mardi 22 décembre 2009

Visite au consulat !

Ben oui, je devais aller récupérer des papiers au consulat de France, alors je suis allé Avenida Paulista dans cet immeuble moderne. Arrivé au 14ème étage, après avoir passé plusieurs portiques, v'la t'y pas qu'une envie de faire pipi me prend, je demande à une dame où sont les toilettes.
- Ah oui, pardon, je n'avais pas fait attention, je m'approche des lieux et je m'aperçois qu'il n'est pas possible de passer la porte avec le fauteuil.
- Ah, oui, nous n'avons pas de toilettes pour les personnes en fauteuil...
- Alors, vous pouvez me dire où je peux aller faire pipi ?
- Je crois qu'il y a des toilettes pour handicapé au 2ème sous-sol.
Et me voilà parti en expédition au 2ème sous-sol. A nouveau, il faut passer des portiques pour accéder au parking. Je dois patienter 10 bonnes minutes pour que l'on trouve l'homme gardien des clés. Oui, vous savez, les toilettes pour handicapé sont presque toujours fermés à clé, ben, on sait jamais si c'était un valide qui les utilisait...
Enfin, après avoir libéré ma vessie, j'ouvre la porte pour sortir, pas moyen, je force, je gueule, je tempête...
Du coup un gars s'approche et retire le tapis qui coinçait la porte.
Vous allez me dire que cette histoire est dérisoire, c'est vrai, mais elle résume le peu de cas que l'administration française fait de ses compatriotes à mobilité réduite.

samedi 12 décembre 2009

Caldas Novas.

Enfin, je suis sorti de Sao Paulo et me voilà dans une ville que je connais et que j'adore Caldas Novas.
Comme j'ai pris un " pacote " court avec une agence de voyages, je suis arrivé directement à l'aéroport de Caldas Novas, qui ne reçoit des avions de touristes que le jeudi et le dimanche. Les autres jours, c'est un aéroport de frets.
Alors la particuliarité de cette ville, c'est son eau chaude. Une eau qui sort de la terre à plus de 42 degrès et les brésiliens de tout le pays viennent passer leurs journées dans des piscines.
C'est une ville qui vit de son eau, résultat, en ce moment oú il y a peu de touristes, certains coins de la ville, sont complètement morts.
Comme c'était l'anniversaire d'un ami, hier nous avons chercher, en vain, un lieu où manger un gâteau. Impossible de trouver un tel lieu, les retaurants auquels j'ai posé la question, m'ont tous regardé comme si j'étais un extra terrestre.

mercredi 9 décembre 2009

La mousson brésilienne !

De mémoire de pauliste (paoliste), on n'a jamais connu cela à Sao Paulo. Trois jours de pluies sans interruption et la nuit dernière, pareil, un déluge, je vous dis. Le résultat, inondation et six personnes, dont deux enfants, morts, des embouteillages à n'en plus finir, les aéroports bloqués...
Du coup on pourrait se croire en Inde au pire moment de l'année, au moment de la mousson.
On me dit que ce phénomène s'appelle " El Nino ", il accentue ce qui se passe, quand il fait chaud, il augmente la chaleur et quand il pleut, et bien devinez...
Je devais partir vers Caldas Novas et je suis bloqué encore quelques jours, alors pour m'occuper je fais la cuisine, enfin je fais de mon mieux pour satisfaire mes amis, les pauvres, ils voient bien que je suis d'une humeur à prendre tout de travers et la tarte qui se casse en mille morceaux quand je l'a démoule et les chats qui sont dans les roues du fauteuil, et la viande qui est coupée n'importe comment, et ceci et cela...
Sur les trois mois que j'ai passé ici, il a du faire quinze jours de beau temps, je tourne en rond dans ma cage au 11ème étage et comme je déteste la télé, que je ne veux pas payer des livres la peau des fesses, je médite et je rigole, il faut dire que rigoler est un sport national et ça fait du bien de rire, rire de tout et de rien, surtout ne pas se prendre au sérieux...

samedi 5 décembre 2009

Le Brésil au quotidien !

Mais si, je suis toujours au Brésil, comme je ne suis pas sorti de Sao Paulo et que l'année de la France au Brésil est terminée, je n'ai pas grand chose à vous dire. Aussi, avant que je reprenne la route, ce qui devrait se passer dans la semaine prochaine, je vous donne quelques impressions sur le ressenti que j'ai de la société brésilienne.
Alors, il y a un programme à la télévision que chaque brésilien regarde autour de 20 h 30, tous les jours de la semaine, c'est la novela. Cette année, la novela qui fait fureur sur Globo, c'est " Viver, Avida ". Moi aussi, je la regarde, en premier cela me permet de faire des progrès en portugais et je vois aussi les petits travers de la société, ces tics de langage et de comportement.
Ainsi, les hommes ne sont pas montrés sous un signe très sympathique, ils sont pour la plupart macho, sans grande considération pour les femmes. Le désir est toujours à fleur de peau et on se tombe dans les bras au moindre regard. Les femmes ont la larme facile, toujours au coin de l'oeil, elles se montrent jalouses, excessives mais libérées. Les mêmes réflexions reviennent : Nossa, gracias à Dios, calm, calm...
Chaque chaine à ses novelas et celles-ci rythment la journée entre les programmes évangélistes et le futebol, autre plaisir des paulistes. Surtout que cette année, le championnat national se joue entre Sao Paulo et Rio. A chaque match de leur équipe, dans l'heure qui suit la partie, c'est un concert de klaxonnes dans les rues de Sao Paulo.
Depuis deux semaines, tous les journaux d'informations s'ouvrent sur la nouvelle affaire de corruption et les vidéos sont diffusées à chaque fois. Il faut dire que voir ces hommes politiques de haut niveau, pris les doigts dans la confiture, ça fait plaisir. Le gouverneur de l'Etat de Brasilia, se met des liasses de billets dans toutes ses poches et on le voit même s'en mettre dans les chaussettes, un autre dans son slip, les mêmes sont montrés en train de prier se tenant par les épaules, en demandant pardon, par avance à Jésus mais c'est vrai que c'est le parti démocrate chrétien qui est en cause. Je me demandais qui avait filmé ces scènes, et bien c'est un collaborateur du gouverneur, un maniaque de la vidéo, qui a donné à la police, les preuves accablantes. Bien sûr, le gouverneur nie la corruption, il parle à un moment de donation pour acheter des pannetones, il y a de quoi rire et tout le monde rit et se dit que ce monde politique est bien pourri. On peut critiquer le Brésil mais pouvons nous donner des leçons, nous les français qui montrons au mode entier, comment tricher au futebol sans se faire prendre, il y a de quoi rire, non ?

vendredi 13 novembre 2009

Et ils volaient...

Tout le centre de Sao Paulo est en fête et moi, le nez en l'air, je regarde ces grosses structures évoluer. Un géant à l'air naïf entouré par une abeille, une chouette, un dragon et un ballon rêveur. Nous sommes toujours dans le cadre de l'année de la France au Brésil, aujourd'hui ce sont Les Plasticiens Volants qui sont à l'honneur.
J'ai connu, il y a quelques années, un gars qui faisait partie de cette équipe de baroudeurs, aussi, quelle joie de le voir accroché à ce ballon, je le suis, lui en l'air, moi en fauteuil à slalomé au milieu de la foule. Il atterrit dans un espace protégé derrière des barrières, je crie " Patrice, Patrice. " Il lève son regard et il me voit : " Jean-Pierre ! ". Nous nous jetons dans les bras l'un de l'autre.
Ainsi j'ai des nouvelles des amis de Toulouse et des environs, ici à dix milles kilomètres de la France.
Après qu'il ait aidé à remballé les affaires nous allons boire un verre sur une terrasse à deux pas. Les Plasticiens Volants présentent ici un spectacle autour d'une fresque peinte par deux jumeaux brésiliens, " Os Gemeos ". La foule, beaucoup de jeunes, est conquise par ce spectacle onirique, elle applaudit à tout rompre cet inconnu mesurant 20 mètres de haut.
Pour ceux qui ont facebook, je vais y mettre quelques photos car ici, je ne sais pas faire et mon ami François ne m'a pas appris, ou je n'ai pas compris, bref, je ne sais pas faire.

mercredi 11 novembre 2009

Pfuit, et plus d'électricité...

Bon, quand on connait la vie quotidienne en Inde, ça n'étonne personne, mais ici, quand vous habitez au 11ème étage et qu'il y a une coupure d'électricité, vous vous inquiétez, c'est normal.
Hier, à 21h 30, juste après la novela, tout saute et c'est le noir complet.
On va voir sur le balcon et c'est la nuit parfaite. Ben oui, ici il n'y a pas de groupes électrogène pour prendre le relaie, rien, sinon des sirènes aux quatre coins de la ville.
Deux heures de coupure, c'est rien, mais cela dépend où on se trouve au moment de la coupure, ainsi ceux qui se trouvent dans un ascenseur, ont de quoi s'affoler. Surtout être dans le noir, perdre ses repères. Les narines s'ouvrent, les odeurs sont plus présentes, les vibrations sont palpables, oui, à fleur de peau, se frôler deviend une caresse ou agression.
La nuit est calme, peu de circulation et pas de cris ni de chants, j'imagine la foule dans la rue, ici dans ce quartier réputé pour ses boites gaies, papotant inquiet et le téléphone tourne à fond pendant ces deux heures.
Ce matin c'est le bilan, sur la ville de Sao Paulo j'ai entendu qu'il y a eu quelques morts, souvent liés à des machines utilisant l'électricité. Des voleurs ont profité de cette panne pour rafler dans les magasins.
Moi je n'ai pas bougé, comment faire pour descendre 11 étages ?

lundi 9 novembre 2009

Un air d'accordéon !!!

Je viens de passer deux jours formidables.
La nouvelle m'est venue de Corse, après le Festival du Vent à Calvi, Arnaud Méthivier est invité au Brésil.
Cela fait un long moment que je n'ai pas croisé cet artiste, la dernière fois ce doit être en Corse, justement, au mariage d'un neveu.
Après quelques tentatives nous finissons par nous joindre, nous nous donnons rendez-vous sur la Place Republica. Je le retrouve avec sa femme Christelle, souriant. Heureux de nous revoir je l'emmène manger une fedjoada sur une petite place. C'est samedi et il y a de l'ambiance dans les rues de Sao paulo. Nous voilà installés à une terrasse, quatre cinq musiciens enchaînent des sambas, plusieurs couples se forment pour danser.
Nous sommes tous joyeux dans ce climat mais pour se parler ce n'est pas simple et nous allons boire le cafezinio dans un endroit plus calme.
Nous passons l'après-midi à déambuler dans les rues du centre-ville...
Le concert a lieu au Teatro Anhembi Morumbi dans le cadre de l'année de la France au Brésil.
C'est Arnaud qui fait la première partie accompagné par Pierre Payan. Pendant 50 minutes sans interruption, nous sommes dans l'univers onirique de Nano. Ils nous emmènent dans des sonorités improbables avec délicatesse, pour applaudir, toute la salle se lève et les bravos fusent de partout.
Pour la seconde partie, nous revenons au Brésil, dans la campagne du Sud-Est, de la frontière avec l'Argentine, c'est Renato Borghetti et son orchestre qui mène le bal. Oui, on a envie de danser comme lui sur scène.
Arnaud m'apprend qu'il y avait des chanteurs corses A Filetta, ce matin dans une église, qu'ils sont venus dans le cadre de l'année de la Corse au Brésil.
Nous nous sommes quittés, saudade de se séparer et en se promettant de se revoir dès que possible.

mardi 3 novembre 2009

Il sera grand, ce petit !!!

Je vous ai déjà parlé de Ben, le fils de Zeli, en vérité, son vrai nom c'est Benson. Il n'a que onze ans mais Ben n'est plus un bébé, il est même plutôt balaise, comme son père, me confirme sa mère en le couvant des yeux. Je suis venu manger avec eux ce dimanche, pour almoçar, le repas du midi comme on dit ici.
Très vite nous parlons tous les deux, il me dit avoir deux passions dans la vie, le futebol et la boxe. Vous savez que Ben a été remarqué par Gregorio, le treinador du quartier, un vieux de la vieille celui-là, hâbleur en toutes choses mais conscient de voir en Ben un futur champion, les J O de Rio sont en 2016, alors pourquoi pas...
Ben profite de ma présence pour décrocher le droit d'aller s'entrainer tous les samedi matin dans la salle de sport. Zeli ne veut pas céder, elle ne se voit pas en train de réparer le visage de son bébé. Lui, il est sûr de sa force, de sa souplesse de déplacement, il sautille sur place, il bondit dans sa chambre et en sort aussitôt avec une corde à sauter. Le voilà sautant sur une jambe, puis sur deux, il fait tourner ses mains pour sauter toujours plus haut. Sa mère, qui porte le maillot de l'équipe de futebol de Sao Paulo, vert de Palmieras, sourit, je dois dire que de te voir sauter à la corde comme une fille, jamais j'aurais cru voir ça, mais je préfère te voir avec les supporters de futebol que dans cette salle de boxe où il n'y a que des mauvaises fréquentations.
Grâce à Dieu nous avons la santé, nous devons conserver cette santé et je ne veux pas que tu sois en danger, dit Zeli.
Je ne crois pas que je vais être d'un quelconque secours pour Ben même si je suis plutôt de son côté, moi j'ai rêvé de faire de la boxe quand j'étais adolescent, sauf que j'étais en apprentissage de pâtisserie et les heures d'entrainement étaient les heures de travail.

vendredi 30 octobre 2009

Zéli !

