonnes. Oui, ces petites vaches a la robe noire et blanche a ne pas confondre avec la hollandaise. La bretonne a les cornes en lyres.
Les vaches aiment la musique classique, Mozart, Vivaldi. Elles aiment aussi la musique classique indienne, le plus beau raga a ete compose en l honneur d une vache pour un maharajah du Rajasthan.
Mais l amour peut faire des betises. Non, ce n est pas bon pour une vache, ce n est pas sa nourriture que de lui faire manger des chapatis, des purris, sortes de galettes frites. Mais on ne fait pas mieux chez nous en leur donnant de l ensilage, une alimentation pre-digeree.
C est aussi pourquoi, je n aime pas voir des vaches dans le trafic urbain, ce n est pas leur place et c est mal les aimer que de les confronter a la polution et aux bruits des moteurs, elles ne s entendent plus ruminer.
Enfin, pour moi, ce n est pas une insulte : '' Grosse vache ! ''.
L insulte serait plutot : '' Vache maigre ! ''
samedi 25 avril 2009
Descente de police !
L autre soir, installe a la terrasse du Khosla, nous avons assiste a une descente de police au Madan.
Dun seul coup, une remorque et un velo avec son proprietaire, ont ete requisitionne pour empiler les tables et les chaises qui se trouvent sur la rue.
Bien sur, comme a chaque fois qu il y a un evenement, une petite foule s est formee et empeche la circulation. Ca braille a tout va et d autres policiers arrivent. Ceux-la, on les connait, ils s occupent de la circulation dans le Bazzar. C est eux qui ont retrouve le sac de Charlotte, je reconnais, en particulier, le gros a moustaches.
Le serveur du Khosla s active a rentrer les tables alors que son patron gesticule devant le Madan. Les deux patrons ne s aiment pas, ils ne se saluent jamais, mais pour une fois, la solidarite de commercants balaie la concurence.
Je suis dans la rue maintenant, j observe la police se diriger vers le Khosla avec le patron. Une table se libere, des policiers grades sortent des cahiers et des stylos.
Derriere moi, le francais qui fait de l import-export me tient un propos que je connais bien.
- De toute facon, il ne sera plus possible de mettre des tables sur le trottoir de Mein Bazzar apres 2010, tout doit etre refait...
Je souris et je pense aux vaches. Avant de partir de France, alors que j etais sur le marche de Montbrun Bocage, a la limite de l Ariege, un ami de Sylvie, la boulangere, m a assure qu il n y avait plus de vache a Delhi. Il y en a moins, mais je vous garantis qu il y en a toujours. J en croise trois ou quatre, tous les jours dans Pahar Ganj.
Ah oui, un dernier mot sur la descente de police, le Madan n a pas recupere une table, les negociations continuent.
Dun seul coup, une remorque et un velo avec son proprietaire, ont ete requisitionne pour empiler les tables et les chaises qui se trouvent sur la rue.
Bien sur, comme a chaque fois qu il y a un evenement, une petite foule s est formee et empeche la circulation. Ca braille a tout va et d autres policiers arrivent. Ceux-la, on les connait, ils s occupent de la circulation dans le Bazzar. C est eux qui ont retrouve le sac de Charlotte, je reconnais, en particulier, le gros a moustaches.
Le serveur du Khosla s active a rentrer les tables alors que son patron gesticule devant le Madan. Les deux patrons ne s aiment pas, ils ne se saluent jamais, mais pour une fois, la solidarite de commercants balaie la concurence.
Je suis dans la rue maintenant, j observe la police se diriger vers le Khosla avec le patron. Une table se libere, des policiers grades sortent des cahiers et des stylos.
Derriere moi, le francais qui fait de l import-export me tient un propos que je connais bien.
- De toute facon, il ne sera plus possible de mettre des tables sur le trottoir de Mein Bazzar apres 2010, tout doit etre refait...
Je souris et je pense aux vaches. Avant de partir de France, alors que j etais sur le marche de Montbrun Bocage, a la limite de l Ariege, un ami de Sylvie, la boulangere, m a assure qu il n y avait plus de vache a Delhi. Il y en a moins, mais je vous garantis qu il y en a toujours. J en croise trois ou quatre, tous les jours dans Pahar Ganj.
Ah oui, un dernier mot sur la descente de police, le Madan n a pas recupere une table, les negociations continuent.
vendredi 24 avril 2009
Un handicape mechant !
Vous avez vu, hier j etais d humeur mechante pour ne pas dire de mechante humeur.
Le pompom, je l ai attrape dans l apres-midi. Je voulais regarder les livres en francais qui se trouvent dans une ruelle donnant sur Mein Bazzar. J etais installe la depuis deux minutes quand une moto se pointe dans la sens de la descente vers le Bazzar. J avais eu assez de mal a venir, je n ai pas bouge. Le patron de la librairie montre sa face et me demande de laisser la place. Je l ignore, il insiste, je l engueule en francais, ca ne change rien mais c est plus courtoix, hihihi.
Il tente de me raisonner, je lui dit qu il n a qu a faire des rayons accessibles aux fauteuils, il me repond qu il n a pas la place. En me disant cela, il me fait le geste de degager avec la main. Ah, j ai une sainte horreur des ordres, c est physique, je sens que mon ventre tremble, je vais me mettre en colere. Mon frere, qui n est pas loin, ne moufte pas, heureux pour lui, car dans ces moments-la, je suis un chien, je suis capable de mordre.
Ah oui, que m a dit Charlotte ? Il me faut rester calme.
Je crois que mon enervement contre ce libraire date de quelques annees. J etais un bon client et tous les jours je lui vendais et j achetais ses livres. Un jour il a repris un de ses livres a 150 rupees au lieu de 200, alors que sa regle etait de reprendre a moitie prix...
Ce jour-la, je me suis pris le chou et aujourd hui je suis de mauvaise foi, quand on est mechant...
Je me surprends moi-meme a etre odieux.
Il fut un temps ou je me levais pour acceder aux tables du Khosla, je demande a un type de me laisser sa place. Il me repond non. Je me hisse sur la pointe des pieds et je passe derriere lui. Pendant ma progression, je lui donne de grandes, mais vraiment de grandes claques sur l epaule qui est a nue, en le remerciant pour son amabilite. Le temps de passage a du lui sentir long car il a fini par rire jaune et lui aussi en colere s est leve, l epaule toute rouge, a payer et a laisse sa place. J ai souri.
Quand je vous dis que je suis mechant.
Le pompom, je l ai attrape dans l apres-midi. Je voulais regarder les livres en francais qui se trouvent dans une ruelle donnant sur Mein Bazzar. J etais installe la depuis deux minutes quand une moto se pointe dans la sens de la descente vers le Bazzar. J avais eu assez de mal a venir, je n ai pas bouge. Le patron de la librairie montre sa face et me demande de laisser la place. Je l ignore, il insiste, je l engueule en francais, ca ne change rien mais c est plus courtoix, hihihi.
Il tente de me raisonner, je lui dit qu il n a qu a faire des rayons accessibles aux fauteuils, il me repond qu il n a pas la place. En me disant cela, il me fait le geste de degager avec la main. Ah, j ai une sainte horreur des ordres, c est physique, je sens que mon ventre tremble, je vais me mettre en colere. Mon frere, qui n est pas loin, ne moufte pas, heureux pour lui, car dans ces moments-la, je suis un chien, je suis capable de mordre.
Ah oui, que m a dit Charlotte ? Il me faut rester calme.
Je crois que mon enervement contre ce libraire date de quelques annees. J etais un bon client et tous les jours je lui vendais et j achetais ses livres. Un jour il a repris un de ses livres a 150 rupees au lieu de 200, alors que sa regle etait de reprendre a moitie prix...
Ce jour-la, je me suis pris le chou et aujourd hui je suis de mauvaise foi, quand on est mechant...
Je me surprends moi-meme a etre odieux.
Il fut un temps ou je me levais pour acceder aux tables du Khosla, je demande a un type de me laisser sa place. Il me repond non. Je me hisse sur la pointe des pieds et je passe derriere lui. Pendant ma progression, je lui donne de grandes, mais vraiment de grandes claques sur l epaule qui est a nue, en le remerciant pour son amabilite. Le temps de passage a du lui sentir long car il a fini par rire jaune et lui aussi en colere s est leve, l epaule toute rouge, a payer et a laisse sa place. J ai souri.
Quand je vous dis que je suis mechant.
jeudi 23 avril 2009
Petites critiques !
Voila bien une nouvelle manie. On ne peut plus rentrer dans un cyber cafe sans entendre les conversations intimes de tout le monde. Et je te raconte mon arrivee et il fait chaud par si, et les indiens sont comme ceci et patati et j en passe.
En ce moment, c est la periode des vacances de Paques en France, donc le defile des francais continue. Ils sont jeunes, ils sont issus de milieu aise, ils portent des slips qui depassent du pantalon, quel elegance, et ils regardent de haut les indiens qui les servent. Bon, je peux apparaitre un brin reac en parlant comme cela, mais les " c est clair " a tout bout de champ, les j rigole de l allure d un tel ou d un autre sans se regarder soi-meme, je m en gratte plus fort mes piqures de moustiques.
J ai revu nos amis d un certain age, eux sont encore plus definitifs. Jojo m a envoye un message de Rishikech, le trou du cul de l Inde, pretentieux avec ses cours de yoga a tous les coins de rues et ses faux babas a la recherche de l ashram ou les Beatles, blablabla... La veille de partir, Jojo a ete malade apres avoir mange au Khosla. Avec le Madan et son patron pas tres sympatique, Mein Bazzar n a pas vraiment la cote.
Le soleil tape toujours sur nos tetes, 46 degres hier au cadran de Western Union, on pense qu ils exagerent un peu, il y aurait 4 a 5 degres d exageration, ah ces indiens...
On a fait une croix sur le yoga du rire car il faudrait se lever a quatre heure du matin pour y participer. On a decide d etre faineant, peut-etre un matin...
En ce moment, c est la periode des vacances de Paques en France, donc le defile des francais continue. Ils sont jeunes, ils sont issus de milieu aise, ils portent des slips qui depassent du pantalon, quel elegance, et ils regardent de haut les indiens qui les servent. Bon, je peux apparaitre un brin reac en parlant comme cela, mais les " c est clair " a tout bout de champ, les j rigole de l allure d un tel ou d un autre sans se regarder soi-meme, je m en gratte plus fort mes piqures de moustiques.
J ai revu nos amis d un certain age, eux sont encore plus definitifs. Jojo m a envoye un message de Rishikech, le trou du cul de l Inde, pretentieux avec ses cours de yoga a tous les coins de rues et ses faux babas a la recherche de l ashram ou les Beatles, blablabla... La veille de partir, Jojo a ete malade apres avoir mange au Khosla. Avec le Madan et son patron pas tres sympatique, Mein Bazzar n a pas vraiment la cote.
Le soleil tape toujours sur nos tetes, 46 degres hier au cadran de Western Union, on pense qu ils exagerent un peu, il y aurait 4 a 5 degres d exageration, ah ces indiens...
On a fait une croix sur le yoga du rire car il faudrait se lever a quatre heure du matin pour y participer. On a decide d etre faineant, peut-etre un matin...
mercredi 22 avril 2009
Le cabinet du medecin !
Cela fait un moment que Bola, mon driver, me dit qu il serait bien que je vois ce medecin sikh qui est tres competent.
Donc, de retour de l ashram, nous allons visiter ce medecin. Je ne connais pas du tout ce quartier de Delhi. A un moment, Bola m indique qu a cet endroit, il y a vingt ans, c etait la jungle. Maintenant, c est une suite d immeubles plus ou moins entretenus et toujours les campements des pauvres qui longent les palissades.
Apres avoir demander a plusieurs reekchows son chemin, la camionnette de Bola se gare devant une maisonnette qui porte des inscriptions sur le mur en indi.
Je rentre dans une salle avec une quinzaine de lits occupes par des personnes, hommes et femmes melanges. Chacun est masse par, je le vois , soit un assistant, soit un membre de sa famille, mari, fils ou fille. Bola, me dit que le docteur va arriver dans cinq minutes. Dix minutes apres, c est dans vingt minutes. En fait il arrive apres une bonne heure. Entre temps, j ai parle avec un patient libere de ses aimants, de son masseur et qui m explique qu il vient ici depuis trois semaines et qu il sent les progres dans ses articulations. Il me demande ce que j ai, je lui explique en lui montrant un de mes pieds.
Le docteur arrive, c est un sikh, en effet, avec turban et barbe. Il parle a tout le monde en s asseyant mais pas un instant nos regards se croisent. Enfin, on lui dit que je suis la pour une consultation, il me regarde, me demande ce que j ai, je lui montre aussi mon pied, j appuie dessus pour le faire trembler et ainsi lui faire comprendre que c est une maladie spastique. Il attrape un petit crochet qu il a sur la table, me prend le pied et me fait le coup du babinsky. Tres bien, je lui annonce de suite que si sa therapie consiste en des massages comme je les vois depuis que je suis la, ce n est pas la peine, vu que je ne supporte pas les pressions sur mes muscles...
- Ne vous inquietez pas, nous irons doucement au debut, il faut faire attention a ce que vous mangez.
Alors que je lui explique que je suis plutot vegetarien mais qu il m arrive de manger du poulet, il me dit que je peux manger de tout sauf ce qui est a base de lait.
Mais la discussion a deborde, maintenant, ils sont trois a discuter de mon cas en me jetant parfois des regards. Comme tout ce petit monde parle en indi, je ne comprends que couic...
A un moment, j interrompts la conversation en m adressant au Guru, oui, c est son nom, Guru Klrpa : " J ai vu sur votre carte que vous vous serviez des lignes de la main pour faire un diagnostique ".
Il eclate de rire et me prend les deux mains, y passe un espece de stylo sans mine. Il ne dit rien de cet examen.
Je lui explique que j ai l habitude d entendre que je vais etre guerri en deux semaines. Lui me dit, tout sourire, qu il faut que je reste six mois pour avoir un resultat.
Apres avoir convenu que si je fais ce traitement a base de magneto-therapie et de massages, je trouverais une chambre dans les parages, nous nous serons la main et il refuse de recevoir le moindre centime pour son travail, un bon debut.
Donc, de retour de l ashram, nous allons visiter ce medecin. Je ne connais pas du tout ce quartier de Delhi. A un moment, Bola m indique qu a cet endroit, il y a vingt ans, c etait la jungle. Maintenant, c est une suite d immeubles plus ou moins entretenus et toujours les campements des pauvres qui longent les palissades.
Apres avoir demander a plusieurs reekchows son chemin, la camionnette de Bola se gare devant une maisonnette qui porte des inscriptions sur le mur en indi.
Je rentre dans une salle avec une quinzaine de lits occupes par des personnes, hommes et femmes melanges. Chacun est masse par, je le vois , soit un assistant, soit un membre de sa famille, mari, fils ou fille. Bola, me dit que le docteur va arriver dans cinq minutes. Dix minutes apres, c est dans vingt minutes. En fait il arrive apres une bonne heure. Entre temps, j ai parle avec un patient libere de ses aimants, de son masseur et qui m explique qu il vient ici depuis trois semaines et qu il sent les progres dans ses articulations. Il me demande ce que j ai, je lui explique en lui montrant un de mes pieds.
Le docteur arrive, c est un sikh, en effet, avec turban et barbe. Il parle a tout le monde en s asseyant mais pas un instant nos regards se croisent. Enfin, on lui dit que je suis la pour une consultation, il me regarde, me demande ce que j ai, je lui montre aussi mon pied, j appuie dessus pour le faire trembler et ainsi lui faire comprendre que c est une maladie spastique. Il attrape un petit crochet qu il a sur la table, me prend le pied et me fait le coup du babinsky. Tres bien, je lui annonce de suite que si sa therapie consiste en des massages comme je les vois depuis que je suis la, ce n est pas la peine, vu que je ne supporte pas les pressions sur mes muscles...
- Ne vous inquietez pas, nous irons doucement au debut, il faut faire attention a ce que vous mangez.
Alors que je lui explique que je suis plutot vegetarien mais qu il m arrive de manger du poulet, il me dit que je peux manger de tout sauf ce qui est a base de lait.
Mais la discussion a deborde, maintenant, ils sont trois a discuter de mon cas en me jetant parfois des regards. Comme tout ce petit monde parle en indi, je ne comprends que couic...
A un moment, j interrompts la conversation en m adressant au Guru, oui, c est son nom, Guru Klrpa : " J ai vu sur votre carte que vous vous serviez des lignes de la main pour faire un diagnostique ".
Il eclate de rire et me prend les deux mains, y passe un espece de stylo sans mine. Il ne dit rien de cet examen.
Je lui explique que j ai l habitude d entendre que je vais etre guerri en deux semaines. Lui me dit, tout sourire, qu il faut que je reste six mois pour avoir un resultat.
Apres avoir convenu que si je fais ce traitement a base de magneto-therapie et de massages, je trouverais une chambre dans les parages, nous nous serons la main et il refuse de recevoir le moindre centime pour son travail, un bon debut.
mardi 21 avril 2009
Visite de l ashram !
C est un endroit agreable, le soir il y a un peu de vent et a part les moustiques, nous avons apprecie le lieu.
Apres moult tchai, boum shankar et compagnie, je vais faire un tour sur la route. Bien entendu, je dois decliner les offres en tous genre de ceux qui veulent m accompagner. La solitude est un luxe ici bas, mais surtout en Inde. Ils ont tous l air de me dire que je serais mieux si j accepte leur compagnie.
Deja la veille au soir, deux habitants du village le plus pres, ont tout fait pour me convaincre de rester au moins trois jours ici. Il y a un docteur formidable qui resoud les problemes des os.
Bon, je leur explique que mon probleme est nerveux. Alors ils me palpent les jambes, me massent les pieds, ils me font mal...
Le matin, je n aime pas parler, je n aime pas que l on me touche et c est aussi la raison pourquoi je roule sur cette petite route. Au retour, je passe un moment avec le sadhu qui trie le ble. C est lui qui a conduit mon frere sur la mobylette pour visiter les villages environnant.
Je rentre dans la cour de l ashram, un jeune indien, bien habille, se precipite pour me prendre les jambes, je refuse de lui donner, il m explique qu il connait la solution pour moi et me parle a son tour du fameux docteur. Je lui promet de revenir ici des que possible.
Au pied de l estrade du guru, un petit groupe de personnes parle avec vigueur. Je comprends vite qu il s agit de politique, un sadhu a la voix grave m explique qu il a 71 ans, qu il etait ingenieur dans le batiment. Un jour, sa femme est morte, alors il a change de vie, il aime parcourir son pays du Gujarat a Benares en passant par Haridwar...
Il me dit que la discussion est forte car c est un militant du Congres de Sonia Gandhi et la, en face de lui, il y a un militant du BJP, le parti nationnaliste indien.
Shan Giri, le guru, dit ne pas avoir de position politique. Le militant du BJP me demande quel est ma position. Je lui explique que par principe et pour respecter le pays qui m accueuille, je ne prends jamais parti...
Apres moult tchai, boum shankar et compagnie, je vais faire un tour sur la route. Bien entendu, je dois decliner les offres en tous genre de ceux qui veulent m accompagner. La solitude est un luxe ici bas, mais surtout en Inde. Ils ont tous l air de me dire que je serais mieux si j accepte leur compagnie.
Deja la veille au soir, deux habitants du village le plus pres, ont tout fait pour me convaincre de rester au moins trois jours ici. Il y a un docteur formidable qui resoud les problemes des os.
Bon, je leur explique que mon probleme est nerveux. Alors ils me palpent les jambes, me massent les pieds, ils me font mal...
Le matin, je n aime pas parler, je n aime pas que l on me touche et c est aussi la raison pourquoi je roule sur cette petite route. Au retour, je passe un moment avec le sadhu qui trie le ble. C est lui qui a conduit mon frere sur la mobylette pour visiter les villages environnant.
Je rentre dans la cour de l ashram, un jeune indien, bien habille, se precipite pour me prendre les jambes, je refuse de lui donner, il m explique qu il connait la solution pour moi et me parle a son tour du fameux docteur. Je lui promet de revenir ici des que possible.
Au pied de l estrade du guru, un petit groupe de personnes parle avec vigueur. Je comprends vite qu il s agit de politique, un sadhu a la voix grave m explique qu il a 71 ans, qu il etait ingenieur dans le batiment. Un jour, sa femme est morte, alors il a change de vie, il aime parcourir son pays du Gujarat a Benares en passant par Haridwar...
Il me dit que la discussion est forte car c est un militant du Congres de Sonia Gandhi et la, en face de lui, il y a un militant du BJP, le parti nationnaliste indien.
Shan Giri, le guru, dit ne pas avoir de position politique. Le militant du BJP me demande quel est ma position. Je lui explique que par principe et pour respecter le pays qui m accueuille, je ne prends jamais parti...
lundi 20 avril 2009
Shri Barnard Giri
Oui, lorsque la graine a ete mise au cou de mon frere, le guru lui a donne son nom, Shri Barnard Giri. Mon frere est tres fier de porter le nom d un grand chyrurgien.
- Tu seras le chyrurgien de l ame, lui a dit son guru, commence a montrer tes couleurs dans ce Temple, tu devras choisir six chelas. C est ton chemin, tu n as plus de femme, tu dois consacrer ta vie a la connaissance et a partager cette connaissance. Comme tu parles peu, tu devras montrer l exemple, toujours. Meme les artistes qui vont travailler a ton oeuvre, te suivront, te toucheront les pieds, tu dois accepter, tu es un Giri, si ton chemin te mene a avoir ton ashram, tu deviendra Maharaji.
En attendant, nous avons droit a une chambre. Elle sert a stocker le ble, il y a une estrade du guru, je peux y dormir, mais on enleve la couverture epaisse. Mon frere dort par terre.