Comme promis, je vous parle de mes personnages, ceux que je côtoie tous les jours, et aujourd'hui c'est Zéli. Elle est mignonne Zéli, elle est toute ronde, mais ronde de muscles. Un peu voûtée mais aussi bien costaude avec de larges mains, faites pour pétrir, pour rouler la graine, des mains de travailleuse. Ces larges épaules ont porté cinq enfants, le dernier attrape ses onze ans, ses hanches fatiguées savent onduler aux rythmes d'une samba ou d'un foro...
Ce que l'on voit, c'est son visage, des yeux rieurs qui vous fixent avec chaleur. Un beau visage sans angle mort, une peau qui attire la caresse, oui vous aurez envie de l'embrasser pour sentir sous vos lèvres la douceur de sa peau.
Il y a plus de dix ans de différence entre les deux derniers enfants de Zéli, elle est seule pour élever ses enfants, c'est d'un classique ici, comme un peu partout dans le monde...
Pour vivre et pour élever ses enfants, Zéli fait la bonne dans trois endroits différents, trois mondes particuliers. Elle me dit avoir hérité des personnes les plus bizarres mais qu'elle ne peut pas parler de se qu'elle voit et entend dans son travail.
Zéli traverse la ville tous les matins.
Elle se lève tôt, doit regarder les affaires de son fils, voir s'il a des devoirs à faire, si c'est le cas, le réveiller, rapidement prendre un café avec des tranches de pain et du fromage. Le fiston est grand pour son âge au point d'être repéré par le professeur de boxe du quartier.
Zéli ne veut pas parler de ça devant Ben, son fils, car à ces mots, il se redresse et frappe son torse avec ses poings fermés.
Elle part de la maison vers huit heure suivant les jours et suivant les parcours. Zéli passe par le métro tous les jours mais deux fois par semaine, elle ne prend aucun bus.
La vie quotidienne à Sao Paulo, n'est pas de tout repos, il faut faire attention à tout, mais garder le sourire, être attentif à tous les regards.
Comme à Paris, le métro est un lieu de vie, ici, si je peux prendre le métro mais aux heures de pointes je me l'interdit. Déjà être à la hauteur des trous de balles c'est rarement agréable mais en plus je prendrais la place de quatre personnes debout.

dimanche 25 octobre 2009

Sao paulo, la vie quoi...

Oui, je sais, de toutes parts on me dit : " Et bien que se passe t'il, tu n'écris plus rien sur ton blog, tu es en panne d'inspiration ? ".
Mais je dois dire que lorsque l'on vit dans une ville où on ne peut pas circuler sans prendre un taxi, où il n'y a pas, comme il y a dans toutes les villes du monde, un quartier avec des bars sympas et des artistes un peu marginaux, quoi faire et surtout quoi dire ?
Depuis quelques jours je suis décidé à vous partager des portraits de personnes qui m'entourent, ceci dit, je ne dois vexer personne, je dois être discret et mon cher frère est bien loin du Brésil...
Mais pour l'instant je vais vous parler de la démerde dans la vie quotidienne brésilienne.
Ici, il n'est pas rare que chacun est un ou plusieurs petits boulots. Les salaires sont tellement bas, chacun doit se débrouiller.
Ainsi le concierge de l'immeuble, comment pourrait-t'il nourrir sa famille avec ces 800 réals par mois. alors il fait les courses pour plusieurs personnes qui le paient avec de l'alimentation. Il s'occupe aussi de la voiture, vidange et lavage régulier, du voisin du quatrième, enfin, comme il termine son service assez tôt, il enfile un blouson orange et il fait la circulation à la sortie de l'école du quartier.
Dans le supermercado en bas, il y a deux caisses et toujours deux personnes à vous aider pour remplir vos sacs, ce magasin est ouvert 24/24 h, ici même le chocolat est sous verrou.
Je vous ai déjà parlé des vendeurs de DVD dans la rue, ici, le piratage est un sport national...

mardi 6 octobre 2009

Jours tranquilles à Sao Paulo !

Oui, vraiment tranquille, je devais vous raconter ma visite dans une communauté du candomblé, on dit ici banda, mais au dernier moment la sortie fut annulée, ce sera pour un autre jour. La dernière fois que j'ai assisté à une cérémonie, c'était à Uberlandia, mais c'est quoi le Candomblé ? C'est un mélange subtil de catholicisme et de croyances africaines, cette religion consiste en un culte des "orixas" (prononcé "oricha"), les dieux du candomblé d'origine totémique et familiale, associés chacun d'entre eux à un élément naturel (eau, forêt, feu, éclair,etc.). Se basant sur la croyance de l'existence d'une âme propre à la nature, le candomblé a été introduit au Brésil par les multiples croyances africaines des esclaves entre le 16ème siècle et le 19ème siècle. Les femmes y tiennent un rôle important. J'ai de suite été séduit par cette religion. Les femmes, toutes habillées en blanc, dansent sur le rythme de tambours, certaines sont habillées différemment, je comprendrais pourquoi plus tard. Certains entrent en piste, hommes et femmes mélangés, ils tournent sur eux-même, d'autres donnent l'impression d'invoquer des esprits, d'autres encore, se roulent par-terre. Le public, assis sur des gradins, regarde impassible tout ce spectacle, moi, je suis invité à rentrer dans l'arène, je me retrouve devant un homme, il est jeune, mais il est habité par un vieillard, il regarde autour de moi, comme s'il voyait mon aura, il fait de grands gestes, me tend une coupe avec de l'alcool, je dois boire, je trempe mes lèvres. Maintenant, il trace des signes sur le sol, une étoile, il me semble, toujours lorsqu'il se tourne vers moi, regarder une ombre derrière moi, il me parle à l'oreille, je ne comprends rien. Les femmes habillées de couleurs sont elle-mêmes au centre de ce cirque. Ce n'est pas pour dévaloriser ce lieu que j'emploie le mot cirque, c'est à cela que je pense quand j'y suis moi-même et j'adore le cirque. Chacun, dans le public a eu droit à un ticket et il est mis en contact avec un des personnages en transe.
Bon, sinon je continue à découvrir la vie de cette grande cité, ainsi, j'ai été dans un rodizio l'autre jour, c'est un restaurant à prix fixe où vous pouvez manger des plats, surtout des salades à volonté et où des serveurs viennent à votre table vous proposer de la viande, boeuf, porc, poulet ou agneau. C'est un très bonne formule mais de temps en temps seulement car c'est plus cher que les restaurants au kilo, c'est de très bonne qualité, mais on mange plus que nos ventres supportent, résultat, il faut un peu de temps pour digérer...

vendredi 2 octobre 2009

Visite au centre historique !

Aujourd'hui, il fait un temps magnifique avec un léger vent chaud. Je me décide à prendre le métro. Ici, à Sao Paulo, le métro est très utilisé par la population. J'y accède gratuitement comme à Rio, bien sûr, le métro étant plus récent qu'à Paris, je peux l'utiliser, lui.
Me voilà dans le Centro antigo de Sao Paulo, Praça da Sé, j'arrive à l'étoile qui marque le point zéro de la ville, le véritable centre géographique de la ville. Je suis au pied de la Cathédrale da Sé, je la contourne pour la visiter. C'est un bel édifice, mais très dépouillée, il n'y a que les vitraux qui donnent une belle lumière à l'intérieur. Je me recueille un moment en pensant à une amie marseillaise Suzanne Succhi qui mène un dernier combat contre la mort, je veux lui donner des forces pour affronter ce moment difficile, je sais au fond de moi qu'elle accepte ce passage, si ma prière peut lui donner un petit coup de pouce...
Je traverse la place qui a une très mauvaise réputation auprès des paulistes, beaucoup de SDF et c'est vrai que ça ne sent pas toujours la rose, mais je le dis toujours, la misère pue.
Maintenant je suis Patio do Colégio, à cet endroit se trouve la première église où fut dite la première messe catholique en 1554 par un Jésuite. L'église ne se visite pas mais à côté se trouve le musée. Je vais pour payer l'entrée, lorsque la réceptionniste s'aperçoit que je suis français. Elle me dit être amoureuse de la France et elle me parle en français. Elle a passé 9 mois à Bordeaux et elle adore Paris, j'apprends qu'elle s'appelle Roberta, nous devisons sur l'amour que j'ai du Brésil et les difficultés de circulation pour moi dans Sao Paulo, je lui dis que le fait que Rio soit choisie pour les Jeux Olympiques de 2016 devraient améliorer beaucoup de choses à ce niveau là. Je la vois sauter de joie, c'est moi qui lui apprends la bonne nouvelle et nous parlons, nous parlons tant, que l'heure passe et que le musée va fermer ses portes.
Les trottoirs sont impossibles ici, la plupart sont couverts de petits carreaux mal joints si bien que je suis secoué comme une salade pendant tout le trajet qui me mène Largo de Sao Bente, là il y a l'église de Saint Bento, je la visite aussi. C'est l'église de l'Ordre des Bénédictines, vraiment une église magnifique où chaque dimanche à 10 h, la messe est accompagnée de chants grégoriens. Je reste plus de temps dans ce lieu de culte, je suis séduit et je pense à la petite Thérèse...
Je passe par le viaduc Santa Ifigénia qui fait le pont entre le centre antique et le centre moderne dominé par la tour de la banque Banespa.
Me voilà de retour dans le centre commercial Olido et je termine ce petit tour en buvant un délicieux jus d'orange et ananas...

mercredi 30 septembre 2009

Jours de pluie !

Oui, le printemps démarre avec beaucoup d'eau ici. En même temps, il ne fait pas froid, c'est plutôt un climat tropical. J'habite dans le centre historique de Sao Paulo, près de la place de la Républica, je viens de visiter la bibliothèque Monteiro Lobato, un fabuliste décédé en 1945 et qui a marqué plusieurs générations avec ses personnages de Narizinho, Boneca et Emilia entre autres qui aimaient se réunir pour écouter les histoires de Dona Benta la grand-mère d'Emilia.
Une femme m'a abordé pour me demander si j'avais besoin d'aide, c'est très courant ici, les brésiliens sont très ouverts et ils viennent facilement vers vous pour vous parler. Dès qu'elle a appris que j'étais français, elle m'a sorti les quelques mots en français qu'elle connait. Pour mes déplacements c'est la même chose, il y a toujours des bras qui s'offrent à moi. Je dis cela pour mes amis handicapés, ici on dit déficiente fisico, à qui je dis depuis que je suis ici, que cette ville n'est pas pour nous...
En revenant, entre deux averses, j'ai été jetais un coup d'oeil à l'Alliance Française, et bien je trouve que comme à Delhi, la France est mal représentée.
Le coin cafétaria n'est pas mis en valeur, personne, pas de bibliothèque française, un comble, un ciné club avec un film par mois, le film du mois d'octobre ce sera un film d'Aneke, tiens il est français lui ? Et surtout rien qui n'incite un brésilien à venir découvrir la culture française. Dernier exemple, ce soir, toujours dans le cadre de l'année de la France au Brésil, il y a un festival Transamazoniennes avec le concours de la région Guyane, et bien pas une information sur ce concert. Je ne sais pas encore si je vais aller voir ce concert, j'espère que le titre de ce festival n'a rien à voir avec une quelconque route qui devrait traverser la forêt d'Amazonie...

lundi 28 septembre 2009

Balades dans Sao Paulo !