Un gros ventilateur fait un bruit pas possible, on nous explique qu il vaut mieux le bruit que les moustiques. Nous auront les deux plus la lumiere, plus les chiens qui aboient et a 4 heure, une sonnerie qui reveillerait un regiment.
Un tchai nous est servi, boum shankar.
Nous nous grattons de partout, surtout mon frere qui dort le torse nu.
Et le manege recommence apres la ceremonie du matin, tchai, bouffe, boum shankar.
Ce dimanche, le public des villages environnant est encore plus present. Beaucoup viennent me toucher les jambes, me demandent ce que j ai, regardent mon fauteuil puis font des grands discours entre eux. Parfois le guru les approuve, il veut que je sois pres de son estrade et mon frere doit etre a ses pieds.
Mon frere s echappe pour laver les timbales et reviend s assoir.
- Viens plus pres de moi lui ordonne le Guru, a l ombre...
- Tu seras le chyrurgien de l ame, lui a dit son guru, commence a montrer tes couleurs dans ce Temple, tu devras choisir six chelas. C est ton chemin, tu n as plus de femme, tu dois consacrer ta vie a la connaissance et a partager cette connaissance. Comme tu parles peu, tu devras montrer l exemple, toujours. Meme les artistes qui vont travailler a ton oeuvre, te suivront, te toucheront les pieds, tu dois accepter, tu es un Giri, si ton chemin te mene a avoir ton ashram, tu deviendra Maharaji.
En attendant, nous avons droit a une chambre. Elle sert a stocker le ble, il y a une estrade du guru, je peux y dormir, mais on enleve la couverture epaisse. Mon frere dort par terre.
Un gros ventilateur fait un bruit pas possible, on nous explique qu il vaut mieux le bruit que les moustiques. Nous auront les deux plus la lumiere, plus les chiens qui aboient et a 4 heure, une sonnerie qui reveillerait un regiment.
Un tchai nous est servi, boum shankar.
Nous nous grattons de partout, surtout mon frere qui dort le torse nu.
Et le manege recommence apres la ceremonie du matin, tchai, bouffe, boum shankar.
Ce dimanche, le public des villages environnant est encore plus present. Beaucoup viennent me toucher les jambes, me demandent ce que j ai, regardent mon fauteuil puis font des grands discours entre eux. Parfois le guru les approuve, il veut que je sois pres de son estrade et mon frere doit etre a ses pieds.
Mon frere s echappe pour laver les timbales et reviend s assoir.
- Viens plus pres de moi lui ordonne le Guru, a l ombre...
dimanche 19 avril 2009
Barnard Giri
Oui, nous sommes partis en week-end dans un ashram.
C est Helena qui nous a invite. Elle etait avec son Guru a la terrasse du Koshla. Shan Giri est le guru by de Shivraj Giri. C est la famille Giri.
Donc debout a 6 heure du mat, samedi, rendez-vous a l Ajay pour le petit dejeuner avant le depart.
L ashram se trouve a 60 km de Delhi, dans l Haryana. Il faut deux heures pour faire le trajet. Nous sommes dans un espace entre deux villages, un trou de verdure. Comme nous arrivons avec le guru, tout le monde s active, qui pour deplacer le lit du guru, un autre qui court aux cuisines pour preparer le tchai.
Nous sommes au pied du banian. Les chelas ( disciples ) viennent toucher les pieds du Baba. A chacun il consacre deux a trois minutes. Le guru regarde les yeux du chela avec durete, comme s il cherchait toutes les erreurs que l eleve aurait pu faire pendant son absence. L examen termine, un doux sourire eclaire chacune des deux faces. Et puis le cinema boum shankar reprend son service. Chacun vient aux nouvelles. Un defile de paysans, de femmes, d enfants, de traines chapales ( savattes ) se succede a la porte de la chambre du feu.
Il repond a tous, donne des conseils, soigne, enleve le mauvais oeil.
Le repas est vite expedie, sieste sur fond de bruit de ventilateur.
Mon frere est partit en moto avec le Giri qui trie le ble devant l ashram. Il a deja annonce qu il avait trie un lak de ble. Nous decidons qu il doit s agir de 100 kl de ble ou 100 000 grammes de ble, vu qu un lak c est 100 000...
La bouffe, le tchai et boum shankar sont les occupations des sadus.
Shan Giri s est pris d affection pour mon frere.
Il s adresse a lui du haut de son estrade a peine sorti de la sieste, prenant les murs a temoins, je comprends tres bien ce qu il dit : " Ton travail, ce sera d aller au village a cote, d acheter de la peinture et tu feras colorer ce Temple, ta maison."
Mon frere, qui n ecoutait pas, baillait aux corneilles en faisant ses " Om, nama Shivas he, Om nama Shivas he..." , a fini par comprendre.
Bien sur, j en ai rajoute trois couches en lui disant qu il pourrait faire l oeuvre de sa vie, dans la gratuite, pour la beaute du geste.
Mais voila qu Elenna annonce a mon frere : " Tu n es pas oblige de repondre tout de suite mais le guru te propose que tu sois son chela, il va te donner une graine, tu vas apprendre un mantra que tu dois toujours repeter en pensant a lui ".
Je fais quelques photos, les autres disciples regardent avec envie mon frere, surtout ceux du village car les guru by de mon frere sont soucieux de lui apprendre l essentiel des rites de l ashram.
C est Helena qui nous a invite. Elle etait avec son Guru a la terrasse du Koshla. Shan Giri est le guru by de Shivraj Giri. C est la famille Giri.
Donc debout a 6 heure du mat, samedi, rendez-vous a l Ajay pour le petit dejeuner avant le depart.
L ashram se trouve a 60 km de Delhi, dans l Haryana. Il faut deux heures pour faire le trajet. Nous sommes dans un espace entre deux villages, un trou de verdure. Comme nous arrivons avec le guru, tout le monde s active, qui pour deplacer le lit du guru, un autre qui court aux cuisines pour preparer le tchai.
Nous sommes au pied du banian. Les chelas ( disciples ) viennent toucher les pieds du Baba. A chacun il consacre deux a trois minutes. Le guru regarde les yeux du chela avec durete, comme s il cherchait toutes les erreurs que l eleve aurait pu faire pendant son absence. L examen termine, un doux sourire eclaire chacune des deux faces. Et puis le cinema boum shankar reprend son service. Chacun vient aux nouvelles. Un defile de paysans, de femmes, d enfants, de traines chapales ( savattes ) se succede a la porte de la chambre du feu.
Il repond a tous, donne des conseils, soigne, enleve le mauvais oeil.
Le repas est vite expedie, sieste sur fond de bruit de ventilateur.
Mon frere est partit en moto avec le Giri qui trie le ble devant l ashram. Il a deja annonce qu il avait trie un lak de ble. Nous decidons qu il doit s agir de 100 kl de ble ou 100 000 grammes de ble, vu qu un lak c est 100 000...
La bouffe, le tchai et boum shankar sont les occupations des sadus.
Shan Giri s est pris d affection pour mon frere.
Il s adresse a lui du haut de son estrade a peine sorti de la sieste, prenant les murs a temoins, je comprends tres bien ce qu il dit : " Ton travail, ce sera d aller au village a cote, d acheter de la peinture et tu feras colorer ce Temple, ta maison."
Mon frere, qui n ecoutait pas, baillait aux corneilles en faisant ses " Om, nama Shivas he, Om nama Shivas he..." , a fini par comprendre.
Bien sur, j en ai rajoute trois couches en lui disant qu il pourrait faire l oeuvre de sa vie, dans la gratuite, pour la beaute du geste.
Mais voila qu Elenna annonce a mon frere : " Tu n es pas oblige de repondre tout de suite mais le guru te propose que tu sois son chela, il va te donner une graine, tu vas apprendre un mantra que tu dois toujours repeter en pensant a lui ".
Je fais quelques photos, les autres disciples regardent avec envie mon frere, surtout ceux du village car les guru by de mon frere sont soucieux de lui apprendre l essentiel des rites de l ashram.
vendredi 17 avril 2009
Un ange passe !
Une silhouette fluide est passee dans la rue, semant des sourires, attachant les regards.
Insensible aux jugements, elle se promene les bras et les epaules nus.
Mince comme un fil, elle se nourrit de lumiere, le temps ne semble pas avoir de prise sur elle. Elle s arrete un moment, regarde cette fille encore enfant qui se caresse le ventre et demande un chapati. Ni une ni deux, cette douce apparition prend la jeune fille par la main et la traine chez le sikh du coin pour lui offrir un tali. La gamine fait la tete, pas contente de ne pas avoir d argent, elle n a pas faim et se sauve en courant.
C est un pepe boitillant qui profite du tali.
Je ne lui ai pas parle, juste observe.
Je ne sais pas sa nationnalite ni son destin, mais j ai ete touche par sa simplicite, son feeling, sa determination a vouloir faire le bien.
Nous avons tous besoin de croiser ce genre de personnage.
Et puis dans la meme journee j ai croise pour la premiere dans Pahar Ganj, une autre personne que moi en fauteuil. Je me suis adresse a lui pour savoir d ou il venait. Je sais ainsi qu il est francais, qu il est venu par la route. Il a un camion ammenage, il semble avoir une bonne peche et il m a dit sa preocupation, il n est pas certain d obtenir le visa pour traverse l Iran dans l autre sens.
Comme je suis heureux de voir cette humanite en mouvement, vivons aujourd hui, demain il sera trop tard...
Insensible aux jugements, elle se promene les bras et les epaules nus.
Mince comme un fil, elle se nourrit de lumiere, le temps ne semble pas avoir de prise sur elle. Elle s arrete un moment, regarde cette fille encore enfant qui se caresse le ventre et demande un chapati. Ni une ni deux, cette douce apparition prend la jeune fille par la main et la traine chez le sikh du coin pour lui offrir un tali. La gamine fait la tete, pas contente de ne pas avoir d argent, elle n a pas faim et se sauve en courant.
C est un pepe boitillant qui profite du tali.
Je ne lui ai pas parle, juste observe.
Je ne sais pas sa nationnalite ni son destin, mais j ai ete touche par sa simplicite, son feeling, sa determination a vouloir faire le bien.
Nous avons tous besoin de croiser ce genre de personnage.
Et puis dans la meme journee j ai croise pour la premiere dans Pahar Ganj, une autre personne que moi en fauteuil. Je me suis adresse a lui pour savoir d ou il venait. Je sais ainsi qu il est francais, qu il est venu par la route. Il a un camion ammenage, il semble avoir une bonne peche et il m a dit sa preocupation, il n est pas certain d obtenir le visa pour traverse l Iran dans l autre sens.
Comme je suis heureux de voir cette humanite en mouvement, vivons aujourd hui, demain il sera trop tard...
jeudi 16 avril 2009
Un air de folie !
Mais que ce passe-t il a Delhi ces derniers temps ?
A croire que la chaleur monte a la tete.