Non, non, je ne vous oublie pas, les amis, je prends mon temps, c'est tout, en quelque sorte, je me met à la mode brésilienne. Mine de rien je circule beaucoup dans cette ville, surtout en taxi, enfin ceux qui acceptent de me prendre, car souvent ils me disent ne pas avoir la place pour mon fauteuil. J'ai trouvé la solution quand la route est plate, vu la qualité des trottoirs, je me place au milieu de la chaussée et je roule entre deux files de voitures. Bien sûr, comme à Delhi ou ailleurs dans le monde, les conducteurs sourient ou m'engueulent, mais moi j'avance et j'aime rouler à contre-sens...
Donc j'ai passé un moment dans l'Avenida Paulista, il faut prononcer, paolista et je suis resté un moment dans un centre commercial à regarder, j'adore regarder les gens circuler, s'assoir dans un café-restaurant, voir comme partout maintenant dans le monde cette classe moyenne parader, dépenser ses dinheiros, en regardant d'un peu de haut, les plus pauvres qui les servent.
Puis, j'ai été dans le centre de la ville, encore un centre commercial et des rues piétonnes, les vendeurs de DVD pirates qui jouent à cache-cache avec la police. Pourtant, ils sont visibles avec leurs grands panneaux tout en couleurs, mais c'est un jeu à qui perd gagne une amende et la confiscation des DVD.
En passant, je me suis arrêté à la galeria Olido, là, dans le cadre de l'année de la France au Brésil, il y a une exposition de photos : " Populations et diversités en Ile de France ".
Moi qui aime Paris et sa banlieue ce fut un vrai bonheur de se balader de Vitry à La Courneuve en passant par Belleville. Les photos sont très belles et il y a de vraies bonnes idées comme la diversité capillaire qui représente une série de portraits " vus de dos ". Bravo à tous ces artistes de montrer une France des couleurs.
Dans une rues piétonnes, il y a une impasse au fond de laquelle se trouve la librairie frtançaise. C'est une belle rencontre que je fais alors avec son gérant Luiz Carlos de Araujo. Il me reconnait car il vend mon livre, pour preuve il va en chercher un exemplaire. Ainsi je me trouve coincé entre Maupassant et Monfreid, enfin il me faut bien frimer un peu, hihihi... Mais je suis heureux de voir toute cette littérature française ainsi exposée, je vois que la France tient une grande part dans la culture mondiale et cette librairie, très vaste, agréable, mérite d'être connue. Un seul petit hic, j'ai besoin de deux hommes costauds, pour y accéder, rien n'est parfait.
Enfin, hier, je suis aller passé du temps au Parque Agua Branca, je vais pas vous dire que c'est un endroit absolument à visiter, surtout si vous êtes en fauteuil, c'est pire que les Buttes Chaumont, mais vous y trouverez des poules, des coqs, des poissons. C'est un parc où se retrouve la population périphérique de Sao Paulo.
Ceci pour vous donnez une toute petite idée de cette ville que je ne conseille nullement à mes frères à mobilité réduite...

mercredi 23 septembre 2009

Manger brésilien !

Hier, j'ai mangé une feijoada fait à la maison, avec des feijao, des haricots rouges, des lardons fumés et de la viande de boeuf. Avec le riz, c'est le plat national du Brésil. Si vous allez dans un restaurant où on paie ses repas suivant le poids, vous êtes certains de trouver ce plat délicieux.
Comme dans beaucoup de pays, le taux d'obésité grimpe en flèche, la faute ne vient pas de ce plat, mais de l'amour des brésiliens et brésiliennes pour les fritures lié avec le manque d'exercice et la sainte télévision.
Lors de mon dernier séjour à Uberlandia, je fréquentais régulièrement un grand magasin français, Carrefour. Comme je voulais trouver des produits français, j'ai été dans le quartier, "Casa Verde" de Sao Paulo où il y a un Carrefour. Quelle déception, il est ridicule à côté de celui d'Uberlandia et surtout, aucun des produits que j'espérais acquérir s'y trouve. Il faut croire que la France ne veut pas faire connaitre ses produits, pas de fromage, pas de confitures, et pas de nos biscuits...
Oui, il est bon de voyager pour reconnaitre que la France à de bons produits, je sais cela fait cocorico, mais vous savez que j'écris comme je parle et que je parle comme je pense et je sais aussi que je ne suis pas toujours le plus intelligent, hihihi...

mardi 22 septembre 2009

Sao Paulo, une ville difficile !

Oui, on peut le dire, en fauteuil, vous avez vite fait de choisir la rue plutôt que les trottoirs et si vous êtes seul, vous allez vous prendre la tête et c'est heureux si ce n'est que la tête, vu la qualité de la chaussée. mais je dois dire que les brésiliens sont adorables, très gentils et toujours prêt à m'aider. Hier, j'ai été dans une église que je ne connaissais pas : " l'Eglise Messianique Mondiale". Elle a été fondée par un japonais Mokiti Okada le 1er janvier 1935 avec comme objectif de construire un monde dans la vérité, l'amour et la paix. En 1955 il formule une doctrine "Johrei" qui parle de promouvoir une agriculture qui respecte la nature et permettre à l'homme de garder sa santé. Mais la particularité de cette philosophie se trouve dans l'imposition des mains de personnes entrainées pour faire passer des ondes positives à son prochain. Donc hier, j'étais au pied de l'escalier qui mène à cette église, une femme est venue me demander si je voulais entrer, comme je répondais positivement, elle est partie dans la rue chercher deux hommes costauds, qui m'ont porté. Pendant 45 minutes j'ai reçu les ondes positives d'une jeune fille. Je ne vais pas vous dire que j'étais sur un petit nuage en sortant, mais personne ne m'a demandé de payer quelque chose. Pendant que j'étais dans la salle, plusieurs personnes sont venues recevoir des bonnes ondes, je pense en particulier à un jeune homme, la vingtaine, plutôt rappeur, qui a reçu ces bonnes ondes, sans dire un mot, le regard sévère. plus tard, je l'ai vu sortir dans la rue , sautillant, le sourire aux lèvres...

samedi 19 septembre 2009

L'envol !

Bon, je suis pourtant arrivé assez tot, mais il y a une queue pas possible pour enregistrer les bagages. Dans la file, on se rend vite compte que c'est un avion qui va vers le Brésil. Une magnifique rouquine se balade tres exubérante, les seins quasi à l'air, le sourire aux bords des lévres en regardant les mecs bavant d'envie... Non, non, moi je ne l'ai qu'à peine regardé, de toute façon, elle ne m'a même pas jeté une oeillade...
En 12 heures, je viens de faire un saut de puce de 9.415 kilomètres, comme toujours je n'ai pas dormi et nous avons 20 minutes d'avance sur l'horaire prévu. Je ne peux en profiter, car ils ne viennnent me chercher que 30 minutes après. Comme l'avion, pour je ne sais quelle raison ne peux avoir accès à u tunnel, je suis contraint d'attendre le camion élévateur qui vient me prendre dans un fauteuil d'un autre âge...
Sao Paulo n'est pas Rio et pour nous, les personnes sur petites roues, la ciculation n'est pas aisèe, oh, je crois que je vais prendre quelques coléres, ah oui, que me dit ma fille ? Respire papa respire...

vendredi 18 septembre 2009

Retour au Brésil !

Aujourd'hui c'est le départ. C'est la troisième fois que je vais dans ce pays. La première fois, je suis parti avec l'intention d'aller voir Joan de Dios, un spirite qui fait des opérations. En fait, je me suis arrêté à Uberlandia, à la Casa San Francisco de Assise, où exerce le Docteur Hansen. Mais, il faut vous dire que le Docteur Hansen est en réalité le Docteur Nelson, médecin homéopathe dans la semaine, qui chaque vendredi, autour de 16 h, est incorporé par un médecin allemand. Lorsque j'arrive, un lundi, dans ce centre, je suis accueilli par une jeune femme, à la porte du taxi. Ici, tout est gratuit, le logement, la nourriture végétarienne et les opérations. Je vais rester deux mois dans cette casa, deux mois et trois opérations. Il n'y a pas eu de miracles et les opérations que j'ai subi, consistent à recevoir des centaines d'aiguilles intramusculaires tout le long de la colonne vertébrale. Mais, je me dois de vous parler du spiritisme. Alan Kardec est un français, c'est lui le découvreur du spiritisme, il vécut au 19ème siècle et il est enterré au Père Lachaise. Sa tombe est la plus fréquentée du cimetière parisien. Au dessus de sa tombe, sa devise " Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la Loi ". Au Brésil, le spiritisme est vécu comme une religion, même si à la casa, il n'y a pas de religion particulière mais une forme de syncrétisme. Des tableaux peints par Zahia, la femme du Docteur Nelson, représentent Jésus soignant des malades, Saint François d'Assise est célébré dans toutes les pièces, tous les jeudi après-midi, une méditation est tournée vers l'Orient, sous l'influence de Saï Baba, un guru indien, que par ailleurs je n'apprécie guère, vous savez, c'est celui qui a une coupe afro...
A la Casa, les personnes viennent du monde entier et le vendredi, dès 4 h du matin, ils sont nombreux les brésiliens à se presser pour recevoir le ticket d'entrée dans le centre. Nous, les étrangers, nous sommes privilégiés. Le Docteur Hansen estime que nous faisons de gros efforts pour venir ici, donc nous passons en premiers. Tous les vendredi c'est le même cérémonial avec une chorale et un piano. Au moment où le Docteur Hansen fait son entrée, c'est un tonnerre d'applaudissements qui se termine à la manière soviétique. Alors, les opérations commencent, et elles sont nombreuses. Il faut les voir pour y croire et encore... Moi je suis resté deux mois la première année et je suis revenu un an après, je vous en parlerai parfois et vous pouvez me poser des questions...

mercredi 16 septembre 2009

Bientôt en voyage !

Ce sont les derniers jours avant le départ, cela fait bientôt trois ans que je ne suis pas revenu au Brésil. Il faut dire qu'avec l'Inde c'est le Brésil que je préfère. Je pars avec mon nouveau traitement homéopathique concocté par le Docteur Kempenich de Strasbourg et tout ce qu'il me faut pour traverser le continent américain.

dimanche 7 juin 2009

Un retour mouvementé !

Il m’est toujours triste de quitter ce pays que j’aime.
Après les formalités et alors que je passe devant le douanier, une femme m’interpelle par mon prénom, c’est Caroline Abitbol, une amie photographe, amoureuse de l’Inde. Nous nous embrassons et nous échangeons nos impressions sur l’Inde d’aujourd’hui.
Nous voyageons sur Air India car nous partons le matin, le soir le voyage se fait sur Air France. Pour la première fois je ne suis pas embarqué en premier et c’est un triste bazar… passons.
Vous le savez, depuis qu’il est en Inde, mon frère fume des beedis et il est devenu accroc de ces petites cigarettes. Du coin de l’œil je le vois sur son siège s’agiter dans tous les sens puis se lever. Il a pris l’habitude de se déchausser avant de rentrer dans une pièce et là, pourquoi mon cher frère a-t-il décidé d’enlever ses chaussures avant de pénétrer dans les toilettes ? Toujours est-il que M. avait une envie de fumer pas possible et il m’a avoué sans complexe, qu’il avait cru à cet instant de rentrer dans les toilettes que ces petites cigarettes ne fumaient à peine et c’est le sourire aux lèvres de satisfaction qu’il entendit une sorte de sirène se mettre en route et s’amplifier en quelques secondes.
Dans l ‘avion, un léger vent de panique traversa l’avion.
Il faut s’y attendre et coup de bol, l’hôtesse qui se précipite est un canon à la mode made in Bollywood, dans son sari noir et rouge bordé de blanc et de brillants, elle est la seule hôtesse à montrer un ventre nu sur un string du plus bel effet. Mais elle n’a pas vu les chaussures de mon frère devant la porte où elle doit intervenir, comment elle se retrouve par terre avec une babouche accrochée à son string est un mystère pour moi ? Et c’est rouge de confusion que mon frère sortit des toilettes et demanda pardon à tout l’équipage de l’avion.
Peu de temps avant l’atterrissage, on nous distribua une feuille de recommandation et un questionnaire à remplir sur la grippe porcine. Nous avons été étonné d’apprendre que l’Inde était considéré comme inclus dans la zone à risque. Lorsque nous avons passé la douane, le douanier à qui je tendais le papier m’a rit au nez en disant qu’il n’était pas chargé de récolter les renseignements.

lundi 25 mai 2009

Journée délhicieuse !

C'est toujours pareil, le dernier jour est consacré aux achats en tous genres, surtout ne pas oublié les cadeaux pour les enfants, nous sommes tous des enfants...
Au dernier moment je me suis fait confectionner des nouvelles chemises pour mes prochains voyages. Mon frère a tenu à se constituer une garde-robe indienne. Aujourd'hui il est décidé à photographier tous ce qui lui passe à porter de l'oeil, il y a de quoi faire.
Hier soir nous avons été à L'Indian Habitat Center pour assister à un concert de musique classique indienne, nous avons visiter une exposition de peinture d'une jeune créatrice, j'en reparlerais plus tard.
Mais ce soir, nous allons à Nizamudin pour entendre les kawalis.
Les kawalis sont des chanteurs soufis qui tous les jeudis chantent Dieu.
Bola nous amène dans le quartier musulman sur la pointe des pieds, je lui donne rendez-vous après le concert pour diner. Il refuse, il me dira plus tard pouquoi.
En passant à l'endroit où on laisse ses chaussures, j'achète des colliers de fleurs et un tapis, pour la tombe de Nizamudin. J'interdit à mon frère de prendre des photos.
C'est un labyrinthe de couloirs, occupés par des mendiants, que nous parcourons. Un indien musulman, nous accompagne et m'aide à passer les obstacles des marches. Enfin nous arrivons sur une petite place devant la tombe. Des jeunes kawalis occupent le parterre et chantent en première partie. Au bout de trente minutes, ils laissent la place à des anciens, je retrouve cette joie profonde d'être mélé à une ferveur. Derrière des grilles en bois, des femmes sont en transe, certaines se frappent la tête contre la palissade, c'est très impressionnant. Le petit vieux qui joue de l'armonium a une voix à vous faire pleurer, tout le public est sous le charme.
Nous terminons cette soirée par un repas dans un restaurant en face de la mosquée, Bola me dira qu'il ne mange jamais dans les restaurants musulmans de peur d'être empoisonné. Bonjour l'ambiance.

samedi 23 mai 2009

Retour à Delhi

Enfin nous pouvons profiter d'un dernier jour ensoleillé dans ce paysage merveilleux, au milieu de ce silence juste souligné par le chant des oiseaux.
Bola est arrivé avec un autre driver que pour l'aller. Je donne l'heure du départ pour 4 heure du matin.
Brigitte, qui adore les singes, a fait sa provision de bananes. Nous ne les rencontrerons vers 7 heure, installés sur le parapet de la route, à suivre les mouvements de la circulation. Bola nous surveille et empêche que nous descendions trop nos vitres, de peur de voir des singes nous attaquer. Nous sommes ravis de voir le bonheur de Brigitte face à nos cousins grimaçants. Ils viennent par familles entières pour tenter de choper ce qu'ils peuvent.
Je demande au chauffeur de traverser Chandigarh, la ville imaginer par Le Corbusier, histoire de la montrer à nos primo-visiteurs...
Il me faut monter la voix pour que Monsieur accepte de faire un détour de 5 kilomètres, il m'explique que ça va faire baisser sa moyenne. Je rêve, ici, en Inde, je suis tombais sur un pressé de la route, il devrait demander asile à la France car ici il doit souffrir, le pôvre...
Vous allez rire, mais je suis heureux de retrouver la plaine, car plat pays rime ici avec chaleur et nous avons retrouver la douce chaleur. Enfin douce, pas pour tout le monde, je vois mon frère qui s'éponge à nouveau le front et agite une feuille de bananier devant son nez.
C'est une tradition, chaque fois que je redescends de la montagne, je suis invité dans la maison de Bola. Madame Bola nous reçoit avec gentillesse, nous échangeons des banalités traduites par son mari puis nous passons à table. Elle ne vient pas s'assoir avec nous et nous sert une belle salade, du riz et des rajmas, des si bons rajmas, humm, j'en salive encore...

mercredi 20 mai 2009

La montagne (suite)

Naggar est un village perché loin des énervements citadins. Dans la Guest House de Gillou, on peut manger en toute tranquilité, toutes sortes de plats sans chili.
Si vous aimez les haricots, vous serez séduit par les rajmas du pays. Les meilleurs, qui ont la peau fine, sont blanc tachés de rouge. Pour moi, avec les lentilles roses traditionnelles, les rajmas permettent de faire le meilleur dal de l'Inde.
Si vous avez maigri avec la chaleur, la nourriture servie ici, vous permet de récupérer quelques kilos.
Cette année, j"ai beaucoup de mal à me déplacer et mon serveur favorit me porte dans les escaliers. Je croise le regard de la mataji, mère de Hira, la femme de Gillou, j'ai toujours l'impression qu'elle m'en veut encore d'avoir fait amaroli. Il y a plusieurs années, elle m'avait fait connaitre la chamane du village et lorsqu'elle avait appris que je buvais mon urine, elle m'avait dit en grimaçant, qu'elle regrettait de m'avoir presenté la chamane, que c'était du temps perdu, on ne se boit pas soi-même...
Entre deux pluies, nous avons descendu les pentes du village, pour aller manger des momos. Anne-Marie et Brigitte qui nous accompagnent, se relayent avec mon frère pour me retenir dans la pente. Mon frère, qui porte le petit chapeau himachali, est souvent interpellé par les habitants en hindi.
La boutique à momos est très sommaire, c'est un jeune couple de népalais qui s'en occupe. Les momos sont des raviolis népalais, pour Eva, la fille de Gillou, ce sont les meilleurs momos de la vallée : - Ils sont bien meilleurs qu'à Manali, nous affirme t'elle.
Nous ne saurons jamais si la tourista qui suivie a été la conséquence de ce repas de momos.
Dans la Guest House, nous occupons toute une terrasse, les oiseaux viennent nous visiter. Si Brigitte à la cote avec un corbeau, souvenir d'un sauvetage de corbeau en péril, anne-Marie, elle parlemente avec les mainattes en leur donnant des gateaux plus très secs. Elles sont deux à faire la navette entre les arbres et la terrasse, l'une s'appelle la hippie, à cause de ses plumes mal peignées, l'autre la bourge.
Les perruches se font rares cette année, mais nous voyons régulièrement, des perroquets venir nous narguer.
Toute la journée, un hullulement donne le ton du village. Gillou, nous apprend que c'est une sorte de pivert avec une hupe sur la tête qui perché au sommet des arbres, chante à tue-tête (dans le vrai sens du terme).

mardi 19 mai 2009

La montagne

C est difficile d'apprécier un lieu lorsqu'il pleut si souvent.
Enfin, nous avons été voir la galerie du peintre Roerich. Dans les années 1930, ce peintre fut la personnalité la plus connue de la vallée. Depuis que l 'ancien Premier Ministre de l'Inde en a fait une gloire du pays, cette gallerie est visitée par des milliers de touristes indiens et autres. Il faut dire que Manali et ses environs est une des destinations favorites pour les jeunes mariés argentés.
J'aime la peinture des Roerich, car ils sont deux a avoir peint la montagne, Nicolas et Svetoslav.
La penture de Nicolas, le père est très moderne, ses couleurs sont magnifiques. Le fils, Svetoslav est plus classique, plus figuratif, d'ailleurs.

mercredi 6 mai 2009

Journees himalayennes

Depuis que nous sommes arrives, la pluie nous accompagne.
La pluie et la tourista, bonjour l accueil de la montagne, nous voila passe dela chaleur etouffante dew Delhi au froid de la vallee de Kulu.
Meme les oiseaux, semblent deranges par le temps, enfin, par le temps et les travaux.
Car nous sommes chez Gillou a l Alliance Guest House de Nagar.
Je retrouve des lieux et des gens que j aime.
Gillou continue son projet avec toujours autan de passion et d attention, un appartement supplementaire est venu se rajouter a la terrasse.
Comme il ne fait pas beau, le cuisinier qui me sert de porteur, ne m a pas encore fait visiter la nouvelle batisse.
Je parlais des oiseaux, si les menattes sont toujours presentes, je n ai pas encore vu de perruches. Depuis le temps que je viens , elles ont toujours ete mes voisines. Elles ne sont pas comme les menattes, curieuses de tout et gourmandes, les perruches restent perchees sur les branches et ne s aventurent jamais sur la terrasse.
Moi qui ne supporte ni le froid ni la pluie, je vis ces jours avec patience et aussi avec l espoir que les orages vont se calmer et qu un beau soleil va nous rechauffer la peau.

samedi 2 mai 2009

Ah la montagne !

Nous voila sortis de Delhi.
Leve a trois heure du matin, parti a quatre. Oui, il est plus facile de sortir de la ville en pleine nuit pour prendre la route de Manali.
Ici, les distance ne se calculent pas en kilometre mais en heure.
On m a dit, avant le depart, que la route est bien meilleure qu il y a deux ans. J ai donc l espoir de faire les 600 kilometres en moins de dix heures de temps. Illusion, car si la route est assez bonne jusqu a Shandigar, apres c est une vraie catastrophe et nous sommes secoues comme des pruniers. Heureusement, nous avons pris une bonne voiture et le driver est correct, il ne fume pas et ne boit pas non plus.
Nous avons une bonne surprise avant Kulu, je crois qu une fois de plus il s est trompe, mais non, nous passons par un pont nouvellement construit, ce qui nous fait eviter la ville qui a toujours etait dificile a traverse.
Apres, sur la petite route qui mene a Naggar, nous sommes bloques par les camions qui font le goudronnage, mais apres maints virages, nous traversons le village.
Ah, quelle surprise, nous arrivons a cinq heure, fatigues mais heureux de retrouver la grande famille de l Alliance. He oui, nous sommes chez Gillou, dans son petit paradis et apres une nuit fraiche et silencieuse, premier petit dejeuner avec le chant des oiseaux en fond sonore, le bonheur...

mercredi 29 avril 2009

Jours de chaleur !

Les commercants et les mendiants font la tete ce qui n arrange en rien leurs affaires.
Les restaurants ont les tables libres, on dirait que les touristes ont deserte Delhi comme la mer quand elle se retire, laisse ses dechets sur le sable.
Les serveurs accusent la chaleur, ils sennuient, se tripotent entre-eux.
On a le temps de regarder les details. Ici, il y en a plein de details, comme il y a plein de fils electriques, plein de noeux autour de ces fils, comme des details emmeles, chacun doit y retrouver son compte, sauf le fournisseur... et encore.
Bapu est revenu, enfin je crois l avoir vu de loin. Ce qui m a etonne, c est sa position dans l espace. Je l ai toujours connu evoluer au raz du bitume. Cette fois-ci, il etait sur un tricycle jaune, foncant comme un derate, pedalant avec ses bras.
J ai hate de le voir de plus pres, de discuter avec lui, qu il me raconte son histoire.
On dit que c est dans un hopital qu il a obtenu ce tricycle. C est un vrai confort pour lui, il pourra meme gagner de l argent en faisant des courses.

lundi 27 avril 2009

Tics et expressions !

Chaque peuple a ses tics, tics de comportement, tics de langage.
J ai deja mainte fois rigole des " c est clair ! ", " c est d enfer ! " pour dire que c est tres bien, des francais.
Est-ce un tic de langage lorsque pour se quitter on se donne un rendez-vous hypotetique = a Dieu. Je ne comprends toujours pas pourquoi le fait de dire ' Bon Dieu ! " est une insulte et " mon Dieu " une exasperation quand ce n est pas un aveu d echec...
Ici, en Inde, on se dit bonjour en disant " Namaste ou Namaskar " pour les personnes que vous voulez distinguer.
Ce qui fait plaisir, c est d enchainer avec un " Ram Ram ! ". Commencer la journee en invoquant le nom du Dieu unique, Rama, ne peut qu etre de bons hospices.
Il est bon, lorsqu on vous pose une question, d osciller la tete, un peu comme les chiens sur la plage arriere de certaines voitures. C est le signe de reconnaissance pour ceux qui sont deja venus en Inde. Les danseurs de Katakali, les danseuses de Katac et celles de Bali, pratiquent ce balancement typique.
Pour souligner votre reponse, vous pouvez rajouter " Tike, tike ! ".
Lorsque vous etes dans un endroit tranquille : " Shanti ".
Et si vous tirez sur un tube, vous devez, en plaquant vos paumes des mains sur le front, dire : " Boum shankar ou Bamboule ! ".
Ici, on ne dit pas merci, un naga a Haridwar, appelait mon frere Thank you, chaque fois qu il lui donnait un beedie allume.
Pour saluer une personne que vous respectez, vous faites le geste de lui toucher les pieds. En principe, la personne vous arrete avant que vous atteignez ses pieds, ou alors elle vous touche le sommet du crane.
Enfin, pour aujourd hui, si on vous demande si vous parlez Hindi, vous repondez " Tora, tora ! ".

dimanche 26 avril 2009

Mother India !