Ainsi, Paul, depuis quelques jours, se promene avec un short par dessus son pantalon et j ai vu qu il mettait des chaussettes dans ses tongs. Lorsque je lui ai fait la remarque, il m a regarde avec un regard fixe, pour me dire que vu qu il transpirait des pieds, il avait trouve cette solution.
- Comme cela, me dit-il, les chaussettes aspirent la transpiration.
Deja, l autre jour, j ai croise Charles, cet homme d une cinquantaine d annees. Un jour, il a decide de venir en Inde apres avoir vu un reportage a la television. Charles etait depressif, il a laisse ses anti-depresseurs en France car il avait l intention de changer de vie ici.
A l arrivee a l Aeroport de New-Delhi, il etait la, tournant la tete dans tous les sens et comme il ne parle pas un mot d anglais, il regardait, avec des yeux ronds, tout le manege qui se presentait.
Bien sur, comme dans tous les aeroports du monde, des margoulins trainent, a l affut de ce genre de personnes plutot paumees.
Ils se mirent a trois , pour le convaincre de les suivre. Lui, apprecia ces indiens si gentils.
Il habita dans une chambre, on lui donna a manger, il put se laver, on le mena regulierement a la machine pour tirer de l argent.
Il resta ainsi deux semaines coupe du monde mais entoure par plein de monde, il s exprimait par gestes et il tira chaque semaine 25 000 rupees, ce qui fait maintenant grosso-modo, 400 euros.
Un jour, il decida de prendre un reekchow et se rendit a l ambassade de France.
C est comme cela que je l ai rencontre, par un ami. Nous avons mange ensemble et comme il avait peur de tout, qu il avait laisse ses affaires dans la famille indienne, il etait a nouveau en depression...
Je lui ai conseille d aller dans un ashram d un ami, pres de Delhi, dans l Aryanna.
Il y resta un mois, je l ai vu avant son retour en France, c etait il y a six ans. Maintenat il vient tous les ans passer deux a trois mois dans cet ashram. Il n est plus deprime, il a trouve un sens a sa vie, il fait de la meditation...
A croire que la chaleur monte a la tete.
Ainsi, Paul, depuis quelques jours, se promene avec un short par dessus son pantalon et j ai vu qu il mettait des chaussettes dans ses tongs. Lorsque je lui ai fait la remarque, il m a regarde avec un regard fixe, pour me dire que vu qu il transpirait des pieds, il avait trouve cette solution.
- Comme cela, me dit-il, les chaussettes aspirent la transpiration.
Deja, l autre jour, j ai croise Charles, cet homme d une cinquantaine d annees. Un jour, il a decide de venir en Inde apres avoir vu un reportage a la television. Charles etait depressif, il a laisse ses anti-depresseurs en France car il avait l intention de changer de vie ici.
A l arrivee a l Aeroport de New-Delhi, il etait la, tournant la tete dans tous les sens et comme il ne parle pas un mot d anglais, il regardait, avec des yeux ronds, tout le manege qui se presentait.
Bien sur, comme dans tous les aeroports du monde, des margoulins trainent, a l affut de ce genre de personnes plutot paumees.
Ils se mirent a trois , pour le convaincre de les suivre. Lui, apprecia ces indiens si gentils.
Il habita dans une chambre, on lui donna a manger, il put se laver, on le mena regulierement a la machine pour tirer de l argent.
Il resta ainsi deux semaines coupe du monde mais entoure par plein de monde, il s exprimait par gestes et il tira chaque semaine 25 000 rupees, ce qui fait maintenant grosso-modo, 400 euros.
Un jour, il decida de prendre un reekchow et se rendit a l ambassade de France.
C est comme cela que je l ai rencontre, par un ami. Nous avons mange ensemble et comme il avait peur de tout, qu il avait laisse ses affaires dans la famille indienne, il etait a nouveau en depression...
Je lui ai conseille d aller dans un ashram d un ami, pres de Delhi, dans l Aryanna.
Il y resta un mois, je l ai vu avant son retour en France, c etait il y a six ans. Maintenat il vient tous les ans passer deux a trois mois dans cet ashram. Il n est plus deprime, il a trouve un sens a sa vie, il fait de la meditation...
mardi 14 avril 2009
Les enfants !
C est le jour des enfants.
Une jeune maman, tout sourire, occupe une table avec son bebe.
Elle est heureuse de me dire que c est une fille, elle s apelle Surya, elle a 16 jours et elle est nee a Goa.
Cette annee, il y a beaucoup d enfants de tous les ages, en Inde, qui se baladent avec leur parents.
Il y a encore deux minutes, un enfants de deux ans a peu pres, espagnol, jouait a cote de moi, sur l ordinateur de sa mere.
Hier, des allemandes, me parlaient des progres que fasait la gamine de 10 ans, en anglais.
D autres, des francais, faisaient l ecole a leur fils, en utilisant les cours par correspondance. Ils trouvaient que ces cours n etaient pas adaptes au voyage au long cours. Trop scolaire, pas assez ouvert sur la vraie vie, surtout aux langues et puis des devoirs stupides, mais obligatoires, pour passer dans une classe superieure.
Les enfants ne s etonnent de rien ici, c est une bonne lecon pour ceux qui ne veulent pas venir voir la misere.
Le choc pourrait etre de voir d autres enfants du meme age qu eux faire la mendicite, voir leur salete. Bien sur, eux aussi ont leur chouchou, ils demande de l argent a leurs parents pour les aider...
L Inde est le pays ou les enfants sont rois. Bien entendu pour les plus aises, car que dire des enfants qui travaillent dans les carrieres, dans la poussiere et pire encore. Oui, tous les jours, aux quatre coins de la ville, on peut voir des enfants travailler et ce que l on ne voit pas est encore pire.
Une jeune maman, tout sourire, occupe une table avec son bebe.
Elle est heureuse de me dire que c est une fille, elle s apelle Surya, elle a 16 jours et elle est nee a Goa.
Cette annee, il y a beaucoup d enfants de tous les ages, en Inde, qui se baladent avec leur parents.
Il y a encore deux minutes, un enfants de deux ans a peu pres, espagnol, jouait a cote de moi, sur l ordinateur de sa mere.
Hier, des allemandes, me parlaient des progres que fasait la gamine de 10 ans, en anglais.
D autres, des francais, faisaient l ecole a leur fils, en utilisant les cours par correspondance. Ils trouvaient que ces cours n etaient pas adaptes au voyage au long cours. Trop scolaire, pas assez ouvert sur la vraie vie, surtout aux langues et puis des devoirs stupides, mais obligatoires, pour passer dans une classe superieure.
Les enfants ne s etonnent de rien ici, c est une bonne lecon pour ceux qui ne veulent pas venir voir la misere.
Le choc pourrait etre de voir d autres enfants du meme age qu eux faire la mendicite, voir leur salete. Bien sur, eux aussi ont leur chouchou, ils demande de l argent a leurs parents pour les aider...
L Inde est le pays ou les enfants sont rois. Bien entendu pour les plus aises, car que dire des enfants qui travaillent dans les carrieres, dans la poussiere et pire encore. Oui, tous les jours, aux quatre coins de la ville, on peut voir des enfants travailler et ce que l on ne voit pas est encore pire.
lundi 13 avril 2009
Chez le Dr Khan !
Tous les matins, sauf le dimanche, je vais a Nizamuddin pour me faire piquer.
Un coup c est face, un coup c est pile.
Bola m attend devant l hotel a 9 heure, 20 mn de trajet et il faut que je descende cet escalier. Je reserve la premiere chambre. Le Dr Khan arrive vers 10 heure. Il a toujours du pan plein la bouche, marmonne un vague good morning, place mes pieds a sa convenance, et distribue les 32 aiguilles suivant la meme logique depuis x annees.
Lorsqu il a termine, j ai souvent l impression d etre un papillon epingle attendant l oeil de l expert. Mais c est l assistant qui arrive avec la machine. Il pose sur cetaines aiguilles de minuscules pinces, lorsque une vingtaine de pinces sont installees, il branche l electricite. Je sens la jambe droite, la gauche, le ventre, la main droite et l epaule, la gauche et l epaule, il regarde la pendule et me dit l heure de la fin du suplice.
Dans l ancienne clinique, les lits etaient les uns a cote des autres, les hommes d un cote, les femmes d un autre. Combien de fois ai-je parle avec mon voisin de lit. Je me souviens de certains.
Ainsi un riche qui venait le soir se faire piquer apres avoir jouer un moment au golf, qui est a deux pas de Nizamuddin. Il se disait armateur, possedait une maison en Suisses, un yacht et plein d avantages.
A l inverse, il y avait le clodo qui arrivait sur ses bouts de bois et qui servait de cobaye aux assistants. Je me souvens des infirmieres nettoyant au coton les endroits de la peau qui devaient etre pique. Il etait toujours heureux, jamais une plainte et ce regard d amour qu il avait face au Dr Khan.
Voila que le temps est fini, l assistant vient me debranche, je reprends le chemin en sens inverse, Bola me prend sur la marche, c est tous les jours la meme gymnastique, c est bon pour le moral, hihihi...
Un coup c est face, un coup c est pile.
Bola m attend devant l hotel a 9 heure, 20 mn de trajet et il faut que je descende cet escalier. Je reserve la premiere chambre. Le Dr Khan arrive vers 10 heure. Il a toujours du pan plein la bouche, marmonne un vague good morning, place mes pieds a sa convenance, et distribue les 32 aiguilles suivant la meme logique depuis x annees.
Lorsqu il a termine, j ai souvent l impression d etre un papillon epingle attendant l oeil de l expert. Mais c est l assistant qui arrive avec la machine. Il pose sur cetaines aiguilles de minuscules pinces, lorsque une vingtaine de pinces sont installees, il branche l electricite. Je sens la jambe droite, la gauche, le ventre, la main droite et l epaule, la gauche et l epaule, il regarde la pendule et me dit l heure de la fin du suplice.
Dans l ancienne clinique, les lits etaient les uns a cote des autres, les hommes d un cote, les femmes d un autre. Combien de fois ai-je parle avec mon voisin de lit. Je me souviens de certains.
Ainsi un riche qui venait le soir se faire piquer apres avoir jouer un moment au golf, qui est a deux pas de Nizamuddin. Il se disait armateur, possedait une maison en Suisses, un yacht et plein d avantages.
A l inverse, il y avait le clodo qui arrivait sur ses bouts de bois et qui servait de cobaye aux assistants. Je me souvens des infirmieres nettoyant au coton les endroits de la peau qui devaient etre pique. Il etait toujours heureux, jamais une plainte et ce regard d amour qu il avait face au Dr Khan.
Voila que le temps est fini, l assistant vient me debranche, je reprends le chemin en sens inverse, Bola me prend sur la marche, c est tous les jours la meme gymnastique, c est bon pour le moral, hihihi...
samedi 11 avril 2009
Balade en fauteuil !
Hier, je suis alle tout seul dans le cimetierre de Pahar Ganj. Je passe par la ruelle de l Ajay, doucement, je franchis tous les obstacles et il y en a.
Le cimetierre est un endroit tranquille, a deux pas du trafic, vous quittez le marche et vous voila au calme. J aime venir me detendre au milieu des tombes.
Je choisis une allee ou il y a des petites tombes, c est le quartier des enfants. Beaucoup, portent des noms a conssonances portugaises ou espagnoles, c est l influence chretienne de Goa...
Je suis surpris de voir une quinzaine de corbeaux autour d une tombe, je comprends vite pourquoi, un bebe est enterre la depuis le 31 mars, ils n ont aucun respect, ils sont attires par la terre retournee et par l odeur, je suppose. Me reviens en memoire un texte de Becket :
- J aime me promener dans les cimetierres, l odeur des cadavres me flatte les narines et puis tous ces souvenirs enterres, je peux les embrasser.
Je decide au retour de prendre le marche aux legumes qui se trouve apres le Temple. Deja a la sortie du cimetierre, des vendeurs de fleurs en colliers et en vrac, je veux dire en petales, me vantent leur tresor.
Ils sont la aussi a l entree de la ruelle. Mais comme partout dans le monde, les marchands de legumes rivalisent pour vanter leurs produits et ca crie, ca chante presque pour vendre les oignons, les patates, les courgettes. Ah, il est tout mignon, il me tend une assiette avec des petits poix fraichement ecosses, j en deguste un, il est heureux mais je continue mon chemin.
J entends derriere moi des velos, des motos, je m en fous, j avance a mon rythme, evitant les trous et les pieds des menageres.
Et puis ce velo, charge de sac de riz et qui cale sous le poids, je l entends pester contre lui je crois, il decharge un sac et repart un pied sur la pedale.
Au bout de la rue, je me prends le chou avec une moto qui klaksonne. Mais je ne suis pas enerve, un petit groupe de passants assistent a la scene, curieux.
J ai toujours besoin de prouver que je peux etre autonome...
Le cimetierre est un endroit tranquille, a deux pas du trafic, vous quittez le marche et vous voila au calme. J aime venir me detendre au milieu des tombes.
Je choisis une allee ou il y a des petites tombes, c est le quartier des enfants. Beaucoup, portent des noms a conssonances portugaises ou espagnoles, c est l influence chretienne de Goa...
Je suis surpris de voir une quinzaine de corbeaux autour d une tombe, je comprends vite pourquoi, un bebe est enterre la depuis le 31 mars, ils n ont aucun respect, ils sont attires par la terre retournee et par l odeur, je suppose. Me reviens en memoire un texte de Becket :
- J aime me promener dans les cimetierres, l odeur des cadavres me flatte les narines et puis tous ces souvenirs enterres, je peux les embrasser.
Je decide au retour de prendre le marche aux legumes qui se trouve apres le Temple. Deja a la sortie du cimetierre, des vendeurs de fleurs en colliers et en vrac, je veux dire en petales, me vantent leur tresor.
Ils sont la aussi a l entree de la ruelle. Mais comme partout dans le monde, les marchands de legumes rivalisent pour vanter leurs produits et ca crie, ca chante presque pour vendre les oignons, les patates, les courgettes. Ah, il est tout mignon, il me tend une assiette avec des petits poix fraichement ecosses, j en deguste un, il est heureux mais je continue mon chemin.
J entends derriere moi des velos, des motos, je m en fous, j avance a mon rythme, evitant les trous et les pieds des menageres.
Et puis ce velo, charge de sac de riz et qui cale sous le poids, je l entends pester contre lui je crois, il decharge un sac et repart un pied sur la pedale.
Au bout de la rue, je me prends le chou avec une moto qui klaksonne. Mais je ne suis pas enerve, un petit groupe de passants assistent a la scene, curieux.
J ai toujours besoin de prouver que je peux etre autonome...
vendredi 10 avril 2009
Vendredi Saint !
Jour ferie, les bureaux sont fermes.
Dans ce pays ou il y aurait 30 millions d Avatars de Dieu, ce sont les chretiens qui sont a l honneur. Jour de Douleurs, veille du jour de Gloire avant la Resurection.
Comme vendredi dernier, jour de la fin du Durga Festival, des tentes sont installes aux croisements pour nourir gratuitement, un maximum de personnes. Bien sur, ce sont les chretiens les plus riches qui mettent la main a la poche.
Tout en etant un pays laic, l Inde est une terre de paradoxes. Ainsi, officiellement, le systeme des castes a ete aboli au moment de l independance, pourtant, des places sont reservees aux basses castes a l universite et dans les ecoles, l avant-dernier President de la Republique est un intouchable.
Je suis a disserter sur l Inde et je me decide a boire un the au Kosla, puis je commande un pancake. Je suis entre deux fumeurs, la crepe servit, je fais la grimace, mon assiette couverte par la fumee. La personne a ma droite tire bruyament sur sa cigarette et la jette.
- Ok pour 10 mn, j ai deja envie de fumer.
Je lui reponds que bientot, a New-York, elle ne plus faire cela.
- Mais je suis en Inde ici et c est un restaurant ouvert sur la rue...
C est la meme personne que j entends dire : " les indiens sont stupides, impossible de travailler avec eux, ils ne respectent jamais les delais et le travail n est jamais bien fait, " et puis tres vite, " si ce n etaient pour les prix, jamais je ne reviendrais ici."
Apres on dit que les americains sont sympas, c est vrai en general, mais quand nous avons en face de nous quelqu un qui a garde des prisonniers, que ce quelqu un est plutot republicain, beaucoup de choses s explique...
Dans ce pays ou il y aurait 30 millions d Avatars de Dieu, ce sont les chretiens qui sont a l honneur. Jour de Douleurs, veille du jour de Gloire avant la Resurection.
Comme vendredi dernier, jour de la fin du Durga Festival, des tentes sont installes aux croisements pour nourir gratuitement, un maximum de personnes. Bien sur, ce sont les chretiens les plus riches qui mettent la main a la poche.
Tout en etant un pays laic, l Inde est une terre de paradoxes. Ainsi, officiellement, le systeme des castes a ete aboli au moment de l independance, pourtant, des places sont reservees aux basses castes a l universite et dans les ecoles, l avant-dernier President de la Republique est un intouchable.
Je suis a disserter sur l Inde et je me decide a boire un the au Kosla, puis je commande un pancake. Je suis entre deux fumeurs, la crepe servit, je fais la grimace, mon assiette couverte par la fumee. La personne a ma droite tire bruyament sur sa cigarette et la jette.
- Ok pour 10 mn, j ai deja envie de fumer.
Je lui reponds que bientot, a New-York, elle ne plus faire cela.
- Mais je suis en Inde ici et c est un restaurant ouvert sur la rue...
C est la meme personne que j entends dire : " les indiens sont stupides, impossible de travailler avec eux, ils ne respectent jamais les delais et le travail n est jamais bien fait, " et puis tres vite, " si ce n etaient pour les prix, jamais je ne reviendrais ici."
Apres on dit que les americains sont sympas, c est vrai en general, mais quand nous avons en face de nous quelqu un qui a garde des prisonniers, que ce quelqu un est plutot republicain, beaucoup de choses s explique...
jeudi 9 avril 2009
Kan market
Aujourd hui, nous avons ete a Khan market. C est un endroit ou les expat's font leur marche, on y trouve beaucoup de produits occidentaux, c est ici que j avais trouve des pommes au mois de mai, bon je ne vous dis pas le prix. Cette fois-ci, je suis venu chercher un dictionnaire indi-francais, sans illusion, et j ai raison, il n y a pas, pour quelqu un comme moi, qui lit difficilement l anglais, la possiblite d apprendre l indi en dehors de la methode Assimil...
Comme c est l anniversaire de Bola, nous avons ete manger dans un bon restaurant. Depuis mon dernier passage, je constate qu il y a de moins en moins de restaurants, ils sont remplaces par des boutiques de mode.
C est le double du prix de Pahar Ganj, mais c est propre meme si le service n est pas aimable, les plats sont corrects, Bola est content, c est ce qui compte.
Il y a eu beaucoup de pluie cette nuit, on dit que le temps est detraque, a Manali, la neige est tombee il y a deux jours et il fait encore froid dans la montagne. D autres, m ont dit qu a Gokarna, (pres de Goa), au contraire, il fait une chaleur etouffante. Comme partout dans le monde, la meteo est le principal sujet de discussion avec la politique, c est une periode d election, ici, vue la grandeur du pays, cette periode dure plusieurs mois.
Bapu est parti hier soir, je lui ai donne l argent qu il m avait confie, il doit revenir bientot, il m a dit qu il saurait d autres mots en anglais, je lui ai promis la meme chose avec l indi.
Mon frere prend toujours des cours d anglais, c est lui qui passe les commandes maintenant, c est vrai que ce n est pas facile d apprendre une autre langue...
Comme c est l anniversaire de Bola, nous avons ete manger dans un bon restaurant. Depuis mon dernier passage, je constate qu il y a de moins en moins de restaurants, ils sont remplaces par des boutiques de mode.
C est le double du prix de Pahar Ganj, mais c est propre meme si le service n est pas aimable, les plats sont corrects, Bola est content, c est ce qui compte.
Il y a eu beaucoup de pluie cette nuit, on dit que le temps est detraque, a Manali, la neige est tombee il y a deux jours et il fait encore froid dans la montagne. D autres, m ont dit qu a Gokarna, (pres de Goa), au contraire, il fait une chaleur etouffante. Comme partout dans le monde, la meteo est le principal sujet de discussion avec la politique, c est une periode d election, ici, vue la grandeur du pays, cette periode dure plusieurs mois.
Bapu est parti hier soir, je lui ai donne l argent qu il m avait confie, il doit revenir bientot, il m a dit qu il saurait d autres mots en anglais, je lui ai promis la meme chose avec l indi.
Mon frere prend toujours des cours d anglais, c est lui qui passe les commandes maintenant, c est vrai que ce n est pas facile d apprendre une autre langue...
mercredi 8 avril 2009
Tatouages en tous genres !
Ah des tatouages il y en a. Depuis quelques annees, ils apparaissent sur les bras, les jambes, les ventres, les dos... Certains sont en couleurs mais la plupart sont noirs. Comme je m etonnais de voir une jeunes fille admirer ses tatouages sur ses mains, elle me dit qu ils etaient fait au henne noir.
Je me souviens que pour un peuple, les Kazards, les tatouages avaient une signification, chacun portait son histoire sur sa peau. Au moment de mourir, les enfants se faiaient un devoir d ecorcher son parent et de conserver, tel un parchemin, la peau, pour en faire le livre de la famille. Imaginez, ce furent les premiers albums de famille.
On dit que ce peuple a disparu, on dit qu il a quitte l Asie centrale pour une part venir dans le Rajasthan et l autre vers l Espagne.
En attendant, les tatoues de Pahar Ganj sont de passage, ils n ont pas de nationnalite, ils se reconnaissent a leurs dessins. Plus ils sont tatoues, plus ils en sont fier, ils aiment la provoc, a croire que pour certains, c est leur identite qu ils affirment.
John Irving dans son dernier livre, " Je te retrouverais ", raconte l histoire d un garcon qui recherche son pere tatoue.