Pour ceux qui me connaissent un peu, je vais me repeter.
Une des raisons pour laquelle j aime l Inde : C est le seul peuple, a ma connaissance, qui a invente une religion ou la vache est sacree.
La mere, mother, la mere ideale.
Elle est genereuse avec ses mamelles gorgees de lait.
Elle sent bon, surtout si l herbe qu elle mange est fraiche et savoureuse. Son odeur, je l ai connu de pres, a force d avoir le nez contre sa cuisse lorsque je faisais la traite.
Elle est sensible, c est une affective, elle sait etre jalouse et retenir son lait.
Elle est ponctuelle, elle aime les habitudes, le temps existe pour elle.
Elle fait les trois huits : Huit heures elle mange, huit heures elle rumine, huit heure elle dort.
Combien de fois, pour des peines de coeur et surtout une fois pour une trahison, j ai ete m apaiser sur son dos.
On dit que Gurdjief a aide Catherine Carlson en lui faisant peindre une etable, la vache ruminant a l interieur l a aussi apaisee.
Vous savez qu une vache ne peut pas mordre, elle n a qu une machoire pourvue de dents. Elle se debrouille avec sa langue pour couper l herbe. Elle fait une boule, comme une balle et cette boule rejoint d autres boules dans le magma de la panse.
Quand elle se pose et qu elle ne dort pas, elle parait mediter, en fait elle rumine, Un petit chatouillit au fond de la gorge lui fait remonter les petites balles dans la bouche, sur la langue. Elle peut enfin apprecier les differents gouts de l herbe. La chance, lorsque a la montagne, elle rumine du reglisse...
Pour les cornes, bien sur que je connais la raison pour laquelle nos eleveurs les brulent a la naissance, avec les stabulations libres, pour eviter qu elles se blessent.
Mais vous savez que vous leur enlever des antennes.
On voit le caractere d une vache dans ses cornes. Celles qui ont leurs cornes tournees vers l interieur sont souvent egocentriques.
Pour moi, je ne suis pas objectif, les plus belles sont les gerseyaises et les bretonnes. Oui, ces petites vaches a la robe noire et blanche a ne pas confondre avec la hollandaise. La bretonne a les cornes en lyres.
Les vaches aiment la musique classique, Mozart, Vivaldi. Elles aiment aussi la musique classique indienne, le plus beau raga a ete compose en l honneur d une vache pour un maharajah du Rajasthan.
Mais l amour peut faire des betises. Non, ce n est pas bon pour une vache, ce n est pas sa nourriture que de lui faire manger des chapatis, des purris, sortes de galettes frites. Mais on ne fait pas mieux chez nous en leur donnant de l ensilage, une alimentation pre-digeree.
C est aussi pourquoi, je n aime pas voir des vaches dans le trafic urbain, ce n est pas leur place et c est mal les aimer que de les confronter a la polution et aux bruits des moteurs, elles ne s entendent plus ruminer.
Enfin, pour moi, ce n est pas une insulte : '' Grosse vache ! ''.
L insulte serait plutot : '' Vache maigre ! ''

samedi 25 avril 2009

Descente de police !

L autre soir, installe a la terrasse du Khosla, nous avons assiste a une descente de police au Madan.
Dun seul coup, une remorque et un velo avec son proprietaire, ont ete requisitionne pour empiler les tables et les chaises qui se trouvent sur la rue.
Bien sur, comme a chaque fois qu il y a un evenement, une petite foule s est formee et empeche la circulation. Ca braille a tout va et d autres policiers arrivent. Ceux-la, on les connait, ils s occupent de la circulation dans le Bazzar. C est eux qui ont retrouve le sac de Charlotte, je reconnais, en particulier, le gros a moustaches.
Le serveur du Khosla s active a rentrer les tables alors que son patron gesticule devant le Madan. Les deux patrons ne s aiment pas, ils ne se saluent jamais, mais pour une fois, la solidarite de commercants balaie la concurence.
Je suis dans la rue maintenant, j observe la police se diriger vers le Khosla avec le patron. Une table se libere, des policiers grades sortent des cahiers et des stylos.
Derriere moi, le francais qui fait de l import-export me tient un propos que je connais bien.
- De toute facon, il ne sera plus possible de mettre des tables sur le trottoir de Mein Bazzar apres 2010, tout doit etre refait...
Je souris et je pense aux vaches. Avant de partir de France, alors que j etais sur le marche de Montbrun Bocage, a la limite de l Ariege, un ami de Sylvie, la boulangere, m a assure qu il n y avait plus de vache a Delhi. Il y en a moins, mais je vous garantis qu il y en a toujours. J en croise trois ou quatre, tous les jours dans Pahar Ganj.
Ah oui, un dernier mot sur la descente de police, le Madan n a pas recupere une table, les negociations continuent.

vendredi 24 avril 2009

Un handicape mechant !

Vous avez vu, hier j etais d humeur mechante pour ne pas dire de mechante humeur.
Le pompom, je l ai attrape dans l apres-midi. Je voulais regarder les livres en francais qui se trouvent dans une ruelle donnant sur Mein Bazzar. J etais installe la depuis deux minutes quand une moto se pointe dans la sens de la descente vers le Bazzar. J avais eu assez de mal a venir, je n ai pas bouge. Le patron de la librairie montre sa face et me demande de laisser la place. Je l ignore, il insiste, je l engueule en francais, ca ne change rien mais c est plus courtoix, hihihi.
Il tente de me raisonner, je lui dit qu il n a qu a faire des rayons accessibles aux fauteuils, il me repond qu il n a pas la place. En me disant cela, il me fait le geste de degager avec la main. Ah, j ai une sainte horreur des ordres, c est physique, je sens que mon ventre tremble, je vais me mettre en colere. Mon frere, qui n est pas loin, ne moufte pas, heureux pour lui, car dans ces moments-la, je suis un chien, je suis capable de mordre.
Ah oui, que m a dit Charlotte ? Il me faut rester calme.
Je crois que mon enervement contre ce libraire date de quelques annees. J etais un bon client et tous les jours je lui vendais et j achetais ses livres. Un jour il a repris un de ses livres a 150 rupees au lieu de 200, alors que sa regle etait de reprendre a moitie prix...
Ce jour-la, je me suis pris le chou et aujourd hui je suis de mauvaise foi, quand on est mechant...
Je me surprends moi-meme a etre odieux.
Il fut un temps ou je me levais pour acceder aux tables du Khosla, je demande a un type de me laisser sa place. Il me repond non. Je me hisse sur la pointe des pieds et je passe derriere lui. Pendant ma progression, je lui donne de grandes, mais vraiment de grandes claques sur l epaule qui est a nue, en le remerciant pour son amabilite. Le temps de passage a du lui sentir long car il a fini par rire jaune et lui aussi en colere s est leve, l epaule toute rouge, a payer et a laisse sa place. J ai souri.
Quand je vous dis que je suis mechant.

jeudi 23 avril 2009

Petites critiques !

Voila bien une nouvelle manie. On ne peut plus rentrer dans un cyber cafe sans entendre les conversations intimes de tout le monde. Et je te raconte mon arrivee et il fait chaud par si, et les indiens sont comme ceci et patati et j en passe.
En ce moment, c est la periode des vacances de Paques en France, donc le defile des francais continue. Ils sont jeunes, ils sont issus de milieu aise, ils portent des slips qui depassent du pantalon, quel elegance, et ils regardent de haut les indiens qui les servent. Bon, je peux apparaitre un brin reac en parlant comme cela, mais les " c est clair " a tout bout de champ, les j rigole de l allure d un tel ou d un autre sans se regarder soi-meme, je m en gratte plus fort mes piqures de moustiques.
J ai revu nos amis d un certain age, eux sont encore plus definitifs. Jojo m a envoye un message de Rishikech, le trou du cul de l Inde, pretentieux avec ses cours de yoga a tous les coins de rues et ses faux babas a la recherche de l ashram ou les Beatles, blablabla... La veille de partir, Jojo a ete malade apres avoir mange au Khosla. Avec le Madan et son patron pas tres sympatique, Mein Bazzar n a pas vraiment la cote.
Le soleil tape toujours sur nos tetes, 46 degres hier au cadran de Western Union, on pense qu ils exagerent un peu, il y aurait 4 a 5 degres d exageration, ah ces indiens...
On a fait une croix sur le yoga du rire car il faudrait se lever a quatre heure du matin pour y participer. On a decide d etre faineant, peut-etre un matin...

mercredi 22 avril 2009

Le cabinet du medecin !

Cela fait un moment que Bola, mon driver, me dit qu il serait bien que je vois ce medecin sikh qui est tres competent.
Donc, de retour de l ashram, nous allons visiter ce medecin. Je ne connais pas du tout ce quartier de Delhi. A un moment, Bola m indique qu a cet endroit, il y a vingt ans, c etait la jungle. Maintenant, c est une suite d immeubles plus ou moins entretenus et toujours les campements des pauvres qui longent les palissades.
Apres avoir demander a plusieurs reekchows son chemin, la camionnette de Bola se gare devant une maisonnette qui porte des inscriptions sur le mur en indi.
Je rentre dans une salle avec une quinzaine de lits occupes par des personnes, hommes et femmes melanges. Chacun est masse par, je le vois , soit un assistant, soit un membre de sa famille, mari, fils ou fille. Bola, me dit que le docteur va arriver dans cinq minutes. Dix minutes apres, c est dans vingt minutes. En fait il arrive apres une bonne heure. Entre temps, j ai parle avec un patient libere de ses aimants, de son masseur et qui m explique qu il vient ici depuis trois semaines et qu il sent les progres dans ses articulations. Il me demande ce que j ai, je lui explique en lui montrant un de mes pieds.
Le docteur arrive, c est un sikh, en effet, avec turban et barbe. Il parle a tout le monde en s asseyant mais pas un instant nos regards se croisent. Enfin, on lui dit que je suis la pour une consultation, il me regarde, me demande ce que j ai, je lui montre aussi mon pied, j appuie dessus pour le faire trembler et ainsi lui faire comprendre que c est une maladie spastique. Il attrape un petit crochet qu il a sur la table, me prend le pied et me fait le coup du babinsky. Tres bien, je lui annonce de suite que si sa therapie consiste en des massages comme je les vois depuis que je suis la, ce n est pas la peine, vu que je ne supporte pas les pressions sur mes muscles...
- Ne vous inquietez pas, nous irons doucement au debut, il faut faire attention a ce que vous mangez.
Alors que je lui explique que je suis plutot vegetarien mais qu il m arrive de manger du poulet, il me dit que je peux manger de tout sauf ce qui est a base de lait.
Mais la discussion a deborde, maintenant, ils sont trois a discuter de mon cas en me jetant parfois des regards. Comme tout ce petit monde parle en indi, je ne comprends que couic...
A un moment, j interrompts la conversation en m adressant au Guru, oui, c est son nom, Guru Klrpa : " J ai vu sur votre carte que vous vous serviez des lignes de la main pour faire un diagnostique ".
Il eclate de rire et me prend les deux mains, y passe un espece de stylo sans mine. Il ne dit rien de cet examen.
Je lui explique que j ai l habitude d entendre que je vais etre guerri en deux semaines. Lui me dit, tout sourire, qu il faut que je reste six mois pour avoir un resultat.
Apres avoir convenu que si je fais ce traitement a base de magneto-therapie et de massages, je trouverais une chambre dans les parages, nous nous serons la main et il refuse de recevoir le moindre centime pour son travail, un bon debut.

mardi 21 avril 2009

Visite de l ashram !

C est un endroit agreable, le soir il y a un peu de vent et a part les moustiques, nous avons apprecie le lieu.
Apres moult tchai, boum shankar et compagnie, je vais faire un tour sur la route. Bien entendu, je dois decliner les offres en tous genre de ceux qui veulent m accompagner. La solitude est un luxe ici bas, mais surtout en Inde. Ils ont tous l air de me dire que je serais mieux si j accepte leur compagnie.
Deja la veille au soir, deux habitants du village le plus pres, ont tout fait pour me convaincre de rester au moins trois jours ici. Il y a un docteur formidable qui resoud les problemes des os.
Bon, je leur explique que mon probleme est nerveux. Alors ils me palpent les jambes, me massent les pieds, ils me font mal...
Le matin, je n aime pas parler, je n aime pas que l on me touche et c est aussi la raison pourquoi je roule sur cette petite route. Au retour, je passe un moment avec le sadhu qui trie le ble. C est lui qui a conduit mon frere sur la mobylette pour visiter les villages environnant.
Je rentre dans la cour de l ashram, un jeune indien, bien habille, se precipite pour me prendre les jambes, je refuse de lui donner, il m explique qu il connait la solution pour moi et me parle a son tour du fameux docteur. Je lui promet de revenir ici des que possible.
Au pied de l estrade du guru, un petit groupe de personnes parle avec vigueur. Je comprends vite qu il s agit de politique, un sadhu a la voix grave m explique qu il a 71 ans, qu il etait ingenieur dans le batiment. Un jour, sa femme est morte, alors il a change de vie, il aime parcourir son pays du Gujarat a Benares en passant par Haridwar...
Il me dit que la discussion est forte car c est un militant du Congres de Sonia Gandhi et la, en face de lui, il y a un militant du BJP, le parti nationnaliste indien.
Shan Giri, le guru, dit ne pas avoir de position politique. Le militant du BJP me demande quel est ma position. Je lui explique que par principe et pour respecter le pays qui m accueuille, je ne prends jamais parti...