Je me souviens que pour un peuple, les Kazards, les tatouages avaient une signification, chacun portait son histoire sur sa peau. Au moment de mourir, les enfants se faiaient un devoir d ecorcher son parent et de conserver, tel un parchemin, la peau, pour en faire le livre de la famille. Imaginez, ce furent les premiers albums de famille.
On dit que ce peuple a disparu, on dit qu il a quitte l Asie centrale pour une part venir dans le Rajasthan et l autre vers l Espagne.
En attendant, les tatoues de Pahar Ganj sont de passage, ils n ont pas de nationnalite, ils se reconnaissent a leurs dessins. Plus ils sont tatoues, plus ils en sont fier, ils aiment la provoc, a croire que pour certains, c est leur identite qu ils affirment.
John Irving dans son dernier livre, " Je te retrouverais ", raconte l histoire d un garcon qui recherche son pere tatoue.
mardi 7 avril 2009
Le tapis volant !
Bapu est tout content ce matin. Il me montre son nouveau tapis sur lequel il passe tout son temps. C est sa planche a roulette sur laquelle il a fait clouer de la moquette avec tout autour, Kali, Krishna, Parvati et, celui qui ouvre la voie, Ganesh...
Quand il est au repos, Bapu, se tient assis en tailleur, le buste bien droit. Pour se reposer, il fait des exercices avec ses bras. Il me sort de je ne sais ou, un livre qu il me montre tout fier. C est un dictionnaire indi-anglais. Deja il m explique qu il veut que je lui garde de l argent. Il doit aller dans sa famille, pour cela il doit prendre la train ces jours-ci. Il se mefie de ses collegues de la rue. Il me demande de l attendre cinq minutes devant le marchand de cocos.
De retour,discretement, il me glisse dans la main, une liasse de billets, je les met dans ma poche.
Il me fait confiance parce que je suis comme lui, me dit-il, qu il sait que je vais l aider, rendez-vous est pris dans deux jours.
Pfuitt, le voila parti a fond les roulettes, je le regarde avec tendresse, celui-la va se debrouiller, j ai confiance. Il m a confie 3500 rupees, c est une sacre somme pour un enfant des rues...
Bapu est un sujet de conversation entre foreigners, il y a ceux qui veulent l aider et les autres qui disent qu il est exploite par la mafia, qu il ne faut pas encourager la mendicite.
Moi, je le defends, je repette que chacun est libre de donner son fric a qui il veut, il faut laisser son coeur parler.
J ai revu, cette annee, un mome a qui j ai fait confiance il y a queque temps en lui achetant des livres. Maintenant, il travaille, il est propre sur lui et il a un beau sourire. Il ne parait pas sous l emprise de la colle...
Quand il est au repos, Bapu, se tient assis en tailleur, le buste bien droit. Pour se reposer, il fait des exercices avec ses bras. Il me sort de je ne sais ou, un livre qu il me montre tout fier. C est un dictionnaire indi-anglais. Deja il m explique qu il veut que je lui garde de l argent. Il doit aller dans sa famille, pour cela il doit prendre la train ces jours-ci. Il se mefie de ses collegues de la rue. Il me demande de l attendre cinq minutes devant le marchand de cocos.
De retour,discretement, il me glisse dans la main, une liasse de billets, je les met dans ma poche.
Il me fait confiance parce que je suis comme lui, me dit-il, qu il sait que je vais l aider, rendez-vous est pris dans deux jours.
Pfuitt, le voila parti a fond les roulettes, je le regarde avec tendresse, celui-la va se debrouiller, j ai confiance. Il m a confie 3500 rupees, c est une sacre somme pour un enfant des rues...
Bapu est un sujet de conversation entre foreigners, il y a ceux qui veulent l aider et les autres qui disent qu il est exploite par la mafia, qu il ne faut pas encourager la mendicite.
Moi, je le defends, je repette que chacun est libre de donner son fric a qui il veut, il faut laisser son coeur parler.
J ai revu, cette annee, un mome a qui j ai fait confiance il y a queque temps en lui achetant des livres. Maintenant, il travaille, il est propre sur lui et il a un beau sourire. Il ne parait pas sous l emprise de la colle...
lundi 6 avril 2009
Un petit garcon !
Helena, la petite italienne a la peau doree, est de retour a Delhi. Elle vient de faire un long sejour dans l ashram de son gourou. Il doit lui-meme venir et pour l occasion, elle a trouve une statuette en bronze de Kali terrassant Shiva. En verite, c est Kali terrassant l Ego de Shiva. Joli symbole pour tous nos petits egos d occidentaux. Je n ai jamis vu de representation de Jesus terrassant l Ego de St Pierre, par exemple.
Autour de 17 h, des groupes se forment pour prendre le bus, qui vers Rishikech, qui vers Dharamsala. Tous ces petits blancs partent faire du yoga ou de la meditation au frais dans la montagne. Un couple de russes passe une heure pour me convaincre d aller dans l ashram de Said Baba, le chevelu, pas le vieux a la tete sympatique. En reponse j explique que je ne suis pas tente par un type qui sort de sa bouche, des choses en or. Je n aime pas l or, combien de morts, de guerre pour posseder ce metal ?
Bapu ne se pose pas la question, Bapu est un enfant, Bapu vit dans la rue. Lorsque j ai vu Bapu la premiere fois, j ai pense qu il pouvait etre japonais ou mongol, car il a des yeux tres brides. Je ne l ai jamais vu debout, il se debrouille tres bien avec sa planche. Elle a des petites roulettes et il slalome a toute vitesse entre les scooters, les motos et les reekchows. Je suis jaloux de sa desterite. Je tente, tous les jours de savoir son histoire, il ne parle pas anglais et si j ecoute les commercants, Bapu est apparu il y a peu, il arrive du Bihar, il serait la pour recollter un maximum d argent pour sa famille. Il est polyo, il a un sourire charmeur et les filles lui donnent facilement des billets. La nuit, il est protege par un parent qui l heberge dans son couloir et lui permet de se laver, donc il est propre alors qu il vit au raz du sol. Rien que pour parler avec lui, je veux faire l effort d apprendre l indi. Tora, tora !
Autour de 17 h, des groupes se forment pour prendre le bus, qui vers Rishikech, qui vers Dharamsala. Tous ces petits blancs partent faire du yoga ou de la meditation au frais dans la montagne. Un couple de russes passe une heure pour me convaincre d aller dans l ashram de Said Baba, le chevelu, pas le vieux a la tete sympatique. En reponse j explique que je ne suis pas tente par un type qui sort de sa bouche, des choses en or. Je n aime pas l or, combien de morts, de guerre pour posseder ce metal ?
Bapu ne se pose pas la question, Bapu est un enfant, Bapu vit dans la rue. Lorsque j ai vu Bapu la premiere fois, j ai pense qu il pouvait etre japonais ou mongol, car il a des yeux tres brides. Je ne l ai jamais vu debout, il se debrouille tres bien avec sa planche. Elle a des petites roulettes et il slalome a toute vitesse entre les scooters, les motos et les reekchows. Je suis jaloux de sa desterite. Je tente, tous les jours de savoir son histoire, il ne parle pas anglais et si j ecoute les commercants, Bapu est apparu il y a peu, il arrive du Bihar, il serait la pour recollter un maximum d argent pour sa famille. Il est polyo, il a un sourire charmeur et les filles lui donnent facilement des billets. La nuit, il est protege par un parent qui l heberge dans son couloir et lui permet de se laver, donc il est propre alors qu il vit au raz du sol. Rien que pour parler avec lui, je veux faire l effort d apprendre l indi. Tora, tora !
dimanche 5 avril 2009
Charlotte (suite).
Avant de continuer a vous parler de Charlotte, un petite mise au point.
Le tatoue trompe rertrouva rapidement son tatoueur, celui-ci termina son magnifique tableau et la machine a laver se mua en un aigle depliant ses ailes. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, le Genie est toujours la...
Charlotte vient de me raconter sa derniere aventure, hier alors qu elle flanait dans Main Bazar, elle fut prise dans un tourbillon de bras, de jambes, de velos, de reekchows... Elle sentit bien une main qui prenait la sienne mais son regard fut attire par une moto qui se cabrait et envoyait valser son cavalier. L homme au turban se retrouva le cul par terre en rigolant et Charlotte continua son chemin. au bout de quelques metres elle regarda sous son bras et ne vit plus son sac mais un sac en plastique qu elle ouvra. A l interieur, des papiers et les restes d une noix de coco.
Charlotte vit dans son point de mire le poste de police sur la peite place. Ni une ni deux, elle s engoufra dans le petit bureau. Un policier, assez costaud, moustachu, un de ceux qu elle croise tous les jours dans Pahar Ganj pris en note sa declaration, sortit le nez dehors, s adressa a un Reekchow, donna un ordre a un autre jeune policier. Proposa un tchai a Charlotte et revint s assoir sur son pied en faisant le geste de la main d attendre.
Le temps n existe pas en Inde ou alors il n a pas la meme duree, bref, au bout d un certain temps, un grand policier, le visage severe fit irruption. Il tenait dans sa main le sac de Charlotte et il tirait par l autre main l oreille d un pauvre gamin tout depenaille et grimacant.
Le gros policier a moustache qui doit etre le chef, demanda a Charlotte si elle reconnaissait son sac, elle fit oui. Le contenu du sac fut etalait sur une petite table passablement encombree. Tout y etait, les papiers, le passeport, la carte de credit et meme le porte-monnaie, vide.
Le voleur fut fouille, il avait sur lui 2575 rupees.
- C est a vous cet argent, Madame ?
" Dans mon porte-monnaie j avais peut-etre 50 rupees, le reste n est pas a moi."
Voila, me dit Charlotte, je viens d heriter du nouvelle mission, aller visiter mon voleur malchanceux a la prison de Tihar ou il a ete conduit.
Regardez, me dit-elle encore, me montrant ses cheveux couverts par une sorte de mentille.
- J ai trouve ce filet chez un Sikh, vous avez remarque ils enferment leurs cheveux dedans, je vais faire de meme.
Le tatoue trompe rertrouva rapidement son tatoueur, celui-ci termina son magnifique tableau et la machine a laver se mua en un aigle depliant ses ailes. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, le Genie est toujours la...
Charlotte vient de me raconter sa derniere aventure, hier alors qu elle flanait dans Main Bazar, elle fut prise dans un tourbillon de bras, de jambes, de velos, de reekchows... Elle sentit bien une main qui prenait la sienne mais son regard fut attire par une moto qui se cabrait et envoyait valser son cavalier. L homme au turban se retrouva le cul par terre en rigolant et Charlotte continua son chemin. au bout de quelques metres elle regarda sous son bras et ne vit plus son sac mais un sac en plastique qu elle ouvra. A l interieur, des papiers et les restes d une noix de coco.
Charlotte vit dans son point de mire le poste de police sur la peite place. Ni une ni deux, elle s engoufra dans le petit bureau. Un policier, assez costaud, moustachu, un de ceux qu elle croise tous les jours dans Pahar Ganj pris en note sa declaration, sortit le nez dehors, s adressa a un Reekchow, donna un ordre a un autre jeune policier. Proposa un tchai a Charlotte et revint s assoir sur son pied en faisant le geste de la main d attendre.
Le temps n existe pas en Inde ou alors il n a pas la meme duree, bref, au bout d un certain temps, un grand policier, le visage severe fit irruption. Il tenait dans sa main le sac de Charlotte et il tirait par l autre main l oreille d un pauvre gamin tout depenaille et grimacant.
Le gros policier a moustache qui doit etre le chef, demanda a Charlotte si elle reconnaissait son sac, elle fit oui. Le contenu du sac fut etalait sur une petite table passablement encombree. Tout y etait, les papiers, le passeport, la carte de credit et meme le porte-monnaie, vide.
Le voleur fut fouille, il avait sur lui 2575 rupees.
- C est a vous cet argent, Madame ?
" Dans mon porte-monnaie j avais peut-etre 50 rupees, le reste n est pas a moi."
Voila, me dit Charlotte, je viens d heriter du nouvelle mission, aller visiter mon voleur malchanceux a la prison de Tihar ou il a ete conduit.
Regardez, me dit-elle encore, me montrant ses cheveux couverts par une sorte de mentille.
- J ai trouve ce filet chez un Sikh, vous avez remarque ils enferment leurs cheveux dedans, je vais faire de meme.
samedi 4 avril 2009
et puis Charlotte...
Lorsque je l'ai vue la première fois, j'ai pensé a Tartine, la Tartine de mon enfance un peu Brise fer, avec son chignon planté au milieu du crâne et puis, il y a ses yeux...
Pour tout vous dire, j ai beaucoup hésité avant de vous parler de Charlotte. Non que j'ai quelque chose à vous cacher, mais je veux en faire un portrait le plus juste possible. Et ce n est pas facile, le personnage est hors du commun, bien sur.
C'est moi qui lui demande de quel endroit elle vient. Sa voix me surprend, un peu haut perchée, mais douce aussi. Elle m'explique qu'elle arrive d'un petit village du Rajasthan et qu'elle va prendre le bus pour Almora.
Puis, elle se présente, elle est née la veille d'une grande guerre, c'est pourquoi elle explique qu'elle est pacifiste et qu'elle a choisit un pays pacifiste.
- Mais c'est un leurre de croire que l'Inde est pacifiste, je pense que c'est tout le contraire, mais ils ont choisi un vrai pacifiste pour les mener à l'indépendance et qui a tué le grand pacifiste ?
Elle me vouvoie : " C'est un reste de mon éducation, à l'époque on parlait comme ca aux hommes, même l'amour de ma vie, le printemps de ma vie, je le vouvoyais, pourtant il était communiste. Il me disait, oui, comme le dit un certain, vous les femmes, vous etes la moitie du ciel et je dis, avec une etoile en plus et c est toi mon etoile. "
" Je parle du printemps de ma vie, car je l ai connu en 1936, dans la rue, il braillait contre le patron de l usine et je l ai trouve beau dans son déballage. On est reste 7 ans ensemble, il a ete denonce par un jaloux, il est mort fusille. Quand je parle de lui, je pourrais pleurer, mais je ne pleure plus, c est inutile..."
" L'amour, la guerre, les voyages, la politique, la recherche des vérites, quand je vous regarde, je sais que vous avez un foie en piteux etat, mais ca va s arranger. "
Elle me dit ca en me fixant de ses yeux gris, malins, curieux. Elle rajoute : " Vous voyez par dessus les obstacles, a force de vivre dans votre fauteuil, les autres vous les voyez a nus et ils ont peurs, enfin pas tous, il y en a qui sont en demande. Vous avez raison d aller a l essentiel, mais s il vous plait, il ne faut pas s'ennerver, restez calme, vous obtiendrez plus par le calme, vous êtes encore bien jeune."
" Je vous le dis, j ai maintenant, depuis peu, 96 ans, je vais vers l'éternité, je ne dirais plus mon âge, l'âge est une illusion..."
Pour tout vous dire, j ai beaucoup hésité avant de vous parler de Charlotte. Non que j'ai quelque chose à vous cacher, mais je veux en faire un portrait le plus juste possible. Et ce n est pas facile, le personnage est hors du commun, bien sur.
C'est moi qui lui demande de quel endroit elle vient. Sa voix me surprend, un peu haut perchée, mais douce aussi. Elle m'explique qu'elle arrive d'un petit village du Rajasthan et qu'elle va prendre le bus pour Almora.
Puis, elle se présente, elle est née la veille d'une grande guerre, c'est pourquoi elle explique qu'elle est pacifiste et qu'elle a choisit un pays pacifiste.
- Mais c'est un leurre de croire que l'Inde est pacifiste, je pense que c'est tout le contraire, mais ils ont choisi un vrai pacifiste pour les mener à l'indépendance et qui a tué le grand pacifiste ?
Elle me vouvoie : " C'est un reste de mon éducation, à l'époque on parlait comme ca aux hommes, même l'amour de ma vie, le printemps de ma vie, je le vouvoyais, pourtant il était communiste. Il me disait, oui, comme le dit un certain, vous les femmes, vous etes la moitie du ciel et je dis, avec une etoile en plus et c est toi mon etoile. "
" Je parle du printemps de ma vie, car je l ai connu en 1936, dans la rue, il braillait contre le patron de l usine et je l ai trouve beau dans son déballage. On est reste 7 ans ensemble, il a ete denonce par un jaloux, il est mort fusille. Quand je parle de lui, je pourrais pleurer, mais je ne pleure plus, c est inutile..."
" L'amour, la guerre, les voyages, la politique, la recherche des vérites, quand je vous regarde, je sais que vous avez un foie en piteux etat, mais ca va s arranger. "
Elle me dit ca en me fixant de ses yeux gris, malins, curieux. Elle rajoute : " Vous voyez par dessus les obstacles, a force de vivre dans votre fauteuil, les autres vous les voyez a nus et ils ont peurs, enfin pas tous, il y en a qui sont en demande. Vous avez raison d aller a l essentiel, mais s il vous plait, il ne faut pas s'ennerver, restez calme, vous obtiendrez plus par le calme, vous êtes encore bien jeune."
" Je vous le dis, j ai maintenant, depuis peu, 96 ans, je vais vers l'éternité, je ne dirais plus mon âge, l'âge est une illusion..."
vendredi 3 avril 2009
Des baroudeurs (suite).
Ah, je viens de les croiser, nos deux jeunes voyageurs, en reeckchows-velos.
Il me l a dit, c est pour cela que je le repete, " Je suis un vrai mome !"
- Moi aussi, a confirmer sa douce.
Lui, c est une force de la nature, il n a pas a se battre, il impressionne, ca suffit.
Elle, elle est toute menue, toute tendre, mais on sent un vrai caractere derriere...
Alors, ils m ont raconte d autres histoires.
Ils ont passe plusieurs mois amarre au port de Calvi en Corse.
Ainsi, il a maudit plus d une nuit notre ami Jacques qui se faisait un malin plaisir pour sortir a trois heure du matin, pas frais du tout, de chez son ami Tao et braillait comme un ane son amour de la Corse.
Cette annee-la, il hebergerent un tatoueur ami d amis. Jojo, on va l appeler ainsi, lui proposa un bout du bateau pour y faire son atelier.
Un soir, trois bidasses passerent le pont. Ces bidasses etaient de la Legion, pas des rigolos. Ces trois-la avaient finis leur engagement.
Pour feter cela, deux offraient au troisieme le reve de sa vie : Un aigle royal qui devait couvrir toute la surface du dos.
Pendant que le futur tatoue s allongeait sur la table, des messes basses furent echangees et une liasse de billets changea de mains.
Les deux quitterent le bateau en promettant des nouvelles a l autre.
Le tatouage dura la nuit entiere. Au petit matin, le tatoueur couvrit son oeuvre en disant ;
- Tu attendras deux jours avant de decouvrir ton nouvel ami.
Il paya aussi une belle somme, il etait heureux.
Le tatoueur decida aussi de prendre le bateau pour Marseille le matin meme.
Une semaine plus tard, Jojo et sa femme on vu arriver l ancien legionnaire, il etait furieux.
- Ou il est cet enfoire de tatoueur ?
Jojo lui expliqua qu il etait parti le jour-meme.
Le garcon defit sa chemise et montra son dos. A la place d un aigle, il avait sur toute la surface du dos, une machine a laver avec sur le dessus un paquet de lessive : Genie !
Ils en pleurent encore de rire.
Jojo me dit, ce que je ne savais pas, que maintenant, les tatouages sont interdits a la Legion...
Il me l a dit, c est pour cela que je le repete, " Je suis un vrai mome !"
- Moi aussi, a confirmer sa douce.
Lui, c est une force de la nature, il n a pas a se battre, il impressionne, ca suffit.
Elle, elle est toute menue, toute tendre, mais on sent un vrai caractere derriere...
Alors, ils m ont raconte d autres histoires.
Ils ont passe plusieurs mois amarre au port de Calvi en Corse.
Ainsi, il a maudit plus d une nuit notre ami Jacques qui se faisait un malin plaisir pour sortir a trois heure du matin, pas frais du tout, de chez son ami Tao et braillait comme un ane son amour de la Corse.
Cette annee-la, il hebergerent un tatoueur ami d amis. Jojo, on va l appeler ainsi, lui proposa un bout du bateau pour y faire son atelier.
Un soir, trois bidasses passerent le pont. Ces bidasses etaient de la Legion, pas des rigolos. Ces trois-la avaient finis leur engagement.
Pour feter cela, deux offraient au troisieme le reve de sa vie : Un aigle royal qui devait couvrir toute la surface du dos.
Pendant que le futur tatoue s allongeait sur la table, des messes basses furent echangees et une liasse de billets changea de mains.
Les deux quitterent le bateau en promettant des nouvelles a l autre.
Le tatouage dura la nuit entiere. Au petit matin, le tatoueur couvrit son oeuvre en disant ;
- Tu attendras deux jours avant de decouvrir ton nouvel ami.
Il paya aussi une belle somme, il etait heureux.
Le tatoueur decida aussi de prendre le bateau pour Marseille le matin meme.
Une semaine plus tard, Jojo et sa femme on vu arriver l ancien legionnaire, il etait furieux.
- Ou il est cet enfoire de tatoueur ?
Jojo lui expliqua qu il etait parti le jour-meme.
Le garcon defit sa chemise et montra son dos. A la place d un aigle, il avait sur toute la surface du dos, une machine a laver avec sur le dessus un paquet de lessive : Genie !
Ils en pleurent encore de rire.
Jojo me dit, ce que je ne savais pas, que maintenant, les tatouages sont interdits a la Legion...
jeudi 2 avril 2009
Des baroudeurs !
Si vous les croisez, jamais vous ne pouvez vous imaginer que ces deux la, avec leur look de petits vieux peinards de 70 ans et plus, sont des amoureux de l Inde.