lundi 20 avril 2009

Shri Barnard Giri

Oui, lorsque la graine a ete mise au cou de mon frere, le guru lui a donne son nom, Shri Barnard Giri. Mon frere est tres fier de porter le nom d un grand chyrurgien.
- Tu seras le chyrurgien de l ame, lui a dit son guru, commence a montrer tes couleurs dans ce Temple, tu devras choisir six chelas. C est ton chemin, tu n as plus de femme, tu dois consacrer ta vie a la connaissance et a partager cette connaissance. Comme tu parles peu, tu devras montrer l exemple, toujours. Meme les artistes qui vont travailler a ton oeuvre, te suivront, te toucheront les pieds, tu dois accepter, tu es un Giri, si ton chemin te mene a avoir ton ashram, tu deviendra Maharaji.
En attendant, nous avons droit a une chambre. Elle sert a stocker le ble, il y a une estrade du guru, je peux y dormir, mais on enleve la couverture epaisse. Mon frere dort par terre.
Un gros ventilateur fait un bruit pas possible, on nous explique qu il vaut mieux le bruit que les moustiques. Nous auront les deux plus la lumiere, plus les chiens qui aboient et a 4 heure, une sonnerie qui reveillerait un regiment.
Un tchai nous est servi, boum shankar.
Nous nous grattons de partout, surtout mon frere qui dort le torse nu.
Et le manege recommence apres la ceremonie du matin, tchai, bouffe, boum shankar.
Ce dimanche, le public des villages environnant est encore plus present. Beaucoup viennent me toucher les jambes, me demandent ce que j ai, regardent mon fauteuil puis font des grands discours entre eux. Parfois le guru les approuve, il veut que je sois pres de son estrade et mon frere doit etre a ses pieds.
Mon frere s echappe pour laver les timbales et reviend s assoir.
- Viens plus pres de moi lui ordonne le Guru, a l ombre...

dimanche 19 avril 2009

Barnard Giri

Oui, nous sommes partis en week-end dans un ashram.
C est Helena qui nous a invite. Elle etait avec son Guru a la terrasse du Koshla. Shan Giri est le guru by de Shivraj Giri. C est la famille Giri.
Donc debout a 6 heure du mat, samedi, rendez-vous a l Ajay pour le petit dejeuner avant le depart.
L ashram se trouve a 60 km de Delhi, dans l Haryana. Il faut deux heures pour faire le trajet. Nous sommes dans un espace entre deux villages, un trou de verdure. Comme nous arrivons avec le guru, tout le monde s active, qui pour deplacer le lit du guru, un autre qui court aux cuisines pour preparer le tchai.
Nous sommes au pied du banian. Les chelas ( disciples ) viennent toucher les pieds du Baba. A chacun il consacre deux a trois minutes. Le guru regarde les yeux du chela avec durete, comme s il cherchait toutes les erreurs que l eleve aurait pu faire pendant son absence. L examen termine, un doux sourire eclaire chacune des deux faces. Et puis le cinema boum shankar reprend son service. Chacun vient aux nouvelles. Un defile de paysans, de femmes, d enfants, de traines chapales ( savattes ) se succede a la porte de la chambre du feu.
Il repond a tous, donne des conseils, soigne, enleve le mauvais oeil.
Le repas est vite expedie, sieste sur fond de bruit de ventilateur.
Mon frere est partit en moto avec le Giri qui trie le ble devant l ashram. Il a deja annonce qu il avait trie un lak de ble. Nous decidons qu il doit s agir de 100 kl de ble ou 100 000 grammes de ble, vu qu un lak c est 100 000...
La bouffe, le tchai et boum shankar sont les occupations des sadus.
Shan Giri s est pris d affection pour mon frere.
Il s adresse a lui du haut de son estrade a peine sorti de la sieste, prenant les murs a temoins, je comprends tres bien ce qu il dit : " Ton travail, ce sera d aller au village a cote, d acheter de la peinture et tu feras colorer ce Temple, ta maison."
Mon frere, qui n ecoutait pas, baillait aux corneilles en faisant ses " Om, nama Shivas he, Om nama Shivas he..." , a fini par comprendre.
Bien sur, j en ai rajoute trois couches en lui disant qu il pourrait faire l oeuvre de sa vie, dans la gratuite, pour la beaute du geste.
Mais voila qu Elenna annonce a mon frere : " Tu n es pas oblige de repondre tout de suite mais le guru te propose que tu sois son chela, il va te donner une graine, tu vas apprendre un mantra que tu dois toujours repeter en pensant a lui ".
Je fais quelques photos, les autres disciples regardent avec envie mon frere, surtout ceux du village car les guru by de mon frere sont soucieux de lui apprendre l essentiel des rites de l ashram.

vendredi 17 avril 2009

Un ange passe !

Une silhouette fluide est passee dans la rue, semant des sourires, attachant les regards.
Insensible aux jugements, elle se promene les bras et les epaules nus.
Mince comme un fil, elle se nourrit de lumiere, le temps ne semble pas avoir de prise sur elle. Elle s arrete un moment, regarde cette fille encore enfant qui se caresse le ventre et demande un chapati. Ni une ni deux, cette douce apparition prend la jeune fille par la main et la traine chez le sikh du coin pour lui offrir un tali. La gamine fait la tete, pas contente de ne pas avoir d argent, elle n a pas faim et se sauve en courant.
C est un pepe boitillant qui profite du tali.
Je ne lui ai pas parle, juste observe.
Je ne sais pas sa nationnalite ni son destin, mais j ai ete touche par sa simplicite, son feeling, sa determination a vouloir faire le bien.
Nous avons tous besoin de croiser ce genre de personnage.
Et puis dans la meme journee j ai croise pour la premiere dans Pahar Ganj, une autre personne que moi en fauteuil. Je me suis adresse a lui pour savoir d ou il venait. Je sais ainsi qu il est francais, qu il est venu par la route. Il a un camion ammenage, il semble avoir une bonne peche et il m a dit sa preocupation, il n est pas certain d obtenir le visa pour traverse l Iran dans l autre sens.
Comme je suis heureux de voir cette humanite en mouvement, vivons aujourd hui, demain il sera trop tard...

jeudi 16 avril 2009

Un air de folie !

Mais que ce passe-t il a Delhi ces derniers temps ?
A croire que la chaleur monte a la tete.
Ainsi, Paul, depuis quelques jours, se promene avec un short par dessus son pantalon et j ai vu qu il mettait des chaussettes dans ses tongs. Lorsque je lui ai fait la remarque, il m a regarde avec un regard fixe, pour me dire que vu qu il transpirait des pieds, il avait trouve cette solution.
- Comme cela, me dit-il, les chaussettes aspirent la transpiration.
Deja, l autre jour, j ai croise Charles, cet homme d une cinquantaine d annees. Un jour, il a decide de venir en Inde apres avoir vu un reportage a la television. Charles etait depressif, il a laisse ses anti-depresseurs en France car il avait l intention de changer de vie ici.
A l arrivee a l Aeroport de New-Delhi, il etait la, tournant la tete dans tous les sens et comme il ne parle pas un mot d anglais, il regardait, avec des yeux ronds, tout le manege qui se presentait.
Bien sur, comme dans tous les aeroports du monde, des margoulins trainent, a l affut de ce genre de personnes plutot paumees.
Ils se mirent a trois , pour le convaincre de les suivre. Lui, apprecia ces indiens si gentils.
Il habita dans une chambre, on lui donna a manger, il put se laver, on le mena regulierement a la machine pour tirer de l argent.
Il resta ainsi deux semaines coupe du monde mais entoure par plein de monde, il s exprimait par gestes et il tira chaque semaine 25 000 rupees, ce qui fait maintenant grosso-modo, 400 euros.
Un jour, il decida de prendre un reekchow et se rendit a l ambassade de France.
C est comme cela que je l ai rencontre, par un ami. Nous avons mange ensemble et comme il avait peur de tout, qu il avait laisse ses affaires dans la famille indienne, il etait a nouveau en depression...
Je lui ai conseille d aller dans un ashram d un ami, pres de Delhi, dans l Aryanna.
Il y resta un mois, je l ai vu avant son retour en France, c etait il y a six ans. Maintenat il vient tous les ans passer deux a trois mois dans cet ashram. Il n est plus deprime, il a trouve un sens a sa vie, il fait de la meditation...

mardi 14 avril 2009

Les enfants !

C est le jour des enfants.
Une jeune maman, tout sourire, occupe une table avec son bebe.
Elle est heureuse de me dire que c est une fille, elle s apelle Surya, elle a 16 jours et elle est nee a Goa.
Cette annee, il y a beaucoup d enfants de tous les ages, en Inde, qui se baladent avec leur parents.
Il y a encore deux minutes, un enfants de deux ans a peu pres, espagnol, jouait a cote de moi, sur l ordinateur de sa mere.
Hier, des allemandes, me parlaient des progres que fasait la gamine de 10 ans, en anglais.
D autres, des francais, faisaient l ecole a leur fils, en utilisant les cours par correspondance. Ils trouvaient que ces cours n etaient pas adaptes au voyage au long cours. Trop scolaire, pas assez ouvert sur la vraie vie, surtout aux langues et puis des devoirs stupides, mais obligatoires, pour passer dans une classe superieure.
Les enfants ne s etonnent de rien ici, c est une bonne lecon pour ceux qui ne veulent pas venir voir la misere.
Le choc pourrait etre de voir d autres enfants du meme age qu eux faire la mendicite, voir leur salete. Bien sur, eux aussi ont leur chouchou, ils demande de l argent a leurs parents pour les aider...
L Inde est le pays ou les enfants sont rois. Bien entendu pour les plus aises, car que dire des enfants qui travaillent dans les carrieres, dans la poussiere et pire encore. Oui, tous les jours, aux quatre coins de la ville, on peut voir des enfants travailler et ce que l on ne voit pas est encore pire.

lundi 13 avril 2009

Chez le Dr Khan !

Tous les matins, sauf le dimanche, je vais a Nizamuddin pour me faire piquer.
Un coup c est face, un coup c est pile.
Bola m attend devant l hotel a 9 heure, 20 mn de trajet et il faut que je descende cet escalier. Je reserve la premiere chambre. Le Dr Khan arrive vers 10 heure. Il a toujours du pan plein la bouche, marmonne un vague good morning, place mes pieds a sa convenance, et distribue les 32 aiguilles suivant la meme logique depuis x annees.
Lorsqu il a termine, j ai souvent l impression d etre un papillon epingle attendant l oeil de l expert. Mais c est l assistant qui arrive avec la machine. Il pose sur cetaines aiguilles de minuscules pinces, lorsque une vingtaine de pinces sont installees, il branche l electricite. Je sens la jambe droite, la gauche, le ventre, la main droite et l epaule, la gauche et l epaule, il regarde la pendule et me dit l heure de la fin du suplice.
Dans l ancienne clinique, les lits etaient les uns a cote des autres, les hommes d un cote, les femmes d un autre. Combien de fois ai-je parle avec mon voisin de lit. Je me souviens de certains.
Ainsi un riche qui venait le soir se faire piquer apres avoir jouer un moment au golf, qui est a deux pas de Nizamuddin. Il se disait armateur, possedait une maison en Suisses, un yacht et plein d avantages.
A l inverse, il y avait le clodo qui arrivait sur ses bouts de bois et qui servait de cobaye aux assistants. Je me souvens des infirmieres nettoyant au coton les endroits de la peau qui devaient etre pique. Il etait toujours heureux, jamais une plainte et ce regard d amour qu il avait face au Dr Khan.
Voila que le temps est fini, l assistant vient me debranche, je reprends le chemin en sens inverse, Bola me prend sur la marche, c est tous les jours la meme gymnastique, c est bon pour le moral, hihihi...

samedi 11 avril 2009

Balade en fauteuil !

Hier, je suis alle tout seul dans le cimetierre de Pahar Ganj. Je passe par la ruelle de l Ajay, doucement, je franchis tous les obstacles et il y en a.
Le cimetierre est un endroit tranquille, a deux pas du trafic, vous quittez le marche et vous voila au calme. J aime venir me detendre au milieu des tombes.
Je choisis une allee ou il y a des petites tombes, c est le quartier des enfants. Beaucoup, portent des noms a conssonances portugaises ou espagnoles, c est l influence chretienne de Goa...
Je suis surpris de voir une quinzaine de corbeaux autour d une tombe, je comprends vite pourquoi, un bebe est enterre la depuis le 31 mars, ils n ont aucun respect, ils sont attires par la terre retournee et par l odeur, je suppose. Me reviens en memoire un texte de Becket :
- J aime me promener dans les cimetierres, l odeur des cadavres me flatte les narines et puis tous ces souvenirs enterres, je peux les embrasser.
Je decide au retour de prendre le marche aux legumes qui se trouve apres le Temple. Deja a la sortie du cimetierre, des vendeurs de fleurs en colliers et en vrac, je veux dire en petales, me vantent leur tresor.
Ils sont la aussi a l entree de la ruelle. Mais comme partout dans le monde, les marchands de legumes rivalisent pour vanter leurs produits et ca crie, ca chante presque pour vendre les oignons, les patates, les courgettes. Ah, il est tout mignon, il me tend une assiette avec des petits poix fraichement ecosses, j en deguste un, il est heureux mais je continue mon chemin.
J entends derriere moi des velos, des motos, je m en fous, j avance a mon rythme, evitant les trous et les pieds des menageres.
Et puis ce velo, charge de sac de riz et qui cale sous le poids, je l entends pester contre lui je crois, il decharge un sac et repart un pied sur la pedale.
Au bout de la rue, je me prends le chou avec une moto qui klaksonne. Mais je ne suis pas enerve, un petit groupe de passants assistent a la scene, curieux.
J ai toujours besoin de prouver que je peux etre autonome...

vendredi 10 avril 2009

Vendredi Saint !