Pourtant, cela fait 40 ans cette annee, que ces deux-la parcourent le sous-continent indien avec delice et curiosite. Mais ils ne viennent pas tous les ans car ce sont des marins. Ils ont un vieux bateau de 1901 en bois et qui pese dans les 40 tones.
- Jamais nous ne sommes venus en Inde en bateau, c est trop complique et il y a les ennuies assures avec les autorites, me dit l homme qui poursuit, de toutes facons, j en ai marre du bateau, pour moi c est fini. J ai fait plaisir a ma femme cette annee. On est parti dans les caraibes cet hiver. Le bateau est en cale seche. Maintenant, elle est d accord pour me faire plaisir, nous allons vendre le bateau et nous passerons notre temps en Asie, le Cambodge, la Tailande et lInde. Notre reve serait de mourir ici et le vrai pied serait d etre victime d un attentat, comme a Bombay, Tatata, un tir de mitraillette, quelle belle fin. Au moins on parlera de nous dans les journaux... La celebrite, je m en fou...
- C est tout a fait vrai, me confirme sa femme, mourir rapidement sans avoir a le demander.
Le vieux marin reprends " Nous partons ce soir a Dharamsala, vous avez vu ma tete, je vais aller provoquer ceux qui reclament le Tibet libre. Je me vois bien, prendre le frais sur les marches d un temple et rigoler de leur manege. Je suis pour les Etats laics. Remarquez, je dis cela alors que toute ma vie, sur le bateau, j ai interdit qu on parle de politique, c est trop dangeureux..."
Ils me racontent certaines rencontres qu ils ont faites. Ainsi ce borgne qui a perdu un oeil en voulant extraire de la roche, une merveille de purete. C etait au fin fond de la Chine, pres d un torrent. Il continua, tetu, un bandeau sur sa plaie. Il y laissa un oeil, il faillit y laisser sa peau. Depuis, la pierre est placee dans le trou de l orbite, il a le regard vert...
Des annees plus tard, ils le croiserent en Colombie, il melangeait de la poudre aux pierres, il avait beaucoup d argent et frimait dans des hotels de luxe. Il leur proposa de passer aux Etats Unis, une petite boite d allumettes remplis de petites pierres finement taillees. Ils refuserent aussi l invitation a diner.
Pourtant, cela fait 40 ans cette annee, que ces deux-la parcourent le sous-continent indien avec delice et curiosite. Mais ils ne viennent pas tous les ans car ce sont des marins. Ils ont un vieux bateau de 1901 en bois et qui pese dans les 40 tones.
- Jamais nous ne sommes venus en Inde en bateau, c est trop complique et il y a les ennuies assures avec les autorites, me dit l homme qui poursuit, de toutes facons, j en ai marre du bateau, pour moi c est fini. J ai fait plaisir a ma femme cette annee. On est parti dans les caraibes cet hiver. Le bateau est en cale seche. Maintenant, elle est d accord pour me faire plaisir, nous allons vendre le bateau et nous passerons notre temps en Asie, le Cambodge, la Tailande et lInde. Notre reve serait de mourir ici et le vrai pied serait d etre victime d un attentat, comme a Bombay, Tatata, un tir de mitraillette, quelle belle fin. Au moins on parlera de nous dans les journaux... La celebrite, je m en fou...
- C est tout a fait vrai, me confirme sa femme, mourir rapidement sans avoir a le demander.
Le vieux marin reprends " Nous partons ce soir a Dharamsala, vous avez vu ma tete, je vais aller provoquer ceux qui reclament le Tibet libre. Je me vois bien, prendre le frais sur les marches d un temple et rigoler de leur manege. Je suis pour les Etats laics. Remarquez, je dis cela alors que toute ma vie, sur le bateau, j ai interdit qu on parle de politique, c est trop dangeureux..."
Ils me racontent certaines rencontres qu ils ont faites. Ainsi ce borgne qui a perdu un oeil en voulant extraire de la roche, une merveille de purete. C etait au fin fond de la Chine, pres d un torrent. Il continua, tetu, un bandeau sur sa plaie. Il y laissa un oeil, il faillit y laisser sa peau. Depuis, la pierre est placee dans le trou de l orbite, il a le regard vert...
Des annees plus tard, ils le croiserent en Colombie, il melangeait de la poudre aux pierres, il avait beaucoup d argent et frimait dans des hotels de luxe. Il leur proposa de passer aux Etats Unis, une petite boite d allumettes remplis de petites pierres finement taillees. Ils refuserent aussi l invitation a diner.
mercredi 1 avril 2009
Dil, un garcon bien obeissant !
Dil travaille pour les touristes, il est chauffeur et guide. Il aime bien son travail et il le fait bien.
L annee derniere il a fait, une fois de plus, un tour du Rajasthan. Il aime bien faire decouvrir cette partie de son pays, meme s il est ne et a passe son enfance dans un village pres de Vanarasi (Benares).
Il a guide et promene pendant deux semaines un couple d allemands et leur amie.
L amie s appelle Gerth, elle est blonde, fine et grande. Dil est un garcon qui a du charme, de tres beaux yeux et il est elance.
Au debut du voyage, Gerth se tenait a l arriere de la voiture, c est la que les echanges de regards ont commence. A Bikaner, Dil a fait visite l ancienne residence du Maharajah en insistant, pour Gerth, sur une chambre particulierement belle. Il lui expliqua, que par amour pour une belle du Karnataka, le Maharajah fit cueuillir des milliers de roses, les plus belles, les fit effeuiller et un artisant verrier, par un procede inconnu, les fixa dans des plaques de verres.
Le resultat est flamboyant...
Alors il reussit a faire visiter le Taj Mahal par une nuit de pleine lune a Gerth, grace a la complicite d un vieux guide. Ainsi, il lui pris la main et l entraina a travers l edifice jusqu a une piece. Il pointa son doigt vers le plafond, et les yeux de Gerth se firent tout ronds.
La voute celeste s etalait la, devant elle, juste eclairee par la lumiere de la lune...
Au debut, Dil se contenta d effleurer les vetements de Gerth. Petit a petit il pris de l assurance et c est quand ils visiterent la chambre rose de Bikaner qu il lui effleura la main, elle sourit et lui le vit...
De retour a Delhi, elle laissa ses amis continuer leur voyage seuls. Elle parla beaucoup avec Dil, elle pris une chambre d hotel ou on ne pose pas de question.
Dil n avait fait l amour qu une seule fois. Avec des copains, il avait rencontre une prostituee, elle lui avait appris a faire l amour a l indienne et ne rigolaient pas les petits francais, mais quand, Brel chante : " avec ma bite sous le bras...", et bien ici, c est un jeu erotique tres prise...
He oui, j ouvre mes oreilles, je ne l invente pas.
Mais Gerth lui a fait decouvrir l amour a l occidental, mais est-ce l amour ?
Toujours est-il, que notre bonhomme est en transe, il est sur un petit nuage lorsque Gerth lui certifie qu il va recevoir tous les papiers et de l argent pour venir la rejoindre en Allemagne.
Ils se quittent confiants.
Dil, des le lendemain du depart de Gerth, se precipite dans son village pour annoncer la nouvelle a ses parents.
Apres avoir vu les photos que Dil leur montre, c est sa mere qui lui apprend qu il est deja promis depuis son enfance a une jeune fille et qu il est hors de question qu il epouse une etrangere.
Dil est assomme par la nouvelle, il tente de convaincre sa mere, la c est son pere qui prends la parole, ses mots sont encore plus durs : " Si tu pars a l etranger, jamais nous ne te reverrons ! ".
Au telephone, Dil expliqua la situation a Gerth. Il m a dit qu elle a pleure mais qu elle a compris, elle a dit aussi qu elle ne reviendrais jamais en Inde.
Cette annee, il y a un mois, Dil s est marie avec sa promise. Il dit qu elle est gentille et que le mariage a ete une reussite.
L annee derniere il a fait, une fois de plus, un tour du Rajasthan. Il aime bien faire decouvrir cette partie de son pays, meme s il est ne et a passe son enfance dans un village pres de Vanarasi (Benares).
Il a guide et promene pendant deux semaines un couple d allemands et leur amie.
L amie s appelle Gerth, elle est blonde, fine et grande. Dil est un garcon qui a du charme, de tres beaux yeux et il est elance.
Au debut du voyage, Gerth se tenait a l arriere de la voiture, c est la que les echanges de regards ont commence. A Bikaner, Dil a fait visite l ancienne residence du Maharajah en insistant, pour Gerth, sur une chambre particulierement belle. Il lui expliqua, que par amour pour une belle du Karnataka, le Maharajah fit cueuillir des milliers de roses, les plus belles, les fit effeuiller et un artisant verrier, par un procede inconnu, les fixa dans des plaques de verres.
Le resultat est flamboyant...
Alors il reussit a faire visiter le Taj Mahal par une nuit de pleine lune a Gerth, grace a la complicite d un vieux guide. Ainsi, il lui pris la main et l entraina a travers l edifice jusqu a une piece. Il pointa son doigt vers le plafond, et les yeux de Gerth se firent tout ronds.
La voute celeste s etalait la, devant elle, juste eclairee par la lumiere de la lune...
Au debut, Dil se contenta d effleurer les vetements de Gerth. Petit a petit il pris de l assurance et c est quand ils visiterent la chambre rose de Bikaner qu il lui effleura la main, elle sourit et lui le vit...
De retour a Delhi, elle laissa ses amis continuer leur voyage seuls. Elle parla beaucoup avec Dil, elle pris une chambre d hotel ou on ne pose pas de question.
Dil n avait fait l amour qu une seule fois. Avec des copains, il avait rencontre une prostituee, elle lui avait appris a faire l amour a l indienne et ne rigolaient pas les petits francais, mais quand, Brel chante : " avec ma bite sous le bras...", et bien ici, c est un jeu erotique tres prise...
He oui, j ouvre mes oreilles, je ne l invente pas.
Mais Gerth lui a fait decouvrir l amour a l occidental, mais est-ce l amour ?
Toujours est-il, que notre bonhomme est en transe, il est sur un petit nuage lorsque Gerth lui certifie qu il va recevoir tous les papiers et de l argent pour venir la rejoindre en Allemagne.
Ils se quittent confiants.
Dil, des le lendemain du depart de Gerth, se precipite dans son village pour annoncer la nouvelle a ses parents.
Apres avoir vu les photos que Dil leur montre, c est sa mere qui lui apprend qu il est deja promis depuis son enfance a une jeune fille et qu il est hors de question qu il epouse une etrangere.
Dil est assomme par la nouvelle, il tente de convaincre sa mere, la c est son pere qui prends la parole, ses mots sont encore plus durs : " Si tu pars a l etranger, jamais nous ne te reverrons ! ".
Au telephone, Dil expliqua la situation a Gerth. Il m a dit qu elle a pleure mais qu elle a compris, elle a dit aussi qu elle ne reviendrais jamais en Inde.
Cette annee, il y a un mois, Dil s est marie avec sa promise. Il dit qu elle est gentille et que le mariage a ete une reussite.
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