Jour ferie, les bureaux sont fermes.
Dans ce pays ou il y aurait 30 millions d Avatars de Dieu, ce sont les chretiens qui sont a l honneur. Jour de Douleurs, veille du jour de Gloire avant la Resurection.
Comme vendredi dernier, jour de la fin du Durga Festival, des tentes sont installes aux croisements pour nourir gratuitement, un maximum de personnes. Bien sur, ce sont les chretiens les plus riches qui mettent la main a la poche.
Tout en etant un pays laic, l Inde est une terre de paradoxes. Ainsi, officiellement, le systeme des castes a ete aboli au moment de l independance, pourtant, des places sont reservees aux basses castes a l universite et dans les ecoles, l avant-dernier President de la Republique est un intouchable.
Je suis a disserter sur l Inde et je me decide a boire un the au Kosla, puis je commande un pancake. Je suis entre deux fumeurs, la crepe servit, je fais la grimace, mon assiette couverte par la fumee. La personne a ma droite tire bruyament sur sa cigarette et la jette.
- Ok pour 10 mn, j ai deja envie de fumer.
Je lui reponds que bientot, a New-York, elle ne plus faire cela.
- Mais je suis en Inde ici et c est un restaurant ouvert sur la rue...
C est la meme personne que j entends dire : " les indiens sont stupides, impossible de travailler avec eux, ils ne respectent jamais les delais et le travail n est jamais bien fait, " et puis tres vite, " si ce n etaient pour les prix, jamais je ne reviendrais ici."
Apres on dit que les americains sont sympas, c est vrai en general, mais quand nous avons en face de nous quelqu un qui a garde des prisonniers, que ce quelqu un est plutot republicain, beaucoup de choses s explique...

jeudi 9 avril 2009

Kan market

Aujourd hui, nous avons ete a Khan market. C est un endroit ou les expat's font leur marche, on y trouve beaucoup de produits occidentaux, c est ici que j avais trouve des pommes au mois de mai, bon je ne vous dis pas le prix. Cette fois-ci, je suis venu chercher un dictionnaire indi-francais, sans illusion, et j ai raison, il n y a pas, pour quelqu un comme moi, qui lit difficilement l anglais, la possiblite d apprendre l indi en dehors de la methode Assimil...
Comme c est l anniversaire de Bola, nous avons ete manger dans un bon restaurant. Depuis mon dernier passage, je constate qu il y a de moins en moins de restaurants, ils sont remplaces par des boutiques de mode.
C est le double du prix de Pahar Ganj, mais c est propre meme si le service n est pas aimable, les plats sont corrects, Bola est content, c est ce qui compte.
Il y a eu beaucoup de pluie cette nuit, on dit que le temps est detraque, a Manali, la neige est tombee il y a deux jours et il fait encore froid dans la montagne. D autres, m ont dit qu a Gokarna, (pres de Goa), au contraire, il fait une chaleur etouffante. Comme partout dans le monde, la meteo est le principal sujet de discussion avec la politique, c est une periode d election, ici, vue la grandeur du pays, cette periode dure plusieurs mois.
Bapu est parti hier soir, je lui ai donne l argent qu il m avait confie, il doit revenir bientot, il m a dit qu il saurait d autres mots en anglais, je lui ai promis la meme chose avec l indi.
Mon frere prend toujours des cours d anglais, c est lui qui passe les commandes maintenant, c est vrai que ce n est pas facile d apprendre une autre langue...

mercredi 8 avril 2009

Tatouages en tous genres !

Ah des tatouages il y en a. Depuis quelques annees, ils apparaissent sur les bras, les jambes, les ventres, les dos... Certains sont en couleurs mais la plupart sont noirs. Comme je m etonnais de voir une jeunes fille admirer ses tatouages sur ses mains, elle me dit qu ils etaient fait au henne noir.
Je me souviens que pour un peuple, les Kazards, les tatouages avaient une signification, chacun portait son histoire sur sa peau. Au moment de mourir, les enfants se faiaient un devoir d ecorcher son parent et de conserver, tel un parchemin, la peau, pour en faire le livre de la famille. Imaginez, ce furent les premiers albums de famille.
On dit que ce peuple a disparu, on dit qu il a quitte l Asie centrale pour une part venir dans le Rajasthan et l autre vers l Espagne.
En attendant, les tatoues de Pahar Ganj sont de passage, ils n ont pas de nationnalite, ils se reconnaissent a leurs dessins. Plus ils sont tatoues, plus ils en sont fier, ils aiment la provoc, a croire que pour certains, c est leur identite qu ils affirment.
John Irving dans son dernier livre, " Je te retrouverais ", raconte l histoire d un garcon qui recherche son pere tatoue.

mardi 7 avril 2009

Le tapis volant !

Bapu est tout content ce matin. Il me montre son nouveau tapis sur lequel il passe tout son temps. C est sa planche a roulette sur laquelle il a fait clouer de la moquette avec tout autour, Kali, Krishna, Parvati et, celui qui ouvre la voie, Ganesh...
Quand il est au repos, Bapu, se tient assis en tailleur, le buste bien droit. Pour se reposer, il fait des exercices avec ses bras. Il me sort de je ne sais ou, un livre qu il me montre tout fier. C est un dictionnaire indi-anglais. Deja il m explique qu il veut que je lui garde de l argent. Il doit aller dans sa famille, pour cela il doit prendre la train ces jours-ci. Il se mefie de ses collegues de la rue. Il me demande de l attendre cinq minutes devant le marchand de cocos.
De retour,discretement, il me glisse dans la main, une liasse de billets, je les met dans ma poche.
Il me fait confiance parce que je suis comme lui, me dit-il, qu il sait que je vais l aider, rendez-vous est pris dans deux jours.
Pfuitt, le voila parti a fond les roulettes, je le regarde avec tendresse, celui-la va se debrouiller, j ai confiance. Il m a confie 3500 rupees, c est une sacre somme pour un enfant des rues...
Bapu est un sujet de conversation entre foreigners, il y a ceux qui veulent l aider et les autres qui disent qu il est exploite par la mafia, qu il ne faut pas encourager la mendicite.
Moi, je le defends, je repette que chacun est libre de donner son fric a qui il veut, il faut laisser son coeur parler.
J ai revu, cette annee, un mome a qui j ai fait confiance il y a queque temps en lui achetant des livres. Maintenant, il travaille, il est propre sur lui et il a un beau sourire. Il ne parait pas sous l emprise de la colle...

lundi 6 avril 2009

Un petit garcon !

Helena, la petite italienne a la peau doree, est de retour a Delhi. Elle vient de faire un long sejour dans l ashram de son gourou. Il doit lui-meme venir et pour l occasion, elle a trouve une statuette en bronze de Kali terrassant Shiva. En verite, c est Kali terrassant l Ego de Shiva. Joli symbole pour tous nos petits egos d occidentaux. Je n ai jamis vu de representation de Jesus terrassant l Ego de St Pierre, par exemple.
Autour de 17 h, des groupes se forment pour prendre le bus, qui vers Rishikech, qui vers Dharamsala. Tous ces petits blancs partent faire du yoga ou de la meditation au frais dans la montagne. Un couple de russes passe une heure pour me convaincre d aller dans l ashram de Said Baba, le chevelu, pas le vieux a la tete sympatique. En reponse j explique que je ne suis pas tente par un type qui sort de sa bouche, des choses en or. Je n aime pas l or, combien de morts, de guerre pour posseder ce metal ?
Bapu ne se pose pas la question, Bapu est un enfant, Bapu vit dans la rue. Lorsque j ai vu Bapu la premiere fois, j ai pense qu il pouvait etre japonais ou mongol, car il a des yeux tres brides. Je ne l ai jamais vu debout, il se debrouille tres bien avec sa planche. Elle a des petites roulettes et il slalome a toute vitesse entre les scooters, les motos et les reekchows. Je suis jaloux de sa desterite. Je tente, tous les jours de savoir son histoire, il ne parle pas anglais et si j ecoute les commercants, Bapu est apparu il y a peu, il arrive du Bihar, il serait la pour recollter un maximum d argent pour sa famille. Il est polyo, il a un sourire charmeur et les filles lui donnent facilement des billets. La nuit, il est protege par un parent qui l heberge dans son couloir et lui permet de se laver, donc il est propre alors qu il vit au raz du sol. Rien que pour parler avec lui, je veux faire l effort d apprendre l indi. Tora, tora !

dimanche 5 avril 2009

Charlotte (suite).

Avant de continuer a vous parler de Charlotte, un petite mise au point.
Le tatoue trompe rertrouva rapidement son tatoueur, celui-ci termina son magnifique tableau et la machine a laver se mua en un aigle depliant ses ailes. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, le Genie est toujours la...
Charlotte vient de me raconter sa derniere aventure, hier alors qu elle flanait dans Main Bazar, elle fut prise dans un tourbillon de bras, de jambes, de velos, de reekchows... Elle sentit bien une main qui prenait la sienne mais son regard fut attire par une moto qui se cabrait et envoyait valser son cavalier. L homme au turban se retrouva le cul par terre en rigolant et Charlotte continua son chemin. au bout de quelques metres elle regarda sous son bras et ne vit plus son sac mais un sac en plastique qu elle ouvra. A l interieur, des papiers et les restes d une noix de coco.
Charlotte vit dans son point de mire le poste de police sur la peite place. Ni une ni deux, elle s engoufra dans le petit bureau. Un policier, assez costaud, moustachu, un de ceux qu elle croise tous les jours dans Pahar Ganj pris en note sa declaration, sortit le nez dehors, s adressa a un Reekchow, donna un ordre a un autre jeune policier. Proposa un tchai a Charlotte et revint s assoir sur son pied en faisant le geste de la main d attendre.
Le temps n existe pas en Inde ou alors il n a pas la meme duree, bref, au bout d un certain temps, un grand policier, le visage severe fit irruption. Il tenait dans sa main le sac de Charlotte et il tirait par l autre main l oreille d un pauvre gamin tout depenaille et grimacant.
Le gros policier a moustache qui doit etre le chef, demanda a Charlotte si elle reconnaissait son sac, elle fit oui. Le contenu du sac fut etalait sur une petite table passablement encombree. Tout y etait, les papiers, le passeport, la carte de credit et meme le porte-monnaie, vide.
Le voleur fut fouille, il avait sur lui 2575 rupees.
- C est a vous cet argent, Madame ?
" Dans mon porte-monnaie j avais peut-etre 50 rupees, le reste n est pas a moi."
Voila, me dit Charlotte, je viens d heriter du nouvelle mission, aller visiter mon voleur malchanceux a la prison de Tihar ou il a ete conduit.
Regardez, me dit-elle encore, me montrant ses cheveux couverts par une sorte de mentille.
- J ai trouve ce filet chez un Sikh, vous avez remarque ils enferment leurs cheveux dedans, je vais faire de meme.

samedi 4 avril 2009

et puis Charlotte...

Lorsque je l'ai vue la première fois, j'ai pensé a Tartine, la Tartine de mon enfance un peu Brise fer, avec son chignon planté au milieu du crâne et puis, il y a ses yeux...
Pour tout vous dire, j ai beaucoup hésité avant de vous parler de Charlotte. Non que j'ai quelque chose à vous cacher, mais je veux en faire un portrait le plus juste possible. Et ce n est pas facile, le personnage est hors du commun, bien sur.
C'est moi qui lui demande de quel endroit elle vient. Sa voix me surprend, un peu haut perchée, mais douce aussi. Elle m'explique qu'elle arrive d'un petit village du Rajasthan et qu'elle va prendre le bus pour Almora.
Puis, elle se présente, elle est née la veille d'une grande guerre, c'est pourquoi elle explique qu'elle est pacifiste et qu'elle a choisit un pays pacifiste.
- Mais c'est un leurre de croire que l'Inde est pacifiste, je pense que c'est tout le contraire, mais ils ont choisi un vrai pacifiste pour les mener à l'indépendance et qui a tué le grand pacifiste ?
Elle me vouvoie : " C'est un reste de mon éducation, à l'époque on parlait comme ca aux hommes, même l'amour de ma vie, le printemps de ma vie, je le vouvoyais, pourtant il était communiste. Il me disait, oui, comme le dit un certain, vous les femmes, vous etes la moitie du ciel et je dis, avec une etoile en plus et c est toi mon etoile. "
" Je parle du printemps de ma vie, car je l ai connu en 1936, dans la rue, il braillait contre le patron de l usine et je l ai trouve beau dans son déballage. On est reste 7 ans ensemble, il a ete denonce par un jaloux, il est mort fusille. Quand je parle de lui, je pourrais pleurer, mais je ne pleure plus, c est inutile..."
" L'amour, la guerre, les voyages, la politique, la recherche des vérites, quand je vous regarde, je sais que vous avez un foie en piteux etat, mais ca va s arranger. "
Elle me dit ca en me fixant de ses yeux gris, malins, curieux. Elle rajoute : " Vous voyez par dessus les obstacles, a force de vivre dans votre fauteuil, les autres vous les voyez a nus et ils ont peurs, enfin pas tous, il y en a qui sont en demande. Vous avez raison d aller a l essentiel, mais s il vous plait, il ne faut pas s'ennerver, restez calme, vous obtiendrez plus par le calme, vous êtes encore bien jeune."
" Je vous le dis, j ai maintenant, depuis peu, 96 ans, je vais vers l'éternité, je ne dirais plus mon âge, l'âge est une illusion..."

vendredi 3 avril 2009

Des baroudeurs (suite).

Ah, je viens de les croiser, nos deux jeunes voyageurs, en reeckchows-velos.
Il me l a dit, c est pour cela que je le repete, " Je suis un vrai mome !"
- Moi aussi, a confirmer sa douce.
Lui, c est une force de la nature, il n a pas a se battre, il impressionne, ca suffit.
Elle, elle est toute menue, toute tendre, mais on sent un vrai caractere derriere...
Alors, ils m ont raconte d autres histoires.
Ils ont passe plusieurs mois amarre au port de Calvi en Corse.
Ainsi, il a maudit plus d une nuit notre ami Jacques qui se faisait un malin plaisir pour sortir a trois heure du matin, pas frais du tout, de chez son ami Tao et braillait comme un ane son amour de la Corse.
Cette annee-la, il hebergerent un tatoueur ami d amis. Jojo, on va l appeler ainsi, lui proposa un bout du bateau pour y faire son atelier.
Un soir, trois bidasses passerent le pont. Ces bidasses etaient de la Legion, pas des rigolos. Ces trois-la avaient finis leur engagement.
Pour feter cela, deux offraient au troisieme le reve de sa vie : Un aigle royal qui devait couvrir toute la surface du dos.
Pendant que le futur tatoue s allongeait sur la table, des messes basses furent echangees et une liasse de billets changea de mains.
Les deux quitterent le bateau en promettant des nouvelles a l autre.
Le tatouage dura la nuit entiere. Au petit matin, le tatoueur couvrit son oeuvre en disant ;
- Tu attendras deux jours avant de decouvrir ton nouvel ami.
Il paya aussi une belle somme, il etait heureux.
Le tatoueur decida aussi de prendre le bateau pour Marseille le matin meme.
Une semaine plus tard, Jojo et sa femme on vu arriver l ancien legionnaire, il etait furieux.
- Ou il est cet enfoire de tatoueur ?
Jojo lui expliqua qu il etait parti le jour-meme.
Le garcon defit sa chemise et montra son dos. A la place d un aigle, il avait sur toute la surface du dos, une machine a laver avec sur le dessus un paquet de lessive : Genie !
Ils en pleurent encore de rire.
Jojo me dit, ce que je ne savais pas, que maintenant, les tatouages sont interdits a la Legion...

jeudi 2 avril 2009

Des baroudeurs !

Si vous les croisez, jamais vous ne pouvez vous imaginer que ces deux la, avec leur look de petits vieux peinards de 70 ans et plus, sont des amoureux de l Inde.
Pourtant, cela fait 40 ans cette annee, que ces deux-la parcourent le sous-continent indien avec delice et curiosite. Mais ils ne viennent pas tous les ans car ce sont des marins. Ils ont un vieux bateau de 1901 en bois et qui pese dans les 40 tones.
- Jamais nous ne sommes venus en Inde en bateau, c est trop complique et il y a les ennuies assures avec les autorites, me dit l homme qui poursuit, de toutes facons, j en ai marre du bateau, pour moi c est fini. J ai fait plaisir a ma femme cette annee. On est parti dans les caraibes cet hiver. Le bateau est en cale seche. Maintenant, elle est d accord pour me faire plaisir, nous allons vendre le bateau et nous passerons notre temps en Asie, le Cambodge, la Tailande et lInde. Notre reve serait de mourir ici et le vrai pied serait d etre victime d un attentat, comme a Bombay, Tatata, un tir de mitraillette, quelle belle fin. Au moins on parlera de nous dans les journaux... La celebrite, je m en fou...
- C est tout a fait vrai, me confirme sa femme, mourir rapidement sans avoir a le demander.
Le vieux marin reprends " Nous partons ce soir a Dharamsala, vous avez vu ma tete, je vais aller provoquer ceux qui reclament le Tibet libre. Je me vois bien, prendre le frais sur les marches d un temple et rigoler de leur manege. Je suis pour les Etats laics. Remarquez, je dis cela alors que toute ma vie, sur le bateau, j ai interdit qu on parle de politique, c est trop dangeureux..."
Ils me racontent certaines rencontres qu ils ont faites. Ainsi ce borgne qui a perdu un oeil en voulant extraire de la roche, une merveille de purete. C etait au fin fond de la Chine, pres d un torrent. Il continua, tetu, un bandeau sur sa plaie. Il y laissa un oeil, il faillit y laisser sa peau. Depuis, la pierre est placee dans le trou de l orbite, il a le regard vert...
Des annees plus tard, ils le croiserent en Colombie, il melangeait de la poudre aux pierres, il avait beaucoup d argent et frimait dans des hotels de luxe. Il leur proposa de passer aux Etats Unis, une petite boite d allumettes remplis de petites pierres finement taillees. Ils refuserent aussi l invitation a diner.

mercredi 1 avril 2009

Dil, un garcon bien obeissant !

Dil travaille pour les touristes, il est chauffeur et guide. Il aime bien son travail et il le fait bien.
L annee derniere il a fait, une fois de plus, un tour du Rajasthan. Il aime bien faire decouvrir cette partie de son pays, meme s il est ne et a passe son enfance dans un village pres de Vanarasi (Benares).
Il a guide et promene pendant deux semaines un couple d allemands et leur amie.
L amie s appelle Gerth, elle est blonde, fine et grande. Dil est un garcon qui a du charme, de tres beaux yeux et il est elance.
Au debut du voyage, Gerth se tenait a l arriere de la voiture, c est la que les echanges de regards ont commence. A Bikaner, Dil a fait visite l ancienne residence du Maharajah en insistant, pour Gerth, sur une chambre particulierement belle. Il lui expliqua, que par amour pour une belle du Karnataka, le Maharajah fit cueuillir des milliers de roses, les plus belles, les fit effeuiller et un artisant verrier, par un procede inconnu, les fixa dans des plaques de verres.
Le resultat est flamboyant...
Alors il reussit a faire visiter le Taj Mahal par une nuit de pleine lune a Gerth, grace a la complicite d un vieux guide. Ainsi, il lui pris la main et l entraina a travers l edifice jusqu a une piece. Il pointa son doigt vers le plafond, et les yeux de Gerth se firent tout ronds.
La voute celeste s etalait la, devant elle, juste eclairee par la lumiere de la lune...
Au debut, Dil se contenta d effleurer les vetements de Gerth. Petit a petit il pris de l assurance et c est quand ils visiterent la chambre rose de Bikaner qu il lui effleura la main, elle sourit et lui le vit...
De retour a Delhi, elle laissa ses amis continuer leur voyage seuls. Elle parla beaucoup avec Dil, elle pris une chambre d hotel ou on ne pose pas de question.
Dil n avait fait l amour qu une seule fois. Avec des copains, il avait rencontre une prostituee, elle lui avait appris a faire l amour a l indienne et ne rigolaient pas les petits francais, mais quand, Brel chante : " avec ma bite sous le bras...", et bien ici, c est un jeu erotique tres prise...
He oui, j ouvre mes oreilles, je ne l invente pas.
Mais Gerth lui a fait decouvrir l amour a l occidental, mais est-ce l amour ?
Toujours est-il, que notre bonhomme est en transe, il est sur un petit nuage lorsque Gerth lui certifie qu il va recevoir tous les papiers et de l argent pour venir la rejoindre en Allemagne.
Ils se quittent confiants.
Dil, des le lendemain du depart de Gerth, se precipite dans son village pour annoncer la nouvelle a ses parents.
Apres avoir vu les photos que Dil leur montre, c est sa mere qui lui apprend qu il est deja promis depuis son enfance a une jeune fille et qu il est hors de question qu il epouse une etrangere.
Dil est assomme par la nouvelle, il tente de convaincre sa mere, la c est son pere qui prends la parole, ses mots sont encore plus durs : " Si tu pars a l etranger, jamais nous ne te reverrons ! ".
Au telephone, Dil expliqua la situation a Gerth. Il m a dit qu elle a pleure mais qu elle a compris, elle a dit aussi qu elle ne reviendrais jamais en Inde.
Cette annee, il y a un mois, Dil s est marie avec sa promise. Il dit qu elle est gentille et que le mariage a ete une reussite.

lundi 30 mars 2009

Jours de pluie

Ce matin le ciel est tout bleu et c est heureux.
Nous avons eu trois jours de pluie. A la tombee de la nuit, samedi, un orage terrible, des eclairs de l orage se melent aux eclairs des fils electriques denudes. Comment est-ce possible, ces gerbes de feu descendant des poteaux...
La pluie fait encore plus remonte la salete et moi, en fauteuil, je circule entre les flaques d eau, mais vous pouvez imaginer l etat de mes roues, D ailleurs je suis assez de mauvaise humeur par ces temps-la. Ce n est pas le moment qu un clodo vienne me chauffer les oreilles. Ah, bien sur, j ai toujours mes chouchous, cette annee c est Sarko, je l appelle ainsi car il a une grosse montre, quand je le presente, je dis qu il a sur la peau la salete que l autre a a l interieur. Il y a toujours la petite matajie avec ses saris degueulasses et sa petite tete de cote. Quand je suis arrive a Delhi, je l ai surprise plusieurs fois en colere, son baton en l air, contre des enfants, des chiens et meme des touristes... Mais, mes vrais chouchous, sont mes freres handicapes. Ici, ils se trainent a meme le sol, a un il manque un pied, un autre est tout de travers, celui-la n a plus que des moignons a la place des mains et puis tous ceux accroches a leurs cannes comme a une rambarde. J entends toujours les memes discours de ceux qui ne donnent pas et qui disent que c est une mafia et qu untel ou un autre est plus riche que moi, patati et patata...
Je crois qu il faut agir selon son coeur et au feeling, on peut avoir ses propres reticences et avoir envie d aider certaines personnes. Ainsi, l autre jour, j ai revu une gamine qui tourne dans le coin depuis sa petite enfance. Elle etait propre et semblait en forme, souriante, elle m a demande de lui donner a manger. Quelques jours plus tard, j ai revu la meme affolee, plein de coups de rasoir sur ses bras et manifestement sous l emprise de la colle. C est la dificulte, comment aider sans participer a cette addiction. Pour les enfants, leur donner a manger et leur payer a boire et si possible aider les associations qui les aident a apprendre a lire et les tiens propres...
Maintenant, la chaleur va etre presente a Delhi, les etrangers se font de plus en plus rares, chacun veut profiter de la montagne et de sa fraicheur.

vendredi 27 mars 2009

Le soleil se cache

Aujourd hui c est un jour gris.
Nous avons mis 15 minutes pour aller de Paharganj a Nizamuddin ce matin a 9 h.
Pour une ville qui compte plus de 19 millions d habitants, c est etonnant. C est le debut d une fete qui dure neuf jours, Durga. Je n ai pas encore bien compris a quoi cela correspond, je sais seulement que pendant neuf jours, les indous ne mangent ni oignons ni gingembre. Bola, qui m a explique cela, m a aussi montre les plats en terre qui sont vendus pour preparer la Puja traditionnelle.
Cela fait un moment que je viens dans ce pays et j apprends a chaque fois quelque chose, ainsi je sais que la Shivaratrie celebre le mariage de Shiva et de Parvatie ( je ne suis pas sur de l ortographe).
On me dit que cette annee, les francais sont nombreux a venir en Inde. Mais les raisons de cet engouement ne sont pas connues, je vais faire mon enquete...
Nous cherchons toujours un professeur d anglais pour Bernard. Nous avons, pour ce faire, ete a l Alliance Francaise. J ai ete etonne de constater que tout etait inscrit en anglais, ni en indi ni en francais et que le personnel ne s exprime qu en anglais. Le batiment est neuf mais je trouve que le lieu est moins convivial que l ancien. Il faut avoir le nez dessus pour lire Alliance Francaise...
Je trouve regrettable que la France ne fasse aucun effort pour sa langue dans un pays de plus d un miliard d habitants...